Négos avec les infirmières: règlement rapide recherché

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Diviser pour régner

(Québec) Le négociateur en chef du gouvernement Couillard, Maurice Charlebois, a discrètement rencontré, lundi, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Régine Laurent, a appris Le Soleil.
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, aurait participé à l'entretien. Un seul sujet au menu : les négociations dans les secteurs public et parapublic.
Le temps des grandes manoeuvres est-il arrivé? Commence-t-on à passer aux choses sérieuses? Le fait est que Maurice Charlebois et d'autres représentants du gouvernement, d'un côté, et la représentante des infirmières et infirmiers du Québec, de l'autre, ont discuté plus d'une heure de pistes susceptibles de faire avancer les négociations avec ce groupe d'employés du secteur de la santé, selon nos informations.
Le gouvernement souhaiterait obtenir un «règlement rapide avec les infirmières», assure un interlocuteur du Soleil. D'où le désir du négociateur gouvernemental de rencontrer Régine Laurent.
Cette rencontre ne devait pas être ébruitée, semble-t-il. Aucune des parties n'a d'ailleurs voulu confirmer sa tenue.
Offre bonifiée ?
En l'absence d'explications officielles, les observateurs doivent se tourner vers des hypothèses circulant depuis quelque temps dans les officines des parties négociatrices.
Elles laissent entendre que malgré ses dénégations, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, chercherait à offrir davantage aux infirmières que ce qu'il a mis sur la table jusqu'à présent. Il pourrait agir de la même manière avec les enseignants.
L'homme fort du gouvernement de Philippe Couillard le ferait au titre de la «relativité salariale», d'après certains. Par ce concept, il a déjà expliqué vouloir bonifier le salaire de salariés qui ne seraient pas actuellement rémunérés au niveau où ils devraient l'être.
Un risque pour l'unité syndicale
Maurice Charlebois a été désigné négociateur gouvernemental en septembre 2014 par le Conseil des ministres du gouvernement Couillard. Il est considéré comme un expert en relations de travail.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec ne fait pas partie du grand front commun syndical constitué pour cette ronde de négociations. Mais ses demandes salariales sont les mêmes que celles de cette alliance. Tous les syndicats réclament 4,5 % d'augmentation par an pendant trois ans.
Les offres présentées à la fin de l'année dernière par le président du Conseil du trésor reposent sur un gel salarial les deux premières années du prochain contrat de travail de tous les employés de l'État québécois, ainsi que sur des hausses de 1 % annuellement les trois suivantes. Martin Coiteux entend par ailleurs faire passer l'âge normal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Un règlement avec l'une ou l'autre des parties serait susceptible de fragiliser l'unité syndicale, peut-on analyser.
Sur le plan dit «sectoriel» - propre aux employés qu'elle représente -, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec demande une diminution de la charge de travail de ses membres, la réduction de la précarité d'emploi, ainsi que la bonification «des conditions de travail, notamment dans une perspective d'attraction-rétention».
Les contrats de travail dans les secteurs public et parapublic sont échus depuis le 31 mars dernier.


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