A l'attention de Louis Lapointe

Les deux minutes du peuple

Examinons de plus près ce qu'on pourrait appeler "l'affaire Barberis-Saulnier", qui s'est déroulée sur Vigile la semaine dernière

Chronique de Thérèse-Isabelle Saulnier

Il est étonnant qu'au même moment où [ma chronique "être indépendantiste"
était pensée, écrite et publiée->14366], plusieurs personnes réfléchissaient, elles
aussi, sur le même thème: l'art de l'insulte doit-il faire partie de
l'artillerie lourde des indépendantistes? Faut-il stopper l'attaque contre
les personnes et les gros mots ou, au contraire, les multiplier et les
radicaliser? Déclarer et proclamer, en somme, la guerre des mots? - Et
c'est parti mon kiki, le débat est enclenché et chacun prend sa position.
Deux camps sont déjà en formation (on peut même déjà nommer les soldats),
et j'imagine que le général en chef, Bernard Frappier, devra trancher un
jour ou l'autre, établir une politique, un cadre et ce, plus tôt que tard.
L'image de Vigile et son efficacité, surtout, en dépendront certainement.
Quant à moi, j'ai choisi mon camp et j'attends ce cadre, ou la suite des
événements, car il n'est pas question que je m'associe et que je sois
associée à un organe d'information prônant le dénigrement des personnes, la
violence verbale, le mépris des adversaires (et même des critiques), la
haine et jusqu'à la guerre.
Disons, tout de même, au bénéfice de tous les vigilois, que cette
discussion sur [la guerre des mots comme stratégie->14370] se déroule, jusqu'à
présent, de façon très posée et très "civilisée": pas de gros mots,
justement! On s'explique, on explique pourquoi oui et pourquoi non, et on
finira sans doute par s'entendre. S'entendre sur la bonne stratégie, à
savoir la plus efficace, pour atteindre notre objectif commun à tous et à
toutes: l'indépendance du Québec. Or, toute la question, justement, est
dans l'efficacité de la stratégie que l'on veut adopter, et c'est là-dessus
que je vous invite maintenant à réfléchir avec moi.
UNE IDÉE COMMUNE
Il me semble évident que tout le monde reconnaît, dans un camp comme dans
l'autre, la puissance des mots. Sinon, pourquoi écrire, hein? Et ma plume
peut être aussi "virile", selon l'expression d'Yvan Parent, elle peut être
tout aussi venimeuse que bien des plumes masculines. Ça dépend des
circonstances. Mais jamais elle ne s'abaissera à salir des réputations, ni
à s'attaquer à la personne elle-même en la traitant de vilains noms
méprisants et insultants. Je suis du camp de ceux et celles qui, comme
Gilles Verrier, pensent qu'il faut "leur opposer un contre-discours", et
comme Gilles Bousquet, qui nous invite à "démontrer les bienfaits de la
souveraineté du Québec aux fédéralistes", à être plus persuasif et à
développer un véritable argumentaire souverainiste, et même comme Louis
Lapointe lui-même, qui nous appelle à "convaincre nos compatriotes
québécois de la justesse de notre position". Mais contrairement à ce
dernier, je proscris, oui, l'utilisation de tous les "gros mots" qui
s'attaquent aux personnes, même si je reconnais qu'il faut tout de même
appeler un chat un chat. S'il y a, par exemple, mensonge, on peut toujours
traiter la personne de menteuse, mais pourquoi ne pas plutôt choisir la
formule: "C'est faux, pour la raison suivante:" ? - Bien plus efficace, à
mon sens, parce que bien plus convaincante. (Voir, en guise de preuve, le
superbe texte de Bernard Desgagné du 7 juillet dernier, ["Vieilles blessures
et coups de couteau"->14315].) - Mais aussi, parce que de loin préférable aux
résultats de l'insulte, que voici.
LES RÉSULTATS DE L'INSULTE
Lisez le paragraphe suivant et dites-moi, ensuite, 1) ce que vous avez
ressenti en le lisant et 2) ce que vous pensez, après cette lecture, de la
personne concernée.
"Une Haïtienne de Montréal, une Haïtienne, un ex-rejeton des Antilles, une
caricature d'Aunt Jemima revampée par les stylistes, une "Uncle Tom" en
talons hauts, une duvaliériste, une fille des Duvalier, une anti-démocrate
(puisqu'elle n'a pas été élue par le peuple, mais nommée à cette fonction),
une colonisée devenue colonisatrice, la clown coloniale de la couronne
britannique, miss Jean, la chère Mimi, madame chose, Michaëlle 1ère, la
reine noire, la déshonorable, la reine-n'importe-quoi, la reine de carreaux
(ceux du boss fédéral à Ottawa), la Reine-Nègre du Second Canada, celle qui
vit un trip de reine-nègre, emportée dans son power-trip et son égo-trip,
la guignol au service de la Reine, de sa Majesté britannique, la pionne
royale, la potiche, la marionnette officielle, la royale girouette du
Canada, la poupée gonflable, la poupée, la petite reine du Carnaval de
Québec, la générale des troupes ennemies, la cible à combattre, la traître
et la traîtresse, la collabo, la renégate, qui nous chie sur la tête,
l'ennemie des Québécois, l'agente de dénationalisation et la rapetisseuse
de la nation québécoise, l'usurpatrice de ce que notre peuple a de plus
précieux (évoquer Pauline Julien et Gaston Miron, quel affront!), une
imposteure, une Lady Di de Chambre de commerce, la demi-reine des
arrivistes, une arriviste et rien d'autre, une opportuniste, une ingrate,
une âme tordue, aveugle et perverse, appartenant à la dynastie des abjects,
des transfuges et des arrivistes, une parvenue de la pire espèce, une
mercenaire de la politique d'Ottawa, le principal joyau de la propagande
fédérale et, finalement, la comédienne sans talent, la femme inauthentique
et fausse."

