S’il y a un fléau qui n’a cessé de croître en 2019, c’est bien les féminicides. À ce sujet, un rapport publié le 6 décembre 2019, soit trente ans après la tuerie de Polytechnique qui a causé la mort de 14 jeunes femmes, par l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation révèle que 118 femmes et filles avaient été tuées cette année par la violence au Canada, ce qui signifie qu’il y a eu un meurtre de femme à chaque trois jours, en moyenne. En date du 6 décembre 2019, 1128 femmes et enfants ont été assassinés par un conjoint ou un ex-conjoint au Québec depuis l’attentat meurtrier des 14 femmes de Polytechnique, il y a 30 ans.
Pour la très grande majorité de ces femmes, la violence conjugale est à l’origine de ces meurtres. Certaines d’entre elles ont signalé ces violences aux forces policières. La plupart des agresseurs s’en sont tirés avec des conditions de libération, notamment la défense de prendre contact avec leur conjointe, conditions qui, la plupart du temps, ne sont pas respectées. Résultat? L’irréparable se produit…
Mais, que faire alors pour radier le phénomène croissant des féminicides? Le système judiciaire fait partie de la solution. À cet effet, les tribunaux imposent désormais des sentences plus sévères dans les cas de violence conjugale extrême quoique cette forme de violence ne fasse pas partie du code criminel… La voie est ouverte. La prochaine étape serait d’intégrer la violence conjugale dans le code criminel à titre d’infraction criminelle aux yeux de la loi!
Note: Le Code criminel ne prévoit pas spécifiquement d’infraction de violence conjugale
https://www.inspq.qc.ca/violence-conjugale/cadre-legal/code-criminel
Erreur ou laxisme?
Dans une décision rendue en septembre 2019 concernant le présumé meurtrier de Marylène Lévesque, Eustachio Gallese, la Commission des libérations condtionnelles du Canada savait que son agente de libération conditionnelle proposait une stratégie à l’effet que monsieur puisse rencontrer des femmes, mais seulement afin de répondre à ses besoins sexuels. Du même souffle, la commission soulignait que cette stratégie de gestion du risque telle que comprise et présentée en audience constituait paradoxalement un facteur de risque important et inquiétant.
Or, connaissant d’une part les antécédents criminels du présumé meurtrier qui avait été reconnu coupable du meurtre au deuxième degré de sa conjointe en 2004 pour lequel il avait été condamné à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 15 ans, et d’autre part le caractère à haut risque de la stratégie proposée par son agente de libération conditionnelle, n’aurait-il pas incombé aux commissaires d’opposer leur véto à cette stratégie? Alors, pourquoi ont-ils laissé aller le loup dans la bergerie sans réagir?
Erreur ou laxisme? Ou les deux? Quoi qu’il en soit, il m’apparaît évident que la Commission des libérations conditionnelles du Canada, dans cette affaire, n’a pas su jouer le rôle prioritaire qu’elle détient, à savoir de protéger la population. En conséquence, elle est imputable de ce meurtre crapuleux qui n’aurait jamais dû se produire…
Henri Marineau, Québec
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