Legault et Lisée dénoncent les millions empochés par les patrons de Bombardier

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La catastrophe Bombardier

François Legault n’aurait jamais permis aux patrons de Bombardier d’encaisser 78M$ alors que la compagnie a été sauvée par de l’argent public. Le chef péquiste Jean-François Lisée parle pour sa part d'un scandale permanent.


«Philippe Couillard a permis à des gens qui étaient, disons la vérité, sur le bord de la faillite il n’y a pas longtemps, de faire 78M$ de profits en plus de leur salaire», a dénoncé le chef caquiste jeudi en marge d’une annonce à Rivière-du-Loup.


Le Journal a révélé, jeudi matin, que les hauts dirigeants de Bombardier devraient bientôt se partager cette somme en liquidant une partie de leurs options sur actions. François Legault estime que le gouvernement du Québec aurait dû interdire cette manœuvre lorsqu’il a fait son investissement de 1,3 milliard $ dans l’avionneur en 2015.


M. Legault s’en est pris directement à Alain Bellemare, le président et chef de la direction de Bombardier. «On se retrouve dans une situation où M. Bellemare, cette année, a reçu 13M$ de salaire et 18M$ de profits sur ses options pour une compagnie qui il n’y a pas longtemps était en grande difficulté financière», a-t-il déploré.


Il affirme qu'une clause dans l'investissement de 1,3 milliard du gouvernement dans Bombardier aurait dû empêcher cette pratique. «Notre mauvais négociateur de premier ministre ne connaissait pas ça. Moi ça me choque au plus haut point», a-t-il ajouté.


UN SCANDALE PERMANENT, AFFIRME LISÉE


«C’est un scandale permanent, s’est indigné Jean-François Lisée, en marge d’une annonce à Montréal sur le télétravail. Ils ont déjà neuf millions $ par année, là ils vont avoir 18 millions $. Mais combien ça vous prend exactement? C’est quoi la limite? À quel moment vous allez dire c’est indécent? C’est 132 fois le salaire du plus bas salarié dans l’entreprise, mais dans quel monde vit-on?»


Sans donner de détails, il a promis de revenir à la charge durant la campagne avec un engagement électoral à ce sujet. Si les élus ne peuvent pas fixer les salaires des hauts dirigeants de ces entreprises, il existe d’autres moyens, a insisté M. Lisée. «Il y a des outils moraux et fiscaux à notre disposition pour dire, ça suffit, ça n’a plus de sens».


COUILLARD DÉFEND LES PATRONS


Philippe Couillard s’est pour sa part défendu d’avoir commis une erreur dans cette affaire. «La seule corrélation qui existe, c’est entre la décision que le gouvernement a prise [d’investir 1,3 milliard dans la Série C] et le maintien de milliers d’emplois dans l’aéronautique», a-t-il lancé.


Le chef libéral estime que les patrons de Bombardier n’ont pas mal agi en passant à la caisse. «Maintenant, les grandes compagnies mondiales, cotées en bourse, ont des pratiques de rémunération qui sont appuyées par le conseil d’administration. C’est comme ça que ça marche pour toutes les entreprises» a-t-il laissé tomber.



– Avec Geneviève Lajoie et Marc-André Gagnon