Selon toute vraisemblance, le fait de posséder une rangée bien à elle, et ce, dans une très vaste proportion des épiceries de la ville de Montréal (et de ses environs) n’a pas suffi à la communauté juive du Québec. Effectivement, depuis plusieurs années déjà, plus ou moins 75% des denrées (boîtes de conserve, céréales, biscuits, café, liqueurs, etc.) que l’on retrouve dans nos magasins alimentaires sont cashérisés. Les viandes, les produits laitiers et les fruits et légumes frais semblent être les seules exceptions du marché. Ainsi, que ce soit dans une épicerie, dans un dépanneur ou dans un restaurant, non loin de 100% des citoyens québécois mangent casher quotidiennement.
Le coût de l’opération? Des millions de dollars chaque année. Qui paye? Tout consommateur achetant ces produits. Il s’avère d’ailleurs très difficile de les contourner puisque trois produits sur quatre sont cashérisés. Il est donc impossible de passer outre cette taxe déloyale sans perdre un temps immense chaque semaine pour faire le tri, sans parler des énormes concessions dans la diversité alimentaire que cela impliquerait.
En prenant en compte le fait qu’au Québec, la communauté juive ne constitue qu’une population d’à peine cent mille membres sur les 7,75 millions d’habitants du Québec, la chose s’avère complètement dérisoire. Mais encore, seulement 35% des gens de confession juive mangent leur nourriture casher. Résultat : non loin de la totalité de la population québécoise paye des millions de dollars annuellement pour une minorité religieuse d’à peine 30 000 personnes. Aussi, la grande majorité de la communauté juive du Québec se situe sur l’île de Montréal. Pourtant, la famille de Roberval ou d’Alma, au lac Saint-Jean, de Rouyn-Noranda ou d’Amos, en Abitibi, ou de Baie-Comeau et Sept-Îles, sur la Côte-Nord, sont contraints de payer pour cette poignée de gens lointains.
Le consommateur n’est cependant pas le seul à payer de sa poche parfois trouée en ce temps de crise. Les entreprises de chez nous sont-elles aussi contraintes de se plier sous le joug de cette loi commerciale. Bien entendu, personne ne les force à cashériser leur nourriture, mais s’ils ne se soumettent à la loi du marché, ceux-ci verront leurs produits refusés par les grandes chaînes distributrices vitales à leur survie. Un reportage de J.E. datant de 2007 donne pour exemple cette entreprise de Victoriaville qui produit depuis cinquante ans le miel Labonté. Selon le président de la compagnie, celle-ci défraie un minimum de vingt-cinq à trente mille dollars annuellement pour combler les désirs exigeants de cette communauté minuscule.
D’autre part, l’entreprise Brasseur Transport de La Prairie a du déboursé trente-cinq mille dollars pour la seule bénédiction de leurs citernes par un rabbin. Ici, c’est sans compter les frais de quinze mille dollars qui s’ajoutent chaque année à ce montant initial exorbitant. Ce qui coûte le plus cher dans cette pratique se situe dans le coût de certification casher, la bénédiction des matières premières et des lignes de production, l’étiquetage, la maintenance et le salaire des employés supplémentaires. Cette création minime d’emploi semble d’ailleurs être le seul bon point engendré…
Comment faire maintenant pour que le québécois moyen puisse identifier ces produits? Bien que ce ne soit pas toujours évident, la nourriture casher aborde toujours un sigle, si petit soit-il. Bien qu’il y en ait beaucoup d’autre, voilà ceux que l’on retrouve dans la plus large mesure au Québec :
Grâce au reportage de J.E. rediffusé à la demande générale, le voile a commencé à tomber, mais la majorité des Québécois est toujours inconsciente de cette mesure à grande échelle qui se révèle être, fort probablement, notre accommodement le plus déraisonnable.
Source : J.E.
Lien officieux du vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x24abs_halal-kacher-combien-coute-le-racke_politics
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Un accommodement religieux déraisonnable
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 mai 2014Très chères personnes qui ne comprennent pas pourquoi vous payez pour la cacheroute,
Les marques font ce qu'elles veulent. Exemple, je fabrique des biscuits, je décide de les faire kasher car comme ça je sais que beaucoup plus de gens pourront en manger (rappelons au passage que le kasher est de facto halal...).
Rien n'oblige à acheter ces produits, vous voulez boycotter le kasher ? Très bien, alors passez-vous de vos biscuits préférés...
J'ai bien ri devant le commentaire de Dani Léger, qui sans mauvais jeu de mots, je trouve très léger : vos connaissances sur la cacheroute sont très loin de la réalité. Je ne vais pas tout vous expliquer mais sachez que le kasher ne repose pas (seulement) sur la bénédiction des denrée et qu'aucune bénédiction d'aucun rabbin pourrait kashériser une nourriture non kasher...
Je comprends que vous soyez mécontents de payer pour un procédé qui ne vous concerne pas, mais au royaume du capitalisme et du libéralisme, chaque entreprise fait ce qu'elle veut de sa marque, tout comme vous faites ce que vous voulez de vos vies, maisons, etc etc...
Libre à vous d'acheter ou non.
Archives de Vigile Répondre
3 septembre 2013Concernant cette pratique de certification casher, un moyen simple pour la communauté juive serait de se rendre a leur synagogue, et de faire bénir leur commande d`épicerie hebdomadaire.
De cette façon ça éviterait les coûts supplémentaires que nous payons (et qu'ils paient eux aussi) sur ces produits, et dont plusieurs n`ont pas les moyens de payer.
Et de plus, ça éviterait des déplacements a leur rabbins.
