L’un de nos lecteurs assidus qui tient à garder l’anonymat nous signale que notre chronique du 3 mai dernier (cf. RÉF.) l’a incité à nous faire part de ses préoccupations au sujet des questions de sondage portant sur la souveraineté du Québec. Or, avec le retour de madame Pauline Marois dans l’arène politique, le sujet est d’autant plus passionnant que cette dernière a demandé aux militants péquistes de la dégager de l’obligation d’annoncer un référendum à l’intérieur de délais prescrits. Cependant le flou le plus épais règne sur le contenu de la souveraineté. Est-ce normal ?
L’abandon de la stratégie référendaire par rapport à un horizon délimité par madame Pauline Marois ne modifie en rien le fond du problème étant donné que sa position porte uniquement sur le moment opportun de proposer un référendum à la population québécoise. Quant au contenu de la question, nous n’en savons rien en ce moment. Prédisons immédiatement que d’autres surprises nous attendent.
Comme cette question est cruciale, notre collaborateur anonyme se permet d’analyser la « force » réelle des appuis à la souveraineté, à l’indépendance du Québec. Il tente principalement de clarifier la correspondance entre la nature de la question référendaire et le choix que les Québécois pourraient faire.
Il débute sa chronique par un extrait de notre chronique du 3 mai dernier. Il écrit : Comme vous avez raison d’affirmer :
Sur d’autres fronts politiques, de nombreux souverainistes se divertissent avec l’idée de la formation d’un nouveau parti politique souverainiste, d’autres s’occupent à dresser un portrait-robot d’un chef pour le PQ ou encore de proposer la création d’un « club des indépendantistes motivés » (le CIM) accroché au PQ, de rédiger une nouvelle constitution provinciale, de mettre en place un système de vote proportionnel, de mener le combat sur la langue et tutti quanti.
Or, au Canada, ce qui est permanent c’est le rapatriement de 1982 et la loi fondamentale de 1867, reflet de 1840 et conséquence de 1763 et 1760. Voyez-vous le changement quelque part ?
À notre avis, la situation exige un fort MOUVEMENT qui visera à inculquer aux Québécois et Québécoises une manière de voir indépendantiste qui les libérera du chantage fédéraliste et du canadianisme. CE MOUVEMENT N’A PAS BESOIN DE RENDRE DES COMPTES À UN PARTI POLITIQUE EN PARTICULIER. Il s’agit de l’indépendance du Québec et non de la gloriole d’un parti unique.
J’ajouterais avec ironie, nous écrit-il, que le CIM [Club des indépendantistes motivés] devrait peut-être se nommer plutôt le MPI, le Mouvement des péquistes pour l’indépendance… avant de devenir le CPI, le Club des péquistes pour l’indépendance…
L’appui à la souveraineté piétine en avril.
La semaine dernière, 42 % des Québécois auraient voté oui
à la question référendaire de 1995
sur la souveraineté-partenariat.
(La Presse)
Le moment est peut-être venu dans le nouveau contexte politique (gouvernement minoritaire, ADQ autonomiste, PQ qui se cherche, pas de référendum à l’horizon ni de question qui ferait l’objet d’un prochain référendum) de revenir à une question qui va à l’essentiel, la souveraineté, l’indépendance du Québec.
Ce mardi 1er mai 2007, dans un article de La Presse, on nous rappelle « L’appui à la souveraineté piétine en avril. La semaine dernière, 42% des Québécois auraient voté oui à la question référendaire de 1995 sur la souveraineté-partenariat. »
Et antérieurement, tel qu’on le rapportait dans La Presse, le dernier sondage CROP, réalisé à la fin de la campagne, accordait 42 % de vote à la souveraineté-partenariat. Hors deux circonstances de colère, la souveraineté, telle qu’ « évaluée » avec la question de 1995, plafonnerait donc pour le moment à environ 45 %.
La question posée par la maison CROP était :
« Si un référendum avait lieu aujourd’hui sur la même question que celle qui avait été posée lors du dernier référendum 1995, c’est-à-dire sur la souveraineté assortie d’une offre de partenariat au reste du Canada, voteriez-vous oui ou voteriez-vous non ? »
Rappel de la question de 1995 :
« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat politique et économique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec, et de l’entente signée le 12 juin 1995, oui ou non ? »
Pourquoi la maison CROP reprend-t-elle la même question douze ans plus tard ?