Quant à moi, je ne peux m'empêcher de rire à chaque fois que je relis ce
paragraphe de ma prochaine chronique. J'imagine aussi madame Jean en
personne lisant cela (si elle en a le temps); elle doit pouffer de rire,
comme nous tous: tellement DÉBILE! Un vrai "deux minutes du peuple" à la
Morency! On rigole un bon coup, et puis c'est fini... -- Ou bien, on se dit:
"Vraiment, cette femme ne passe pas inaperçue! Quelle forte personnalité!
Et elle doit avoir un sacré pouvoir, pour être traitée de la sorte!" (Pas
mal, pour un pion, une potiche et une marionnette!) -- On peut aussi se
dire: "Quelle grandeur d'âme, quelle magnanimité de pouvoir se tenir très
au-dessus d'un tel étang merdique! Les nauséabondes odeurs ne réussissent
même pas à monter si haut!" -- Ou bien on peut penser: "Quelle tristesse...
Mais où donc en est-on rendu? Est-ce que ce n'est pas tout simplement du
racisme, cela?" -- Ou bien, on peut se dire encore: "Ils sont fous, ces
indépendantistes. Si c'est cela, nos futurs gouvernants d'un Québec
indépendant, d'la marde!" (En voulez-vous des gros mots? Moi aussi, je suis
capable d'en sortir!!)
Alors, pour l'efficacité de cette stratégie, on r'passera, n'est-ce pas,
comme chez l'Chinois!
ET VOUS, COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS QUAND ON VOUS CRITIQUE?
Rien de mieux, pour vraiment comprendre, que de se mettre dans les
souliers de l'autre ou, encore mieux, de subir soi-même des insultes, ou
même simplement de se faire critiquer. On comprend alors de l'intérieur,
dans ses tripes, de quoi il s'agit et l'effet produit.
Remarquable, tout de même, de voir les réactions vives de certaines
personnes que je cite ou ai citées comme exemples d'abus de langage: je
déforme leur pensée, je n'ai rien compris, j'ai sorti les mots de leur
contexte (ah! la belle affaire! Sortir les mots de leur contexte: j'y
reviendrai, ce sujet mérite une chronique en soi!), mes critiques sont
"insensées", je "défends" des fédéralistes, donc je dois en être une, ma
lutte et mes ennemis sont autres que les leurs (je lutterais contre les
indépendantistes eux-mêmes), mon discours critique est un discours
"culpabilisant" envers ceux qui osent parler, c'est "ma" Lysiane, "ma" GG,
"ma" Michaëlle, "mon" Michaud, "mon" VLB, "mon" Dany.... -- PFFFFFFFFFF!
Comment ne pas réagir, alors, en se disant que cela n'est que de la
foutaise, et continuer son chemin comme avant, chemin qu'on croit être le
bon? - Encore là, n'est-ce pas, on r'passera, comme chez l'Chinois, en
guise d'efficacité!
UN PEU DE PSYCHOLOGIE
Examinons de plus près ce qu'on pourrait appeler "l'affaire
Barberis-Saulnier", qui s'est déroulée sur Vigile la semaine dernière,
entre le 4 et le 11 juillet. Je dois dire que ça m'a fait comprendre pas
mal de choses au niveau de la tactique de la provocation verbale, de ce que
Louis Lapointe a appelé "la guerre des mots", et de la provocation tout
court. Je me suis opposée à [ce qu'a écrit Barberis-Gervais->14343] et, presque à la
minute même, il m'a répondu en cherchant, justement, à me provoquer, voire
à me dénigrer et à me ridiculiser. Moyen choisi: profiter du fait que je
suis une femme et m'attaquer sur ce qu'il croyait être, donc, mon point
faible: je faisais l'éloge (ce qui est faux) d'une autre femme parce que je
suis une femme, par bête féminisme "dont on sait les ravages" et dont je
serais le dernier exemple.
Ma réaction: Morte de rire. Ça se peut-tu d'aller dire des affaires de
même! A se demander où il est allé pêcher ça... (Mais je n'avais alors pas
compris la raison d'une telle attaque, je ne la voyais pas encore, naïve
que je suis...)
Cela dit, devant mon silence, alors qu'il attendait une réaction tout
aussi rapide de ma part, il a rappliqué de plus belle, dans un commentaire
à [Yvan Parent (8 juillet)->1 4343]. Pensant enfoncer le clou davantage, il y clame
que je suis "un cas d’aveuglement volontaire dont la source est un certain
féminisme doctrinaire", et que je ne peux affirmer qu'ils ont tort de dire
que je "fais passer mon féminisme avant mon indépendantisme, PUISQUE C'EST
VRAI".
Ma réaction: La prof de philo est morte de rire. "C'est vrai parce que je
le pense": Zéro comme argumentation!
Je suis donc, conclut-il, "contrainte au silence".
Ma réaction: Encore plus morte de rire. Tout vient à point à qui sait
attendre, et quel fut le résultat? - L'arroseur arrosé.
Encore là, comme efficacité, n'est-ce pas, on r'passera, comme chez
l'Chinois!
A bons entendeurs, salut!
Thérèse-Isabelle Saulnier
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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20 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 août 2008

