Les nantis dormiront en paix avec la taxe scolaire

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Taxes scolaires : une baisse justifiée



Au grand soulagement des riches propriétaires de résidences, le gouvernement Legault a rejeté l’amendement proposé par les libéraux de plafonner à un million de dollars la valeur des immeubles pouvant profiter de la réforme caquiste portant sur l’instauration d’un taux unique de taxation scolaire.




Que les nantis dorment en paix, ils vont pouvoir bénéficier des baisses de taxes scolaires à coups de milliers de dollars, voire de dizaines de milliers $ dans certains cas. Pendant ce temps-là, le proprio d’une modeste cabane se contentera d’une baisse moyenne de quelques centaines de dollars. Et le locataire, lui, niet !




La table étant mise, c’est dans neuf jours, soit à partir du premier juillet prochain, que les proprios de toutes les régions du Québec, à l’exception des Laurentides, vont commencer à profiter de la promesse phare de François Legault portant sur l’instauration d’un faible taux unique de taxation scolaire. Les Laurentides bénéficient déjà dudit faible taux.




Échelonnée sur trois années, cette réforme de taxation scolaire va générer, à terme, une baisse annuelle de 800 millions de dollars au chapitre des taxes scolaires. Cette année, nos factures de taxes scolaires baisseront de 267 millions $. Une baisse supplémentaire équivalente s’ajoutera à chacune des deux autres années. L’objectif du gouvernement est de parvenir à appliquer le taux unique d’ici trois ans.




LES GRANDS BÉNÉFICIAIRES




Comme les taxes scolaires sont basées sur l’évaluation municipale des propriétés, il va de soi que les propriétaires des grosses propriétés vont voir leurs comptes de taxes scolaires baisser davantage que les proprios de modestes résidences.




Au nombre des grands bénéficiaires de cette réforme caquiste, on retrouve le premier ministre lui-même et plusieurs de ses collègues ministres.




Lors de l’annonce en décembre dernier du dépôt du projet de loi 3 visant la baisse du compte de taxes scolaires, le Bureau d’enquête du Journal avait calculé que François Legault allait économiser 3305 $ par année sur son compte de taxes scolaires.




Son ministre délégué à la Santé, le docteur Lionel Carmant, allait épargner pour sa part 2431 $ l’an. Suivait ensuite le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dont la facture de taxe scolaire annuelle baisserait de 2159 $.




Éric Girard, le ministre des Finances et également parrain du projet de loi no 3 (Loi visant l’instauration d’un taux unique de taxation scolaire), allait bénéficier quant à lui d’une réduction de taxe scolaire de 2000 $ l’an. Et le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, verrait sa facture diminuer de 1370 $.




CELA DIT...




Pour « apprécier » à sa juste valeur la baisse du compte de taxes scolaires du premier ministre de 3305 $, sachez qu’elle est 10 fois supérieure à la baisse moyenne (314 $) que les proprios d’une résidence de 270 000 $ obtiendront.




Encore là, tout est relatif ! François Legault et ses nantis ministres pourraient toujours se défendre en disant qu’ils économiseront finalement des « peanuts » à comparer aux baisses de dizaines de milliers de dollars (voire jusqu’à plus de 100 000 $) que les propriétaires de vastes domaines résidentiels et de luxueuses résidences recevront grâce à la réforme caquiste.




Comme le manque à gagner généré par la diminution du compte de taxes scolaires sera entièrement compensé par le gouvernement, n’oublions pas de dire merci à tous les contribuables locataires. Pourquoi ? Parce que leurs impôts et taxes vont servir à rembourser la baisse du compte de taxe scolaire sans qu’ils en bénéficient !