1. Je ne comprends pas que, après tout ce qui a été écrit sur le sujet, l’on pose une question obsolète, une question que tous s’entendent pour dire qu’elle est obsolète, dans un sondage qui traite, ou veut aussi traiter, du pourcentage de la population qui est favorable à la souveraineté, en fait, de l’appui à la souveraineté au Québec.
2. Cette question de souveraineté-partenariat, sur la souveraineté-partenariat, ne peut conduire qu’à une interprétation nébuleuse de la réalité.
ALORS POURQUOI CONTINUER, ENVERS ET CONTRE À PEU PRÈS TOUT CE QUI A ÉTÉ ÉCRIT SUR LE SUJET, À POSER UNE QUESTION OBSOLÈTE ? Et à traiter du sujet, à partir d’une question obsolète ?
Est-ce pour retourner vers le passé et nous retourner vers le passé ?
Comment peut-on dire que la souveraineté est à 42 % ou qu’elle est à 45%, comment pouvons-nous savoir si la souveraineté est à 42 % ou si elle est à 45 % ?, sans poser une question claire qui amène une réponse claire ?
CERTES L’IDÉE DE SOUVERAINETÉ A FAIT UN BON BOUT DE CHEMIN DEPUIS LES DÉBUTS DU PARTI QUÉBÉCOIS, EN OCTOBRE 1968, MAIS ELLE EST TOUJOURS ENCOMBRÉE DE TOUTES SORTES DE VARIANTES PLUS OU MOINS SÉRIEUSES QUI EMPÊCHENT DE LA VOIR DANS TOUTE SA CLARTÉ.
IL Y A CEUX QUI SE DISENT SOUVERAINISTES, et il faut les croire sur parole, mais qui parlent encore beaucoup de souveraineté-association ou de souveraineté-partenariat-politique-et-économique, ou de souveraineté-partenariat.
DE TOUTES SORTES DE VARIANTES
Qu’est-ce qui les motivent à penser de cette manière ?
D’abord (1) parce que la souveraineté-association, ou la souveraineté-partenariat-politique-et-économique est une invention passablement brumeuse qui tend à faire croire à la population qu’on peut faire l’indépendance sans se retirer du Canada et sans conséquences fâcheuses pour qui que ce soit, et, (2) que cette idée, démagogique, masque l’enjeu véritable de la souveraineté sans petit trait d’union.
C’est triste de se sentir obligé de nous le rappeler, et de nous dire, que, si, dans l’esprit des sondés(es), c’est la souveraineté-association ou souveraineté-partenariat-politique-et-économique que l’on privilégie, ceux qui veulent la souveraineté du Québec ne poursuivent pas le même objectif, et qu’on ne peut, dès lors, nullement savoir où se situe la souveraineté, l’indépendance dans l’opinion des Québécois(es).
Ce n’est pas une question de sémantique et ce n’est pas une question de nuances.
La différence entre les deux objectifs est fondamentale :
DE L’ASSOCIATION, DU PARTENARIAT, POLITIQUE, AVEC LE RESTE DU CANADA
Dans un cas, on fait de l’association, du partenariat, politique, avec le reste du Canada, avec le Canada-Anglais, un élément essentiel de la proposition, alors que, dans l’autre,
DE L’ASSOCIATION ÉCONOMIQUE.
Cette association ÉCONOMIQUE (et non pas politique, avec des députés – paritaires – dans une même Chambre d’assemblée du Partenariat, des ministres – paritaires – dans un même Conseil des ministres du Partenariat), peut-être souhaitable, n’est qu’un accessoire au choix fondamental que les Québécois Québécoises doivent faire entre la souveraineté et le fédéralisme canadien.
DE LA SOUVERAINETÉ-PARTENARIAT-POLITIQUE-ET-ÉCONOMIQUE
« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat politique et économique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec, et de l’entente signée le 12 juin 1995, oui ou non ? »
est une chose qui fait illusion.
Avec la part de mystification de la souveraineté-partenariat-politique-et-économique, avec des députés – paritaires – dans une même Chambre d’assemblée du Partenariat, des ministres – paritaires – dans un même Conseil des ministres du Partenariat, faut-il rappeler qu’un peu plus de 20 % des Québécois(es) qui se proposaient de voter « oui » en 1995 croyaient que le Québec continuerait d’envoyer des députés à Ottawa ?