    Sur l’affaire Saulnier par Robert Barberis-Gervais
    Puisque le texte de Thérèse-Isabelle Saulnier placé dans les plus lus (90 jours) jusqu’au 14 octobre 2008 va sans doute atteindre plus de 1000 visites parce que les lecteurs sont friands “d’affaires”, je tiens à dire que, quant à moi, il n’y a pas d’affaire Barberis-Saulnier. Mais il y a de toute évidence “une affaire Saulnier”. De très nombreux participants de Vigile ne sont pas d'accord pour considérer les critiques du rôle politique joué par Michaëlle Jean comme des insultes inacceptables dans une société dite civilisée comparables à de la merde lancée sur son Excellence la gouverneure générale du Canada et dont l'odeur déplaît aux narines de l'hypersensible TIS. C'est cette perception qui pose problème d'un point de vue indépendantiste.
    Je voudrais signaler aux lecteurs tardifs de la prose hautement émotive de TIS qui semble-t-il se meurt de rire (jaune) que je lui ai répondu dans “Snack Bar chez Raymonde” daté du 6 août 2008, titre inspiré du vidéo de François Pérusse que je vous invite à aller voir sur YouTube et qui m’est venu à cause du titre: les deux minutes du peuple. Je signale aussi que TIS, qui, dit-elle, aime la philosophie et les argumentations structurées, n’a pas résolu la contradiction que j’ai identifiée. Ce qui me rappelle le proverbe: Qui ne dit rien consent. On pourrait dire que l'opinion du 11 juillet selon laquelle TIS ne s'est pas prononcée sur le fond des actions de Michaëlle Jean comme un recul stratégique et que la véritable opinion de TIS est exprimée dans l'éloge du 5 juillet. Qu'elle l'assume sans tenter de s'esquiver.
    Je me permets aussi de dire que j’ai apprécié tous les commentaires et particulièrement le commentaire cinglant de Gébé Tremblay du 17 juillet 2008 qui cite Napoléon à propos de flatterie et de calomnie.Comme il lui arrive souvent, Gébé Tremblay a eu là une intuition fulgurante.
    Robert Barberis-Gervais

  • Michel Guay Répondre

    14 août 2008

    Ce qui fait défaut chez Michaelle Jean (et son Lafond )ce sont ces contradictions :
    1) Elle se bat contre l'esclavagisme et représente l'institution au monde la plus esclavagiste qui à existé et qui existe encore grâce à elle , cette institution dont les argents viennent de l'esclavagisme , du colonialisme et du totalitarisme .
    2) Elle est française et se dit francophile mais abandonne sa citoyenneté française pour appuyer l'anglicisation systématique à la canadian
    3) Elle se disait nationaliste Québecoise et du jour au lendemain elle harangue les nationalistes Québecois au nom du nationalisme canadian
    4) Elle s'appuit sur l'histoire du Québec pour faire la promotion de l'histoire du Canada et pour nous mépriser en falsifiant notre histoire et se dire héritière de Champlain
    JE VAIS FAIRE UNE FOLLE DE VOUS

  • Archives de Vigile Répondre

    8 août 2008

    "Une Haïtienne de Montréal" (Michaëlle Jean a vécu dans le quartier de La Petite Bourgogne) n’est pas une insulte mais une simple description populaire de ses origines haïtiennes. En ce qui concerne mon article Corneille ma noire, je me suis mis à la place de Michaëlle Jean qui aime citer Gaston Miron et qui, donc le lit et je me la suis imaginée en train de lire Corneille ma noire, poème auquel il était impossible qu’elle ne s’identifie pas. Thérèse-Isabelle, je crois que tout cela t’a échappé. Comme t’a échappé la gravité du détournement qui a été fait par Michaëlle Jean quand, dans l’exercice de sa fonction de Gouverneure générale donc de représentante de la reine d’Angleterre, elle a cité Gaston Miron et le plus beau poème de Pauline Julien qui aurait pu s’intituler J’ai l’âme à la détresse. Quand on connaît le destin tragique de Pauline Julien, on n’a pas le goût de trouver ça cute que la gouverneure générale la cite. Quant à ton idée de faire de Michaëlle Jean une victime écrasée injustement sous les insultes et que toi, tu te donnes la mission de défendre et de réhabiliter, je crois que tu fais un grave contresens et que ce faisant tu es atteinte du syndrome de Stockholm : tu prends le point de vue de nos adversaires.
    Dans sa chronique du 11 juillet 2008 : “Vous avez dit “être indépendantiste” TIS écrit :
    “Et, nonobstant ce que monsieur Barberis-Gervais et madame Vallée puissent juger être, je n’ai pas défendu les actions de Michaëlle Jean (sur lesquelles je ne me suis pas encore prononcée, sauf sous forme de questions), j’ai simplement réagi contre le dénigrement de sa personne, contre cette campagne de salissage qu’on fait pleuvoir sur elle.”
    Or, avez-vous oublié que vous vous êtes prononcée sur le fond quand vous avez écrit le 5 juillet en commentaire à Corneille ma noire publié le 4 juillet:
    “Madame Michaelle Jean, une femme que l’on sait intelligente et cultivée, grande défenseure de la culture, de surcroît, cite à plaisir des poètes québécois, même indépendantistes. - Et alors ? Grand bien lui fasse, nous fasse et fasse au monde entier ! Au-delà des prises de position partisanes (politiques), c’est l’humain - que l’on dit aussi universel - qui ressort et que fait ressortir la Gouverneure générale du Canada qui, jusqu’à nouvel ordre, est aussi notre GG, à nous Québécoises et Québécois toujours membres d’une simple province de ce pays. Quant à moi, je dis : "Bravo, madame Jean, pour le travail que vous accomplissez ! L’Histoire saura sans doute, elle, vous rendre correctement justice." Thérèse-Isabelle Saulnier, 5 juillet 2008.
    Moi, j’appelle ça approuver les actions de Michaëlle Jean. Comment expliquez-vous cette contradiction?
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 8 août 2008

