Le Tahrir et ses passagers sont surveillés par les garde-côtes grecs après leur arraisonnement lundi. Les militants sont déterminés à mener leur cargaison de médicaments à Gaza, quitte à acheter un nouveau bateau, le Tahrir ayant subi des dommages lors de la manœuvre.
Photo : Agence Reuters Stefanos Rapanis
La Presse canadienne - Les militants qui prennent place à bord du Tahrir, endommagé après avoir été arraisonné lundi soir par les autorités grecques, jonglent avec l'idée d'acquérir un autre navire afin de poursuivre leur mission humanitaire vers la bande de Gaza.
Entre-temps, trois membres du groupe arrêtés lundi soir en marge de l'opération de la garde côtière ont été remis en liberté, mais des accusations pèsent toujours contre eux.
Sandra Ruch, 50 ans, de Toronto, propriétaire du navire, a été accusée de ne pas avoir empêché le Tahrir d'appareiller alors que les autorités grecques ne lui en avaient pas donné la permission. Elle a été remise en liberté sous caution et retournera devant la cour aujourd'hui.
Une autre Canadienne, Soha Kneen, 40 ans, d'Ottawa, et un homme d'origine australienne, Michael Coleman, avaient été arrêtés pour avoir tenté d'empêcher, à bord de kayaks, l'arraisonnement du Tahrir par la garde côtière. Bien que libres, les deux sont toujours accusés d'avoir tenté d'entraver le travail de la garde côtière.
Pendant ce temps, le reste du groupe a refusé de quitter le navire pour faire les déclarations réclamées par les autorités grecques, afin d'éviter une arrestation en sol hellénique. Les autorités sont donc allées recueillir leurs déclarations à bord du navire.
L'équipage a pu remettre en marche la génératrice du navire, après avoir été privé de son utilisation par ordre de la police durant plusieurs heures. Cette interruption faisait notamment craindre pour la conservation des médicaments transportés.
Des dommages
Le Tahrir a été endommagé lorsque la garde côtière l'a forcé à revenir à quai après avoir quitté le port d'Agio Nikolaos, en Crête, sans autorisation.
«C'était leur capitaine qui était à la barre, entouré de bateaux de la garde côtière», a raconté Stéphan Corriveau, un des organisateurs de la mission joint à bord du Tahrir.
«Quand ils sont arrivés à quai, ils ont littéralement joué au "stock-car" avec notre bateau. Ils ont foncé dans le quai de ciment avec notre bateau et, une fois là, un autre bateau de la garde côtière a foncé sur le côté de notre bateau. Ils ont sérieusement endommagé le navire. Nous avons même eu l'impression à un certain moment que le bateau allait couler. [...] Maintenant, c'est stabilisé, mais les avaries ne sont pas réparées», a-t-il précisé.
L'étendue des dommages n'est pas connue, mais il semble clair qu'on ne pourra reprendre la mer pour une longue traversée. «Il ne serait probablement pas sécuritaire de faire un long voyage avec ce bateau-là dans l'état où [les autorités grecques] l'ont mis», a reconnu M. Corriveau.
Les membres de la mission humanitaire se pencheront sur les options qui s'offrent à eux dans les jours à venir, a indiqué Stéphan Corriveau. «Présentement, nous savons qu'il y a eu des dommages, mais nous ne connaissons pas exactement leur étendue. Peut-être s'agit-il seulement de petits dommages et que ça pourrait être réglé en quelques jours de réparations.»
Il est clair, toutefois, qu'ils entendent envoyer cette facture à qui de droit. «Le bateau était entre leurs mains totalement et on exige donc de la part du gouvernement grec qu'il répare notre navire ou qu'il finance les réparations, a dit M. Corriveau. Ils devront assumer les dommages causés par leur comportement très agressif.»
Quoi qu'il en soit, les militants sont déterminés à mener leur cargaison de médicaments à destination, quitte à acheter un nouveau bateau, a soutenu Stéphan Corriveau.
«Il y a des dizaines de milliers de bateaux en Méditerranée et plusieurs sont à vendre. Notre bateau, malgré les avaries qu'il vient de subir, est libre de dettes, alors on envisage de prendre une hypothèque maritime, quitte à se retrouver dans un navire un peu plus petit, et de prendre la mer le plus rapidement possible.»
Un navire en route
Par ailleurs, le capitaine du bateau américain qui avait été appréhendé après avoir lui aussi tenté d'appareiller sans autorisation durant le week-end a été remis en liberté hier sans qu'aucune accusation ne soit portée contre lui, ce qui suscite l'optimisme de l'équipage du Tahrir pour ses trois militants appréhendés lundi soir.
Sur les dix bateaux d'abord prévus, trois ne pourront donc faire le voyage: le Tahrir, qui a été endommagé, et deux autres navires qui ont été sabotés alors qu'ils étaient amarrés en Grèce. Six sont toujours en Grèce et attendent la suite des événements.
Un seul navire fait route vers Gaza, un navire français qui a appareillé de la Corse et qui a décidé, devant la tournure des événements, de ne pas faire escale en Grèce. Il se trouve présentement en eaux internationales dans la Méditerranée.
Flottille de la liberté
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé