Le président russe a violemment critiqué les «prétendues idées libérales» qui s'opposent selon lui aux intérêts de la population, estimant que les idées progressistes des démocraties occidentales, comme le multiculturalisme, n'avaient pas d'avenir.
Dans un entretien accordé au Financial Times le 27 juin, le président russe Vladimir Poutine a fait une sortie remarquée sur le libéralisme en en faisant une critique sans concession. Une critique qui ne visait toutefois pas la doctrine traditionnelle du libéralisme mais les idées progressistes des démocraties occidentales qui l'accompagnent, telles que le multiculturalisme ou la politique de portes ouvertes en matière migratoire.
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Pour le président russe, ces «prétendues idées libérales» sont en effet «devenues obsolètes» et ne sont plus tenable parce qu'elles se trouvent en «conflit avec les intérêts de l'immense majorité de la population». Vladimir Poutine a ainsi qualifié d'«erreur capitale» la décision de la chancelière allemande Angela Merkel d'ouvrir la porte à un million de réfugiés en Allemagne, louant au contraire la politique de fermeture des frontières aux migrants illégaux du président américain Donald Trump. D'autant que, selon le président russe, les progressistes s'interdisent de sévir contre les migrants au nom de leur doctrine : «Cette idée progressiste présuppose que l'on ne peut rien faire. Que les migrants peuvent tuer, piller, violer en toute impunité du fait que leurs droits sont protégés.»
Le chef d'Etat, qui se considère lui-même comme un «vrai libéral», a par ailleurs dénoncé la volonté des progressistes d'imposer leur point de vue : «Les progressistes ne peuvent simplement plus dicter quoi que ce soit à qui que ce soit, comme ils ont tenté de le faire au cours des dernières décennies.»
Un diktat auquel le président russe refuse de se plier, sur quelle question que ce soit, y compris les plus sensibles auprès de l'opinion occidentale, ce qui lui vaut parfois d'être caricaturé. Se défendant de toute homophobie, il a ainsi fait savoir que son pays n'avait «aucun problème avec les personnes LGBT». «Mais certaines choses nous apparaissent excessives. Ils soutiennent maintenant que les enfants peuvent avoir cinq ou six genres différents», a-t-il souligné, exprimant son désaccord sur la question. Et de conclure dans la droite ligne de sa vision du libéralisme : «Que tout le monde soit heureux, cela ne nous pose aucun problème, mais cela ne doit pas occulter la culture, les traditions et les valeurs familiales traditionnelles des millions de personnes qui constituent le noyau de la population.»
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