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    7 août 2008

    Monsieur Bousquet,
    Je vous remercie, mais je me permettrais une remarque: vous nous offrez en exemples, Gandhi et Nelson Mandela, en nous disant qu'ils peuvent être présentés comme des modèles d'action non-violente...
    Soit. Mais si vous le voulez bien, ne comparons pas entre elles des situations bien différentes. Car en effet, ces deux hommes se sont opposés à leurs colonisateurs, mais chacun dans un contexte où leur peuple était très majoritaire, dans son pays respectif. Et que la langue de chacun de ces peuples, n'était pas menacée de devenir une langue morte, sur le territoire même où vivaient leur nation. Ça n'a rien à voir avec la situation québécoise au Canada, à mon humble avis.
    Par ailleurs, cher monsieur Bousquet, je voudrais respectueusement faire une petite mise au point, sur une chose: vous avez parlé de différents auteurs de textes(en référence à la "Guerre des mots" et ses participants) ayant des attitudes où approches différentes, tout en étant "dans le même camp", concernant leurs convictions, ou choix "d'options constitutionnelles pour le Québec" (!?!)...
    Je vous avoue ne pas être certain de bien vous comprendre, Monsieur. Car moi, ce que je veux pour le Québec, c'est l'indépendance, pas autre chose! Je ne vous parle aucunement, d'un Québec qui devrait toujours se soumettre à la Loi fondamentale d'un autre pays, à savoir la Constitution du Canada! Quand nous aurons notre pays, celui-ci aura sa propre loi fondamentale, soit sa propre constitution! Mais... pas avant. Vous aurais-je mal compris?
    C'est ce que je veux pour le Québec. N'est-ce pas ce que vous voulez, aussi, pour le Québec?
    Jean-François-le-Québécois

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juillet 2008

    L.P. a absolument raison d'écrire : «Il faut de l’humour plutôt que des gros mots ou insultes, de la caricature pour vider la frustration et de la ruse dans l’action.»
    Ce serait aussi une bonne idée d'avoir une section CARICATURES sans Vigile, si c'est possible.
    Le miel attire plus que le fiel, principalement sur les rotis et aussi pour se faire de nouveaux amis.
    Je m'arrête ici en pensant à M. Mandela qui peut servir de modèle comme Gandhi dans l'action non violente.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    18 juillet 2008

    Cher M. Bousquet... (mais j'espère que Mme Saunier me lira aussi)...
    Merci pour vos compliments. Surtout que venant de quelqu'un qui a une belle plume comme vous, ça ne veut pas rien dire. Et vous savez, je respecte Mme Saulnier, même si je ressens un certain besoin de confronter ses idées ou opinions, en l'occurence.
    Mais là, je me demande si j'ai été assez explicite, au niveau de certaines des choses que j'ai précédemment voulu exprimer...
    On dirait qu'il y a encore confusion, que le message n'est pas clairement reçu par tous les récepteurs visés...
    Vous voyez, le Canada anglais est en train de faire un GÉNOCIDE SYMBOLIQUE, en attendant que démographiquement, nous ayons réellement disparu. Nous en sommes rendus là!
    En cette saison estivale de 2008, nous sommes en train de nous faire voler notre histoire. Et cela dans un contexte où nous venons d'apprendre que les francophones ne sont plus majoritaires sur l'île de Montréal; un contexte où notre GG nous nargue, carrément, depuis 2 ans ; où nous appris il n'y a pas si longtemps qu'Ottawa nous a bel et bien volé le référendum de 1995 ; où nous avons été collectivement et publiquement insultés, comme nation, par le rapport Bouchard-Taylor; et je pourrais allonger cette triste liste, encore...
    Dans une telle situation, on peut dire qu'il est minuit moins cinq! Et, attaqués que nous sommes, Québécois, nous prenons les moyens que nous avons pour riposter (même si les styles et tactiques, varient d'un indépendantiste à l'autre). C,est bien légitime.
    Cependant, il y a des gens, même parmi les souverainistes convaincus (?), qui souffrent de ce syndrome affligeant TANT de nos concitoyens québécois, qui consiste à réagir, en voyant ou entendant répondre certains d'entre nous de façon plus musclée à nos oppresseurs, à s'indigner, et à nous servir une formule du genre : "Heille! Ben voyons donc! Tu peux pas dire ça! C'est ben que trop raide! C'est xénophobe ; c'est impoli ; c,est rétrograde ; c'est de mauvais goût ; c'est trop confrontant ; ça confond la personne-même avec ses actes ; c'est bla-bla-bla"...
    Eh oui! Sur Vigile et ailleurs, des indépendantistes consacrent une partie non-négligeable de leur temps et énergies, à critiquer l'attitude, le style de discours, etc, d'autres indépendantistes, dans le contexte pourtant tout sauf rassurant, que j'ai décrit.
    Pendant ce temps, des adversaires du peuple québécois, qui sont des gens qui jouissent d'une haute tribune dans le "R.O.C.", vomissent publiquement DES HORREURS SUR LE QUÉBEC ET LA NATION QUÉBÉCOISE!!!
    Faisons une analogie avec la fameuse bataille des Plaines d'Abraham, qui s'est déroulée pas loin d'où j'habite : si moi et mes frères d'armes, qui ripostons à nos oppresseurs, sur un ton adéquat, faisant face à nos ennemis, qui eux nous tiennent en joue avec leurs propres mousquets (des armes telles que les chroniques de Mme Wong et M. Galganov)... LA DERNIÈRE CHOSE QUE NOUS SOUHAITONS EST DE RISQUER, ALORS QUE LA BATAILLE FAIT RAGE ET QUE NOUS LUTTONS CONTRE UN ADVERSAIRE TRÈS SUPÉRIEUR, DE NOUS FAIRE TIRER DANS LE DOS PAR CERTAINS DE NOS COMPATRIOTES, QUI EUX, OBSERVENT LA BATAILLE DE LOIN, SANS TROP PRENDRE DE RISQUES!!!
    Par ailleurs, soyons clairs: certains diront que le discours "punché" ne fait pas avancer les choses. Peut-être; mais les euphémismes, sûrement pas plus!
    Et puis, je me demande qui a mis dans la tÊte de certains d'entre nous, qu'ils jouissaient peut-être d'une supériorité intellectuelle ou morale, et qu'ils allaient restreindre NOTRE droit d'expression, le temps de nous faire la leçon...?
    Je concluerai en disant ceci : vu l'urgence de la situation, APPRENNONS TOUS -ET VITE!- À DISTINGUER LES DIFFÉRENTS ORDRES DE PRIORITÉS, AMIS SOUVERAINISTES!
    DITES-VOUS QUE SI UN JOUR, LA LANGUE FRANÇAISE N'EST SIMPLEMENT PLUS QU'UNE LANGUE MORTE, AU QUÉBEC, ALORS LÀ, IL SERA TOUJOURS TEMPS DE DISCUTER DE BIENSÉANCE... EN ANGLAIS!!!

