(Québec) L'opposition officielle du Parti québécois boycottera la cérémonie d'assermentation du nouveau lieutenant-gouverneur du Québec, J. Michel Doyon. Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau et ses députés auront mieux à faire ce jour-là, dit-on.
Le whip du Parti québécois, Harold Lebel, a confirmé au Soleil que l'aile parlementaire de l'opposition officielle brillera par son absence jeudi au Salon rouge de l'Assemblée nationale. De son côté, l'attaché de presse de M.Péladeau a confié qu'il en sera de même pour ce dernier.
«On est logique avec ce qu'on pense et ce qu'on dit», justifie simplement le député de Rimouski, Harold Lebel.
Ce n'est pas la personne de J. Michel Doyon, un avocat de la capitale, qui est visée. Mais la fonction qu'il exercera, celle de représentant de la reine Élisabeth II au Québec, explique-t-on.
L'attitude de la formation souverainiste ne surprendra personne. Si l'absence de représentants à cette cérémonie ne s'inscrit pas dans une tradition établie, elle suit néanmoins un flot de critiques et de dénonciations tous azimuts relancé depuis quelques années.
Motion claire
En 2012, tout juste élu, le gouvernement de Pauline Marois avait réclamé, à travers une motion, l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur. Elle avait été présentée par le député Alexandre Cloutier, qui était alors aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la Gouvernance souverainiste.
La motion était claire : «Que l'Assemblée nationale réitère que la fonction de lieutenant-gouverneur est essentiellement symbolique et héritée du passé colonial du Québec et du Canada; [...] que l'Assemblée nationale réitère qu'elle est dépositaire de l'expression démocratique du peuple québécois; qu'elle demande que la fonction de lieutenant-gouverneur soit abolie au Québec.» Et que, d'ici là, ajoutait le texte, l'Assemblée nationale nomme elle-même le titulaire de cette charge.
Les libéraux et les caquistes avaient refusé de débattre du sujet. Le gouvernement péquiste s'en était offusqué, mais il n'en était évidemment pas surpris. Il voulait marquer le coup, lancer des salves politiques- ce qu'il était parvenu à faire.
Après l'avoir ignoré la plupart du temps, la formation souverainiste a placé le poste de lieutenant-gouverneur dans son collimateur en juin 2010. Alors dans l'opposition, le député Pascal Bérubé avait déposé une pétition réclamant son abolition.
Quelques mois plus tôt, sa collègue Agnès Maltais avait présenté une motion dans laquelle elle proposait que l'Assemblée nationale «s'oppose à l'adoption de tout crédit budgétaire lié à la fonction». Elle voulait lui couper les vivres.
Le budget alloué par l'État québécois au cabinet du lieutenant-gouverneur est de 750000 $ pour l'année en cours. Il a été réduit ces dernières années.
J. Michel Doyon a été désigné lieutenant-gouverneur en juillet par le premier ministre canadien, Stephen Harper. Il remplacera Pierre Duchesne, qui exerce cette fonction depuis le 7 juin 2007.
Ce jour-là, le chef intérimaire du Parti québécois, François Gendron, figurait parmi les personnalités présentes à la cérémonie d'investiture de M. Duchesne.
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