DEPUIS 1995, TOUS LES SONDAGES PORTENT SUR LA SOUVERAINETÉ-PARTENARIAT-POLITIQUE-ET-ÉCONOMIQUE
Remarquez, et ce n’est pas anodin, que presque tous les sondages sur la question, depuis 1995, portent sur la souveraineté-partenariat-politique-et-économique. Personne, et ce n’est pas anodin non plus, ni au Parti québécois ni au Bloc québécois, ne soulève la question. PERSONNE. PERSONNE NON PLUS chez les journalistes. PERSONNE.
EST-CE NORMAL ?
IL FAUT L’AIDE D’UNE QUESTION RIGOUREUSE
Où est passée la rigueur à laquelle on est en droit de s’attendre ? Où est passée l’analyse à partir d’une question rigoureuse ? Comment peut-on observer, analyser, le présent, la souveraineté, l’indépendance, comment peut-on observer, analyser l’appui à la souveraineté, l’indépendance, au présent, sans l’aide d’une question rigoureuse ?
PERSONNE NE SEMBLE Y SONGER, EST-CE NORMAL ?
Ne peut-on et ne doit-on pas plutôt, pour être honnête et clair, demander que l’on pose, plutôt, une question du genre :
SI UN RÉFÉRENDUM AVAIT LIEU AUJOURD’HUI SUR LA SOUVERAINETÉ, VOTERIEZ-VOUS OUI OU VOTERIEZ-VOUS NON À LA QUESTION SUIVANTE :
- Premier volet de questions
Acceptez-vous que le Québec devienne un pays souverain ?
OU
Personnellement, voteriez-vous OUI ou voteriez-vous NON à un référendum proposant que le Québec devienne un pays indépendant ?
OU
SI UN RÉFÉRENDUM AVAIT LIEU AUJOURD’HUI SUR L’INDÉPENDANCE, VOTERIEZ-VOUS OUI OU VOTERIEZ-VOUS NON À LA QUESTION SUIVANTE :
Acceptez-vous que le Québec devienne un pays souverain et indépendant ?
OU
Acceptez-vous que le Québec devienne un pays indépendant ?
OU
Souhaitez-vous que le Québec devienne un état indépendant avec la pleine reconnaissance juridique internationale ?
Comme beaucoup de Québécois et de Québécoises se sont, dans le passé, fait des illusions, n’est-il pas utile, et nécessaire, indispensable, aujourd’hui d’examiner la situation de près pour enfin tenter d’éviter de répéter les erreurs du passé ?
Je ne veux pas jouer les rabat-joie – je voudrais simplement rappeler à un peu plus de réalisme, afin de pouvoir connaître, sans nous endormir, ce qu’est la réalité de la souveraineté, de l’indépendance, ici et maintenant.
J’aimerais qu’on nous aide, en tant que lecteurs de journaux, de La Presse, du, entre autres, à y voir plus clair, en se rapprochant de la réalité de l’opinion publique sur la souveraineté, sur l’indépendance, et non pas sur la politique-fiction, même chimérique de la souveraineté-partenariat-politique-et-économique, ou souveraineté-partenariat qui, de toutes les façons qu’on l’envisage, ne peut plus être posée aujourd’hui au Québec.
Et il pourrait, peut-être, y avoir une deuxième question dans les sondages du genre :
- Second volet
VOULEZ-VOUS QUE LE QUÉBEC INDÉPENDANT SOIT, DANS LA MESURE DU POSSIBLE, ASSOCIÉ ÉCONOMIQUEMENT AVEC LE CANADA-ANGLAIS ?
Voilà. Il n’y aurait pas d’échappatoire possible.
LE PREMIER VOLET PERMETTRAIT DE SAVOIR OÙ CHACUN FAIT SON CHOIX, essentiel, et les résultats des réponses nous permettraient de voir quels sont les résultats, avec clarté, dans la réalité des choses.
LE SECOND VOLET n’est que subsidiaire et NE VISE QU’À MESURER LE DEGRÉ DE PRÉFÉRENCE que l’on accorderait au Canada-Anglais en matière économique.