    Cordialement,
    Jean-François-le-Québécois

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juillet 2008

    À M. Jean-François-le-Québécois,
    Très bien écrit et poli aussi.
    C'est vrai qu'il faut utiliser les mots correctement comme on le sent. C'est vrai pour les colombes et les aigles aussi. CHacun a sa façon de vouloir faire avancer ses idées. Les gros mots sont plus enlevants pour les lecteurs mais est-ce qu'ils font avancer ou reculer...voilà la vraie question.
    Fait que, comme la réponse n'est pas évidente, continuons à utilser les termes que l'on préfère mais souffrons de nous faire rabrouer de temps en temps par l'autre camp de la même option constitutionnelle pour le Québec.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    18 juillet 2008

    Chère Mme Saulnier,
    Je suis (partiellement) d'accord avec ce que vous dites: il est vrai qu'à être trop souvent utilisés, les «gros mots» deviennent banalisés. Ils perdent quelque peu de leur effet voulu ; de leur «punch».
    Cela étant dit, je dois vous dire que je crois que certains fédéralistes, qui le sont soit parce qu'ils ne comprennent point les enjeux, soit parce qu'ils vendent leur âme (y trouvant quelque avantage ou gain), ne méritent rien d'autre que d'être dénoncés (et adéquatement décrits) pour ce qu'ils sont vraiment. Que ce soit des gens qui retournent leur veste, ou... des cons, ou quelque autre chose qui les décrit bien!
    Maintenant, vous voulez que Vigile ne devienne pas, non plus, un simple lieu de défoulement... Écoutez, c'est un point de vue qui se défend très bien; mais à moins que l'on tombe dans la scatologie, ou la violence verbale totalement disproportionnée, ou dans la diffamation, est-ce si grave, que vous vous sentiez le besoin de réagir, comme vous disiez...? Ou, dirais-je, de jouer à la Police Verbale, Mme Saulnier ?
    Vous savez, les têtes d'affiche fédéralistes, disposent plus souvent qu'autrement, de plus vastes ressources que leurs vis-à-vis souverainistes, pour se défendre. Et parfois attaquer, aussi.
    Et ils n'en sont, souvent, pas à un épisode de polémique près. Ceci implique qu'ils n'ont pas du tout besoin de vous, pour jouer à la Sainte-Nitouche, et pour les défendre à leur place!
    Par ailleurs, sans vouloir vous manquer de respect, Madame, vu que nous avons TOUS le DROIT à la libre expression de notre conscience, je serais curieux de savoir, qui vous a donné une sorte de droit ou compétence particulière, de CENSURER les autres indépendantistes qui écrivent sur Vigile...!?
    Il y a un webmestre, et aussi un modérateur ; pourquoi ne les laisserions-nous point faire leur travail, et sévir, si un véritable cas problématique se présente ?

    Respectueusement,
    Jean-François B.
    Québec, PQ

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    17 juillet 2008

    M. Gébé T.,
    Sans liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur.
    (Beaumarchais)

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2008

    Qui sait flatter sait aussi calomnier. (Napoléon Bonaparte)