Dani Léger
Archives de Vigile Répondre
17 mars 2012Qu’attendons-nous?
29 février 2012
Un Juge américain valide le boycott des produits israéliens
Le lobby israélien vient d’être débouté de sa plainte contre le magasin Co-op de la ville d’Olympia (Etat de Washington), qu’il accusait d’avoir retiré les produits israéliens de ses étagères. Le conseil d’administration de la chaîne Co-op de la capitale de l’Etat de Washington, avait voté le boycott des produits israéliens et donc cessé de les vendre en 2010. Depuis cette date, il a été harcelé par un groupe de pression ("Stand with us") qui a finalement décidé de les attaquer en justice. Le juge les a non seulement déboutés ce lundi, mais les plaignants sont menacés de devoir payer de fortes amendes (10.000 dollars) à chaque personne poursuivie, pour avoir essayé de les intimider et pour avoir entravé leur liberté d’expression, en les contraignant à engager des dépenses judiciaires élevées pour se défendre.
http://mondoweiss.net/2012/02/judge-strikes-down-lawsuit-aga...
Rachel Corrie était originaire de la ville d’Olympia. Cette jeune pacifiste américaine a été délibérément écrasée par un bulldozer israélien, alors qu’elle essayait de protéger de la démolition une maison palestinienne à Rafah, dans la bande de Gaza. C’est le 16 mars 2003 : il y a exactement 9 ans.
CAPJPO-EuroPalestine
http://www.europalestine.com/spip.php?article6942
URL de cette brève 2324
http://www.legrandsoir.info/+un-juge-americain-valide-le-boycott-des-produits-israeliens+.html
Archives de Vigile Répondre
15 novembre 2011Je suis écoeuré de payer pour la kashérisation , je voudrais que sur ma facture d`épicerie on m`inscrive le pourcentage qui va pour cette certification et par la suite que je puissent la réclamer car moi et ma famille qui sommes catholique n`avons pas à payer une dîme pour cette religion qui n`est pas la notre ça fait 25 ans que je fais l`épicerie je serais curieuse de savoir comment j`ai pu me faire voler par les rabbins pour cette certification et me faire remboursé , on pourrait aller en recourt collectif avec ça , on nous soutire de l`argent sans nous informé combien et surtout sans nous demander si on le veut c`est contre notre gré alors c`est du vole pour nous tous ! Ras le bol des accomodements résonnable ! Je ne les fais pas payer pour nos église alors je n`ai pas à payer pour la leur un point c`est tout !!!!
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2010Suis pas raciste, mais on dirait qu'y a des rabbins qui se gênent pas - en fait qui en profitent - pour faire de l'argent sur le dos des non-juifs! C'est ti-pas beau le signe de piastre!
Je pense que c'est eux qu'on devrait poursuivre pour incitation à la haine! Ils sont les premiers responsables!
Archives de Vigile Répondre
18 novembre 2009C'est bien beau la certification kasher.
Mais j'en voudrais pour assurer l'absence d'OGM ou d'allergènes.
Si c'est si facile d'avoir des certifications, pourquoi pas ?
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
7 novembre 2009Identification oubliée: Le commentaire rapportant le propos de Fleurdelys commençant par: "Ici, on critique un peu et puis on se la ferme..."
signature de O
Archives de Vigile Répondre
7 novembre 2009Fleurdelys dit: "Ici, on critique un peu et puis on se la ferme, payant à chaque semaine notre facture d’épicerie qui contient 75% de produits cashérisés."
À preuve, ces longues discussions que nous avons tenues ici-même, il y a plusieurs mois, sous la chronique "Vous avez dit..." T-I Saulnier
J'aime toujours à rappeler l'image du citoyen qui fit cette révélation à la Commission B-T, debout, face au vénérable Charles Taylor, philosophe et théologien (Prix Templeton: 1,9 M$ can.) un ami des religions, mais pas un ami de la laïcité. Le vieillard s'est levé, l'a brutalement interrompu en vociférant, la grosse veine sortie: "Ce que vous faites là, c'est purement du racisme! Nous ne pouvons pas tolérer ça ici, dans cette enceinte, devant caméra. Veuillez vous rasseoir!" Bouchard n'a pas bronché. Voilà l'atmosphère où se rédigea le rapport Bouchard-Taylor.
Archives de Vigile Répondre
7 novembre 2009Il ne s'agit guère ici d'un accommodement, mais d'une arnaque qui se fait avec la complicité de nos gouvernants et grandes chaînes d'alimentation. En effet, avez-vous vraiment le choix de ne pas payer pour ce rite religieux auquel vous n'adhérez pourtant pas, quand 75% et plus des produits d'épicerie sont cashérisés?
Ceci est un véritable scandale, que la rectitude politique empêche certains de dénoncer, y voyant une forme de tolérance. Cette tolérance est-elle nécessaire? Est-elle de bon aloi?
Tentez de faire la même chose en Israël, juste pour voir, mais à l'inverse: faire payer aux citoyens israéliens un rite religieux auquel ils n'adhèrent pas (par exemple, catholique ou musulman) , en envahissant 75% de leurs rayons d'épicerie... Les rues d'Israël ne suffiraient pas à contenir la colère.
Ici, on critique un peu et puis on se la ferme, payant à chaque semaine notre facture d'épicerie qui contient 75% de produits cashérisés.
Jean-François-le-Québécois Répondre
6 novembre 2009Et oui! C'est un exemple parmi d'auttres, mais bien concret, du genre d'attitude dite de deux poids, deux mesures à laquelle une certaine communauté, parmi nos différentes minorités ethniques ou religieuses, nous a habitués, avec les années.