À vrai dire, le second volet pourrait tout aussi bien être omis, car il est tellement évident que si, si les Québécois et Québécoises devaient choisir la voie de la souveraineté, le Québec serait associé économiquement avec le Canada-Anglais, et avec nombre d’autres pays.
Nous ne nous parlons ici que de l’objectif, la souveraineté, l’indépendance du Québec.
J’ai l’air de dire à propos de cette manière de continuer à poser une question de 1995, qui n’a plus d’application aujourd’hui, notamment (mais pas uniquement), (1) après le Renvoi de la Cour suprême et (2) après la Loi sur la clarté : Hors de l’Église, hors d’une question claire sur la souveraineté, l’indépendance, point de salut.
EH BIEN NON ! CE N’EST PAS CE QUE JE DIS. Je crois, au contraire, qu’on peut penser tout ce qu’on voudra et qu’on peut croire que la vérité puisse se trouver ailleurs, à tout le moins une partie de la vérité.
MAIS JE DIS ÉGALEMENT : une organisation sérieuse ne peut proposer, au jour d’aujourd’hui, ou laisser sous-entendre qu’elle propose une question sur la souveraineté, alors qu’elle propose une question « obsolète » sur plusieurs objectifs fondamentaux contradictoires à la fois.
Ni une organisation d’information sérieuse, comme La Presse, (et pas uniquement La Presse) laisser évaluer la progression ou la régression, de la souveraineté, de l’indépendance, la taille de sa force, en se basant sur une question, avec une question, qui ne la mesure pas, entretenant ainsi l’illusion.
Je répète, très respectueusement, que l’objectif à évaluer, la souveraineté, l’indépendance, doit être absolument clair, et que son évaluation doit être absolument claire.
Mais je pense aussi, comme lecteur de La Presse, aux lecteurs de La Presse, (et aussi d’autres journaux), comme à plusieurs nationalistes, qui pourraient être – ou qui sont – tentés de faire confiance à tout le monde sans jamais se prémunir contre les dangers de pareille attitude qui consiste à évaluer la souveraineté, l’indépendance, par rapport à une question qui ne peut plus être posée, et qui entretient l’effet pervers de l’illusion.
Tous les souverainistes sont nationalistes.
Mais, n’est-ce pas que tous les nationalistes
ne sont pas souverainistes.
Il y a ceux et celles qui se disent : « Si le Canada-Anglais ne nous comprend pas, s’ils ne veulent pas de nous, on va s’arranger autrement. » Leur conversion à la souveraineté peut être sincère et touchante. Mais si on leur parle de souveraineté, ils se font plus hésitants. Oui mais… Peut-être, si nous n’avons pas le choix… Le Québec est-il assez fort économiquement ? Etc.
Ces « nouveaux convertis » savent bien ce qu’ils ne veulent pas, mais ils ne sont pas sûrs de bien savoir ce qu’ils veulent. Souvent, la souveraineté reste pour eux un prix de consolation, un pis-aller. Ils sont très souvent « fragiles » par rapport à la souveraineté, à l’indépendance. Ils peuvent se retourner facilement. Ils ont encore un peu peur et ils connaissent mal l’objectif de la souveraineté.
C’est une raison de plus pour que l’objectif de la souveraineté, de l’indépendance, soit le plus clair possible pour tout le monde, et qu’il soit évalué le plus clairement possible, et qu’il soit donc présenté et évalué résolument, sans jouer sur les mots et sans dorer la pilule, avec honnêteté et dans la clarté.
Tous doivent savoir dès le départ qu’on évalue la souveraineté, l’indépendance, et la question de 1995, qu’on pose et repose, nous plonge dans la simplification abusive – la mystification.
On doit le dire et le répéter. Cet objectif – la souveraineté, l'indépendance du Québec – doit être évalué clairement, avec honnêteté et clarté, plutôt qu'avec une question ambiguë (et obsolète) entretenant l’illusion.
On doit le dire et le répéter. Pour les lecteurs de La Presse, dont je suis, et pour les lecteurs d’autres journaux, dont je suis également, L’ÉVALUATION DE L’OBJECTIF, LA SOUVERAINETÉ, L’INDÉPENDANCE, NE DOIT PAS ÊTRE AMBIGUË DANS LES SONDAGES, NI DE LA PRESSE, NI DANS D’AUTRES QUOTIDIENS.