  • Thérèse-Isabelle Saulnier Répondre

    16 juillet 2008

    J'imite, ici, M. Pierre Bouchard qui, suite aux messages qu'il a reçus pour son article "Regardons le cœur du problème svp" (Vigile, 28 juin 08), a commenté chacun d'eux, car je tiens à remercier ceux qui ont pris la peine de répondre à mon "deux minutes du peuple", particulièrement Jean d'Arc, Marcel Haché, G.V, Ouhgo (nous rappelant les fonctions réelles de GG), Georges-Etienne Cartier et L.P., qui propose qu'on ouvre un espace, sur Vigile, pour la caricature. Un merci tout spécial à Ivan Parent qui, avec sa "Lettre à Mme Saulnier" (14 juillet 08), a fait preuve d'un grand bon sens. Mon cher Ivan, je vous ai toujours perçu comme un homme de bonne volonté! Vous avez su le prouver par cette lettre.
    A partir de ce que Jean d'Arc a qualifié à juste titre de "malheureuse histoire", ce beau gaspillage d'énergies et de temps nous aura sans doute permis de faire un bon grand ménage du printemps pour assainir la maison et faire de Vigile ce qu'il doit être: un lieu de réflexion et d'information que tout le monde, aussi bien les indépendantistes que les fédéralistes (et peut-être surtout ceux-là, pour qu'on arrête de "se convaincre entre nous"), que tout le monde, donc, prendra plaisir à consulter au lieu de s'en éloigner, que chacun fera connaître et suggérera de visiter régulièrement; Vigile, ce lieu de rassemblement des forces pensantes de l'indépendance, lieu que nous voulons créer pour CONVAINCRE ceux et celles qui ne le sont pas encore de la faire, Vigile, le contre-poids, le lieu du contre-discours au discours fédéraliste, le lieu du discours indépendantiste lui-même, surtout. Ah! Si la grande majorité des textes publiés sur Vigile étaient de la trempe du "Vieilles blessures et coups de couteau" de Bernard Desgagné! La cause serait gagnée!
    Quant à moi, dans cette perspective, je ne suis pas peu fière de faire partie de l'équipe et de susciter, par mes écrits, d'autres textes de qualité. Encore une fois, merci à vous tous.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2008

    Je pardonne à qui entend des injures de répondre par des insultes. (Sophocle)

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2008

    Les impulsifs déchargent leurs émotions, crachent leur aversion. Et puis après la crise, que reste-t-il pour notre marche à travers la fédération vers la terre promise du pays? Rien. Ou plutôt un bon recul. On dit que les crises de ménage brisent tout alors que la réflexion et l'échange réussit presque toujours.
    Il faut de l'humour plutôt que des gros mots ou insultes, de la caricature pour vider la frustration et de la ruse dans l'action. Tous les combats se gagnent par la stratégie donc la tête de ceux qui ont le plus de quotient. Alexandre le Grand, César, Guilaumme de Normandie un peu gros gens comme devant, Napoléon, nommez les vainqueurs ils ont tous été des rusés.
    Ceux qui mordent à l'hameçon qu'on leur a tendu sont les naïfs, des impulsifs des émotifs et des enragés qui foncent là ou on avait prévu de les enliser. Les grands atteignent leur but et rient des dupés. Un Falardeau peut faire de l'action mais ne passe pas à l'élection avec de gros mots. Avec l'humour,oui. Alors il faut décider si on veut être un mouvement qui peut tout se permettre car il ne demandera pas au peuple d'entériner des discours genre reine-n.... ou un parti politique. On ne peut être les deux à la fois. La pulsion de rage ado doit se peser plus calmement le lendemain pour saisir la solution véritable aux provocations de l'adversaire. Napoléon faisait sa crise à ses généraux qui ne suivaient pas bien sa stratégie après.... la victoire. Je propose qu'on ouvre un espace pour la caricature dans le site.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    14 juillet 2008

    Quelles belles 4 premières réponse à une Isabelle Saulnier que j`aime tout aussi bien.
    Superbes d`une DIGNITÉ qui parvient enfin à dominer sereinement la peur de soi !
    Pour jeter un éclairage de plus sur ce problême, rappelons Nous :
    Que l`Indépendance a besoin de l`appui de 3,500,000 québécois, qui ne peuvent pas sentir Notre misère , penser Notre lutte, et l`exprimer tous comme Nous.
    Qu`il faut quand même savoir reconnaître la dignité de la Souveraineté personnelle des Souverainistes, que Diable !
    Et qu`à condamner... donc exclure de la bataille ceux qui blessent notre soi-disant ( fort narcissique !) "délicatesse" , autant parler de suicide politique !

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    14 juillet 2008

    Monsieur GV,
    Google nous renseigne sur le poste de Gouverneur-Général du Canada. Or, parmi ses fonctions, la « potiche » doit favoriser L’IDENTITÉ ET L’UNITÉ CANADIENNES… Voilà bien où elle nous attend quand nous basons nos critiques séparatissssss sur l’outrepassement de ses fonctions quand elle demande à M. Sarkozy de regarder au-delà du Québec pour ses « liens fraternels »… quand elle louange la poésie de Miron et Pauline Julien, membres de la nation de Québécois francophones dans un Canada uni… quand elle veut aplanir les différences entre les cours d’histoire des deux SOLITUDES… minimiser la misère existencielle des Amérindiens du Canada… quand, comme représentante de la Reine dans notre monarchie constitutionnelle, elle gomme l’existence de la conquête britannique pour se faire descendante en ligne droite de Champlain, Gouverneur(honoraire) de la Nouvelle-France…
    La G.G. écrit peut-être ses discours elle-même… Elle écrit peut-être aussi ceux de Harper et de Jean-Daniel Doublefond. Tout comme Mme Clarkson, elle obtiendra une prolongation de mandat et d’avantage.
    Si nous célébrons, en 2008, les 400ans de la naissance de la Nouvelle-France, en 2009, nous commémorerons les 250ans de sa mort.
    Les Plaines d’Abraham nous rappellent que par négligence, nous n’avons pas su conserver notre pays. Les guerres franco-britanniques ayant ruiné la mère-patrie, la colonie des Canayens, plus occupée à chercher l’or ou la peau de castor qu’à défendre le territoire, manqua de ravitaillement, de renfort et de stratèges militaires : depuis ce temps, la couronne britannique s’évertue à nous dire, par la voie des gouverneurs généraux, que nous vivons ici sur du temps emprunté. NOUS nous croyons en droit de réclamer ici un pays, au nom de notre filiation avec la Nouvelle-France. Ce pays que nous n’avons pas su garder, une OPPORTUNISTE, venue d’ailleurs, s’en est emparée, comme une BELETTE dans un poulailler. D’où ce sourire narquois en permanence sur les lèvres de la LECTRICE DE NOUVELLES… (a-t-elle rendu au felquiste Jacques Rose ce tiroir à doublefond qu’il leur avait construit au temps de la célébration des libertés de tous les peuples ?)
    Puisqu’elle le fait en toute légalité, dans la description de sa vice-royauté inespérée, à nous de nous concerter, de réunir entre NOUS cette majorité, et de voter en toute opportunité quand ce référendum sera à notre demande déclenché !

