Les Conservateurs complices du drame, selon l'AFPC

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Les fonctionnaires de l'État fédéral dénoncent son incurie criminelle

Le gouvernement conservateur est complice de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, accuse l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), un des principaux syndicats de fonctionnaires fédéraux du pays.
Selon la vice-présidente de la section québécoise du syndicat, Magali Picard, le gouvernement a relâché dangereusement les règles encadrant le transport par chemin de fer au pays et son syndicat «prévoyait depuis longtemps» qu'une telle tragédie allait finir par arriver. Elle réclame le resserrement rapide du cadre réglementaire, avant même le dépôt du rapport du Bureau de la sécurité des transports (BST).
Magali Picard a tenu une conférence de presse à Lac-Mégantic lundi midi, juste en face de l'école où les évacués pouvaient recevoir de l'aide du gouvernement québécois.
La dirigeante syndicale se dit consciente que l'accusation de complicité est dure, d'autant plus qu'il y a une enquête criminelle en cours, mais à ses yeux il y a eu négligence de la part du gouvernement Harper.
«Demandez aux conservateurs pourquoi ils ont autorisé un train de 72 wagons au lieu de (la règle des) 64? Pourquoi on a autorisé la circulation sur des voies moins bien entretenues? Pourquoi on a déréglementé sur le plan de l'inspection?»
Les conservateurs ont ainsi signé avec des entreprises des protocoles qui vont en dessous des règles qui sont là pour protéger les citoyens, a-t-elle expliqué, en ajoutant que le gouvernement Harper prend donc des risques au nom du profit et de l'entreprise privée.
En contrepartie, a-t-elle fait valoir, les sinistrés doivent attendre deux semaines pour recevoir un chèque d'assurance-chômage du fédéral et on leur répond que c'est la loi, alors que des entreprises bénéficient de protocoles pour contourner les règles.
Magali Picard a tenu à défendre ses membres, entre autres des inspecteurs de Transports Canada, critiqués pour n'avoir pu empêcher le désastre de Lac-Mégantic. Les syndiqués ont fait beaucoup de pression en faveur d'une sortie de l'AFPC, a-t-elle indiqué. Elle a assuré que ses membres ont respecté les règles, mais que les protocoles ont été trop assouplis sous les conservateurs.
«Ce sont des décisions politiques, il faut l'assumer, il faut arrêter de mettre ça sur le dos des fonctionnaires. Les fonctionnaires mettent en place les décisions de nos décideurs.»
Il y a 28 000 fois plus de transports de matières dangereuses au Québec par voie ferroviaire depuis 2009, mais il n'y a eu aucune augmentation d'effectifs de surveillance dans la fonction publique, a dénoncé Mme Picard.
«On a un ministre fédéral des Transports (Denis Lebel) qui dit: "On ne comprend pas, il n'y a pourtant pas eu de coupures." Mais c'est épouvantable!»
La vice-présidente de la section québécoise de l'AFPC a admis qu'elle prêtait ainsi flanc à l'accusation de faire de la récupération politique d'une catastrophe. Elle rétorque toutefois que depuis deux ans son syndicat livre le même message, tente de sensibiliser la population aux risques de réduire les effectifs de la fonction publique fédérale.
«Si on n'avait pas fait de sortie depuis deux ans, là aujourd'hui je serais mal placée pour vous dire: "On le savait que c'était pour arriver."»
Le gouvernement conservateur a réagi aux attaques du syndicat. «C'est une attaque très, très basse, typique de ce syndicat-là», a déclaré le porte-parole du premier ministre Stephen Harper, Carl Vallée, par voie de courriel.
À la cérémonie de présentation de son nouveau conseil des ministres, Stephen Harper a fait allusion à la catastrophe de Lac-Mégantic.
«Les enquêtes détermineront les causes et les responsables de cette tragédie. Mais, pour le moment, notre priorité consiste à soutenir et accompagner les familles et les amis terriblement éprouvés par cette épreuve. Encore une fois, je voudrais simplement dire aux gens de Lac-Mégantic on pense à vous, on est avec vous.»


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