Le va-et-vient constitutionnel peut distraire. L’effervescence nationaliste peut faire illusion. À ceux, qui nous informent, qui nous sondent, de savoir garder la tête froide et de faire le nécessaire pour s’assurer que cet objectif, la souveraineté, l’indépendance du Québec, soit évalué clairement et correctement. Objectivité oblige !
Enfin, revenons, finalement, un instant sur les mots souveraineté et indépendance, pour nous assurer qu’ils sont bien synonymes.
Les deux mots importants sont : PAYS et SOUVERAIN.
On peut ergoter longtemps sur la signification réelle de ces deux mots, mais on peut penser qu’ils veulent dire la même chose pour la plupart des gens. Mais si on veut s’assurer qu’ils ne fassent pas l’objet de définitions diverses, il suffit de leur donner le sens que le Larousse leur accorde :
« PAYS : territoire d’une nation, nation, État. »
« SOUVERAINETÉ : pouvoir suprême reconnu à l’État, qui implique l’exclusivité de compétence sur le territoire national et son indépendance dans l’ordre international, où il n’est limité que par ses propres engagements. »
On ne peut être plus clair. On ne peut même pas continuer à entretenir la confusion entre les mots SOUVERAINETÉ et INDÉPENDANCE, puisque l’indépendance DU PAYS est partie intégrante de la souveraineté DE L’ÉTAT.
La définition du dictionnaire ne devrait plus laisser de doute dans l’esprit de personne et c’est celle que l’on doit retenir pour éviter que chacun y aille de sa propre définition, de des propres concepts, de ses propres préjugés.
Non seulement la définition du Larousse est-elle claire, mais elle est historiquement et sociologiquement juste.
C’est pourquoi il me semble impératif de soulever cette question et impératif de demander que l’on demande que les sondages, CROP-La Presse, sur la question de la souveraineté porte, désormais, sur la souveraineté et non pas sur la souveraineté-partenariat-politique-et-économique.
Et, demander en conséquence, que l’on demande donc, que l’on pose donc plutôt une question du genre :
SI UN RÉFÉRENDUM AVAIT LIEU AUJOURD’HUI SUR LA SOUVERAINETÉ, VOTERIEZ-VOUS OUI OU VOTERIEZ-VOUS NON À LA QUESTION SUIVANTE :
Acceptez-vous que le Québec devienne un pays souverain ?
OU
Personnellement, voteriez-vous OUI ou voteriez-vous NON à un référendum proposant que le Québec devienne un pays indépendant ?
OU
SI UN RÉFÉRENDUM AVAIT LIEU AUJOURD’HUI SUR L’INDÉPENDANCE, VOTERIEZ-VOUS OUI OU VOTERIEZ-VOUS NON À LA QUESTION SUIVANTE :
Acceptez-vous que le Québec devienne un pays souverain et indépendant ?
OU
Acceptez-vous que le Québec devienne un pays indépendant ?
OU
Souhaitez-vous que le Québec devienne un état indépendant avec la pleine reconnaissance juridique internationale ?
Voilà, qui aurait l’avantage de la clarté, et qui honorerait nos grands quotidiens si on pouvait désormais évaluer non pas le passé, (apparence trompeuse), mais le présent, (la souveraineté, l’indépendance), avec la rigueur et la clarté auxquelles nous sommes en droit de nous attendre de la part de nos grands quotidiens. Le devoir de transparence s’impose pour tous les médias écrits ou électroniques.
Nous traînons cette question depuis le référendum de 1995. Le moment est peut-être venu de revenir à une question qui va à l’essentiel, la souveraineté, l’indépendance du Québec.
FIN
RÉFÉRENCE :
Bruno DESHAIES, [« L’excitation est à son comble. Serons-nous jamais un jour vraiment chez-nous au Québec ? »->6370] Chronique 287, jeudi 3 mai 2007. 251 visites et 21 messages
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
17 mai 2007« …associé économiquement de quelque manière que ce soit avec le Canada » ?
18 mai 2007 Bruno Deshaies
Dans les relations de voisinage si l’on se place dans l’optique indépendantiste, on peut considérer trois cas possibles : a) l’égalité de voisinage, b) l’infériorité de voisinage ou c) la supériorité de voisinage. Dans les trois cas, il y a une condition essentielle, chaque nation maîtrise sa vie collective à côté d’autres nations pouvant être a) de même force, b) plus fortes ou c) moins fortes. Il y a toutefois une condition sine qua non : ces nations sont maîtresses chez elles. Tel est le cas du Canada face aux États-Unis.