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2008

    Le contre-discours a besoin d’une organisation politique, comme d’un foyer. Le PI donne l’exemple de ce que peut devenir un centre permettant de générer un discours politique conséquent.(G.V.)
    Il n'y a plus de classe politique.
    Il n'y a plus que la classe administrative publique, à laquelle les élus sont les valets. Cette classe dont les syndicats assurent la rente autrefois réservée aux monarques.
    Celui que le peuple aura élu n'y changera rien.
    En quoi le P.I. est différent ?

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2008

    Mme Saulnier,
    Cela peut être vexant pour qui pare ses articles d'une égale rigueur (que j'admire) de voir que certains propos, à gauche et à droite, peuvent enfreindre les règles de la bienséance. On n'y peut rien et j'espère que cela ne minera pas vos convictions indépendantistes. Il y a plus d'un style, plus d'un tempéramment parmi ceux qui expriment leurs sentiments ou leur indignation. Il en sera toujours ainsi et, personnellement, ce n'est pas mon combat.
    Le rôle de GG est par nature rétrograde et pré-démocratique sur le plan des institutions. Il subsiste comme un symbole de l'arbitraire dans les pays qui n'ont pas achevé leur révolution démocratique. Que ce poste archaïque reprenne du poids politique, parce que sa titulaire sort du rôle de potiche dans lequel elle devrait se satisfaire de «briller», reflète le caractère très caricatural de la démocratie canadienne. L'indignation que peut soulever cette remise en scène de la monarchie comme acteur politique est justifiée. Il est également prévisible que cette indignation soit multiforme et qu'elle soit parfois passionnée.
    Michaelle Jean a été habilement nommée par le kingmaker du Canada, celui qui nomme par milliers juges et membres des tribunaux administratifs, présidents des sociétés de la Couronne, GG, LG, ministres, chefs des comités parlementaires, etc. Elle a été nommée pour servir et perpétuer l'ordre politique qui l'a mise là. Elle le fait avec zèle. Or, il n'y a aucun honneur pour un citoyen acquis aux valeurs démocratiques à se faire nommer vice-roi ou vice-reine. Faute de croire sincèrement à la monarchie, on le fait parce qu'on est rongé par l'ambition et sans principe. Mais, dans un cas comme dans l'autre, l'épithète de duvalieriste convient à merveille dans le sens ou Duvalier exercait un pouvoir politique sans légitimité populaire. Accepter un tel poste, pour qui que ce soit, est tout ce qu'il y a de plus réactionnaire.
    Le contre-discours politique doit être incisif. Il doit être musclé, convaincant sans manquer de rigueur. Ce contre-discours ne doit pas être confondu avec l'expression désorganisée d'individus qui contribuent à un ou à des sites internet, aussi utiles soient-ils. Le contre-discours a besoin d'une organisation politique, comme d'un foyer. Le PI donne l'exemple de ce que peut devenir un centre permettant de générer un discours politique conséquent. Le ton de ses interventions est ferme, il reste sur le terrain de la politique, pas d'insultes et pas de grossièreté. C'est en faisant grandir ce contre-discours politique qu'il sera possible de contrer Michaelle Jean le jour ou elle pourrait vouloir remplacer Jean Charest. Pour l'instant, il serait bien difficile de contrer le charme de la jolie princesse. Contre l'enjôlement des réactionnaires il y a toutefois un remède. Malheureusement, ceux qui avaient le mandat de l'utiliser l'ont laissé pourrir dans la pharmacie depuis 13 ans.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2008

    Mme Saulnier
    À la fin de la grande guerre 39-45, les alliés ont renoncé à dé-fasciser l’Italie. Les italiens avaient tous été fascistes !
    S’il fallait affubler ici tous nos opposants de noms comme collabos, au Québec, nous aurions, évidemment, une grosse job de conversion ! Sur-utilisés, les gros mots perdent de leur virulence et de leur pertinence, en effet.
    Vous n’aimez pas la guerre ? Le mot « guerre » ? Fort bien ! Utilisez un autre mot. La langue française est suffisamment riche pour vous en fournir un qui vous convienne. Mais sachez du moins que les guerres sont gagnées par des soldats qui n’aiment pas la guerre. Ce sont eux, justement, les meilleurs soldats. De ce point de vue, vous seriez justement vous-même une très solide guerrière !
    Les indépendantistes tiennent ici le plus formidable pari politique qu’on puisse tenir : fracturer politiquement l’Amérique du Nord, au nom de ce que nous sommes, différents et français. De vieux soldats, ici, dans Vigile, à la fidélité manifestement longue, irréprochable, sans doute, peuvent s’emporter. Cela peut se comprendre : pendant de longues années, il ne devait plus leur rester que çà, la fidélité. Du cœur… les dents serrées, ils ont tenu ! Vieux croyant et vieux désespérant, je me suis désintéressé bien longtemps, quant à moi, de la « question nationale ». Et malgré que vous ayez raison, ici, c’est néanmoins à eux que je lève mon chapeau.
    Il y a une place à tenir. Une lutte. Une bataille. Un combat. Une guerre à faire. Si nous ne la faisons pas, «nos amis d’en face» vont nous la faire, cette guerre. En fait, ils nous la font depuis bien longtemps.

