Débusquer les fausses nouvelles, vérifier les déclarations des politiciens, trouver les vrais chiffres : les recherchistes de notre Bureau d’enquête, basées à Montréal, Québec et Ottawa, se spécialisent dans l’art de rétablir les faits. Chaque samedi, elles vous présentent leurs trouvailles pour vous permettre d’y voir plus clair dans l’actualité de la semaine.
L'énoncé
Québec solidaire a refusé jeudi que l’Assemblée nationale reconnaisse Juan Guaido comme président intérimaire du Venezuela, lui qui s’oppose au régime autoritaire socialiste de Nicolas Maduro. Pourtant, M. Guaido a été reconnu par une quarantaine de pays afin qu’il organise des élections libres.
« Pourquoi est-ce qu’on commencerait à aller intervenir dans la politique interne d’un autre pays ? On cherche une solution négociée comme le secrétaire général de l’ONU », a expliqué en entrevue à QUB radio le député solidaire Alexandre Leduc.
En matinée, le leader parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, avait rejeté du revers de la main l’idée de « se ranger derrière Justin Trudeau et Donald Trump » en légitimant la présence au pouvoir de Juan Guaido.
Les faits
Québec solidaire ne peut affirmer qu’il n’intervient pas sur les enjeux relevant de la politique interne des autres pays.
Depuis 2008, les députés de QS ont pris position 12 fois à l’Assemblée nationale sur de tels enjeux.
De ces interventions, six sont attribuées à l’ex-député Amir Khadir, qui a exprimé son opinion concernant des enjeux très variés à l’international.
En juin 2011, M. Khadir a notamment demandé que « l’Assemblée nationale du Québec invite le gouvernement du Zimbabwe à respecter le droit [...] de manifester pacifiquement ».
Les interventions de Québec solidaire ont touché la situation de la Catalogne, du Congo, du Burkina Faso, de l’Ukraine, de l’Irak, du Mexique, de l’Iran, du Zimbabwe et de la Libye.
Le dernier exemple revient à Andres Fontecilla, qui, à l’occasion de sa première déclaration en décembre dernier, a exigé « que le gouvernement chilien s’engage à mettre un terme [aux] raids policiers massifs sur les communautés mapuches, car ils violent leurs droits fondamentaux et sont responsables de la persécution et de la criminalisation des peuples autochtones ».