Si le Québec devenait indépendant, il devrait pratiquer la même politique que le Canada actuel en tant que nation satellite des États-Unis, mais voulant parfaire son égalité de voisinage (même s’il était moins fort), de juxtaposition (au lieu de l’annexion) avec le Canada-Anglais. En clair, on peut dire que le Canada-Anglais n’est pas « associé » économiquement aux États-Unis, même s’il n’est pas de même force, MAIS il possède la maîtrise de sa vie collective et il est maître chez lui. Le Canada vit de sa vie intérieure et de la vie internationale.
Le Québec doit donc tirer le maximum de sa vie intérieure afin de pouvoir bénéficier au maximum de ses relations extérieures, MAIS pour cela il doit être INDÉPENDANT. Telle est la nature même de la liberté collective d’une nation. L’exemple d’une nation satellite comme c’est le cas pour le Canada devrait faire réfléchir les Québécois dans le sens de l’optique indépendantiste. Il est urgent de faire pénétrer dans la conscience des Québécois-Français des idées comme celles-ci sur l'indépendance d'une nation. Il faut sortir du carcan idéologique du fédéralisme.
Luc Bertrand Répondre
17 mai 2007Monsieur Deshaies, si vous vous souvenez, la question originale, selon l'esquisse initiale du Projet de loi sur la souveraineté du Québec, présentée par Jacques Parizeau en décembre 1994 et distribuée à toutes les portes du Québec, comportait une question on ne peut plus claire:
"Voulez-vous que le Québec devienne un pays souverain?" OUI ou NON.
C'est lorsque Lucien Bouchard est entré en scène que les choses ont commencé à se gâter, lorsqu'il a insisté pour inclure un partenariat économique (et même politique!) afin de conforter les Québécois(e)s inquiet(e)s de l'interdépendance des économies québécoise et canadienne et craignant d'être accusé(e)s de briser le Canada anglais en deux entités politiques distinctes. Je crains malheureusement que Parizeau ait cédé, puisqu'il avait promis le référendum au plus tard un an après la prise du pouvoir, devant le plafonnement de l'appui à 45% à la question "dure" et qu'il se soit résigné à accepter de "diluer l'option" (en rendant, ce faisant, la question pratiquement fourre-tout cependant) afin d'augmenter artificiellement (par l'ambiguïté ajoutée) les chances du OUI de l'emporter.
Un référendum volé (ou triché, c'est selon) et deux élections (avec la même stratégie étapiste) perdues plus tard, il est évident que, outre l'erreur d'avoir séparé l'option du mandat de gouvernement provincial, le mouvement souverainiste aurait intérêt à revenir à l'essence même du projet. À force de vouloir maximiser l'appui, le Parti Québécois a tant dénaturé et rendu vulnérable à la critique sa question référendaire qu'il a même rendu son objectif, sa formulation et le véhicule politique porteur qu'il constitue suspects à la population qui devait l'appuyer.
Je préfère donc qu'on revienne à la CLARTÉ, même si, ce faisant, l'appui descendrait probablement même en bas du "plancher" de 40% de 1980. Cette situation ne serait cependant que TEMPORAIRE, le retour des souverainistes à la clarté et la cohérence avec l'option ne pouvant logiquement que conduire à un accroissement régulier de l'appui à la souveraineté, pour autant que le(s) parti(s) politique(s) se disant souverainiste(s) en fassent le moindrement la promotion de manière sérieuse et systématique.
Également, il faudra avoir le courage de dénoncer publiquement les porte-paroles soi-disants souverainistes qui dévieraient de cette rigueur intellectuelle. En effet, ce sont des considérations bassement électoralistes qui conduisent les chefs souverainistes à omettre le caractère "accessoire" du partenariat économique ou politique avec le Canada anglais, puisque, invariablement, le camp fédéraliste brandit l'épouvantail du refus de celui-ci comme argument de dissuasion. Dans les faits, il serait inconcevable ou, au minimum, problématique, aussi bien pour le Canada que le Québec, qu'un Québec souverain ne puisse être associé économiquement de quelque manière que ce soit avec le Canada.