  • Jean d'Arc Répondre

    14 juillet 2008

    Je me permets quelques commentaires sur cette malheureuse histoire. D'abord, je ne peux que reconnaître avec vous, qu’effectivement, il y a actuellement une véhémence galopante chez plusieurs indépendantistes, qui se manifeste autant envers les opposants qu’envers ceux de leur camp.
    Contrairement à vous, pourtant, je considère ce phénomène nécessaire et utile, étant donné l’omnipuissance du discours fédéraliste actuel. Nous avons certes vécu des époques encore plus précaires dans notre histoire, mais nous n’étions pas alors aussi nombreux à nous déclarer souverainistes ou indépendantistes. Il y a un tel déséquilibre présentement entre notre force nominale et notre pouvoir d’influence, que l’on ne peut qu’admettre qu’il s’agit là d’un état collectif d’aliénation rarement vu.
    Dans ces circonstances, comment se surprendre que certains ne décolèrent pas, alors que même les plus zen ont du mal à contenir leur rage ? Je considère donc malvenu de ridiculiser ou de vilipender ce type d’attaques personnelles, car dans les deux cas on répond au mépris par le mépris. Au contraire, la révolte des indépendantiste, aussi disproportionnée soit-elle à l’occasion dans le ton, m’inspire de la solidarité et de la compassion, et cela sans une once de condescendance.
    Je crois fermement que ces indépendantistes ont besoin d’exprimer leur colère avec des mots crus, devant ce qu’ils considèrent sincèrement comme étant une épidémie de traîtrises. Je dois dire d’ailleurs que je partage assez cette conviction sur le fond, même si je ne suis pas nécessairement d’accord sur le dosage utilisé dans la forme.
    Plus important encore, cet état de frustration fort répandu, doit à tout prix trouver un exutoire pamphlétaire, voire même agressif dans le vocable. Cela permet d'évacuer une partie de la colère afin qu’elle ne soit pas dangereusement et entièrement refoulée.
    Il faut aussi dire que la courtoisie des souverainistes leur a été peu profitable. Cela aussi exacerbe de nombreuses personnes, qui souffrent réellement de la façon odieuse avec laquelle on traite l'idée de la souveraineté en 2008 au Québec.
    Pour ma part, il est utile que les plus puissants soient malmenés dans les textes et déclarations, et ces puissants sont ces Michaëlle Jean, et autres fédéralistes, qui jouent de façon assez violente et assez consciente avec la psychologie blessée d’un peuple.
    Ces gens, il faut que quelqu'un les égratigne, c'est certainement plus équilibré que de s'en prendre aux victimes de leurs manipulations, ces souverainistes ordinaires qui sont déjà traités en pestiférés, et qui sont quotidiennement étouffés par la désinformation et la haine tout azimut, haine féroce et de moins en moins dissimulée envers ce qu’ils sont.
    Voilà le réel danger et problème du Québec actuellement.
    Qui sont les responsables d’un mal : ceux qui chauffent sciemment le four jusqu’à HIGH, où ceux qui implosent sur le feu ?
    Pour moi, Michaëlle Jean récolte ce qu’elle sème. Comme vous le dites vous-mêmes, elle sait très bien ce qu’elle fait. Il s’agit d’un plan, douteux dans son intention même. Ce plan, celui de Michaëlle Jean et des fédéralistes, ce n’est pas d’exprimer leurs convictions comme nous aimerions pouvoir nous-mêmes les exprimer de concert avec eux, mais plutôt dans leur cas de se servir de leur argent et de leur domination pour écraser la pensée des autres.
    Comment ne pas compatir avec ceux que la révolte étrangle, et qui n’ont que leur plume pour réagir ? On ne peut comparer une mauvaise volonté consciente à une réaction épidermique. Et c’est pourquoi je considère qu’il est préférable d’être compréhensif et respectueux envers ceux d’entre nous qui ont besoin d’évacuer par les mots le trop-plein de pression.
    D’ailleurs, ma compassion et ma solidarité s’étendent aussi à vous, Thérèse. Au fond, vous exprimer la même frustration qu’eux, mais de façon retournée. L’attaque personnelle est non-souhaitable, bien sur, mais malgré tout un moindre mal, que bien des circonstances atténuantes ont justifiées dans l'histoire. S’il n’y a plus les mots, que reste-t-il donc ?

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2008

    .Mais jamais elle (ma plume) ne s’abaissera à salir des réputations, ni à s’attaquer à la personne elle-même en la traitant de vilains noms méprisants et insultants.(T. I. Saulnier)
    Comment serait-il possible de salir la réputation d'une personne qui a décidé de se transformer en insulte vivante envers tout un peuple ?
    Le dégoût, devant une chose ou personne, est une expression des plus naturelle et dont la langue française a créé un riche éventail de mots.
    Il n'y a aucun raisonnement derrière le conte de la pauvre noire issue du pays de l'esclavage devenue "princesse" au Canada. Évoquer le féminisme dans cette affaire est on ne peut plus anachronique et certainement de plus mauvais goût que n'importe-quel mot "grossier" utilisé pour en décrier l'ignominie.