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Bonjour,
Re: «Lettre à mon Premier sous-ministre»
(version ultime et définitive)
[La présente constitue la c.c. d'un envoi acheminé à La Presse de Mount Real. Je crois, tout modestement, qu'au-delà de la ponctuelle proposition de texte qu'elle recèle, la critique du média même de Gesca qu'elle présente est d'intérêt pour Vigile. Et ses vigilien(ne)s. D'ailleurs plusieurs, hélas, comment en douter, se reconnaîtront dans ce cas de figure personnel. Occasion d'un échange nourri sur la liberté d'expression dans notre magnifique démocratie...?]
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Gens de Power Corporation...,
Je propose le texte ci-joint, sous pièce attachée, à La Presse.
Il est relativement long (totalisant quelque 900 mots), mais certes «gérable» pour vos pages.
En principe.
Car cet «avis citoyen», pour votre gouverne, prend le contrepied des (proverbiales) positions idéologiques de ce média de Gesca. Or comme par ailleurs on sait (ou plutôt: qui ne le sait pas…?) combien celui-ci accorde généreusement ses espaces d’opinions et d’analyses aux vues non partagées par les propriétaires (et leurs très, très fidèles lieutenants des lieux, rue St-Jacques), je n’ignore pas combien ma proposition de publication constitue un coup - un énième coup - d’épée dans l’eau. Icelle fût-elle, pour la saison, glacée à la dure.
De fait, constat absolument hallucinant, mais ô combien signifiant, en tout près de trente ans d’offres multipliées de textes à La Presse (je dirais une solide centaine a minima, au grand total), un seul parmi ceux-ci - je dis bien un (1) seul - aura été retenu pour impression. Et, tenez-vous bien à votre canne (bien que je ne vous apprenne rien à cet égard, assurément), il s’agissait de l’unique réflexion, entre toutes, qui ne portait pas - de près ou de loin - sur la «Question nationale» québécoise.
Voilà, n’est-ce pas, l’illustration implacable d'une politique de censure systématique qui se révèle extrêmement «parlante» (car enfin, il faut bien identifier les choses par leur nom, quoique vous n’en ayez nullement l’habitude; et qu’au surplus la rectitude politique de notre temps, chaudement chérie par la maison, interdise la pensée - étayée, structurée - jusqu’au coeur même du lexique). Et comme, d’une part, j’ai la faiblesse de croire que l’«indigence» (factuelle et/ou intellectuelle) de mes propos n’était pas en cause, et que, d’autre part, je n’incarne point (mais là, pas du tout! Vous le savez mieux que quiconque, messieurs/dames) l’exception qui confirmerait la règle contraire, eh bien le jugement conclusif, quant à la «qualité» de La Presse + (ou moins, i.e. dans le «rouge»… unifolié à tous égards), appartient, au final, lecteurs ou pas, à l’ensemble des citoyennes et des citoyens du Québec…
(Là-dessus, mille pardons aux transgenres en tous genres: je vous convoquerai sans faute pour la séance publique de flagellation à la mode "Ryad", fébrilement espérée, je le présume, contre l’inculte et passéiste misoandrogyne que par la présente je personnifierais hors de tout doute)
Cela dit, heureusement, oui, heureusement, que Le Devoir (hormis mes réserves ponctuelles, la franchise sans détour étant la rançon des authentiques amitiés) était au rendez-vous, pendant toutes ces années, pour sauver l’honneur de la liberté d’expression au sein de la presse québécoise.
Reste que…
À force de le préciser, et de le rappeler à votre bon souvenir, peut-être que la «maison» finira-t-elle par comprendre que cette Presse (tout «+» qu’elle se présentât) serait infiniment plus crédible intellectuellement (à vrai dire: crédible, tout simplement) si elle cessait de se réduire, pour ainsi dire obstinément (hormis quelques rares chroniqueur[e]s), et ce depuis des décennies, à une banale feuille de chou…ette propagande lorsqu’il s’agit, «de près ou de loin» (voire, de très loin), de ladite «Question nationale». Et ce, dans toutes ses dimensions sans exceptions:
de la Langue de Camille Laurin au projet d’Indépendance nationale de Pierre Bourgault, en n’excluant nullement, tant s’en faut, la partisanerie, dirons-nous, la plus primaire (nonobstant, il est vrai, les euphémismes d’usage, ainsi que la litote, armes soporifiques solidement maîtrisées par le personnel formaté en place).
Cela dit, ou écrit, je demanderais (si tant est qu’elle eût pu se montrer intéressée à le faire à la faveur d'un très, très court instant d'égarement) de ne pas publier cette «Lettre à mon Premier sous-ministre» si la rédaction n’est pas disposée à la faire paraître telle quelle, in extenso. Ce qui, n’est-ce pas, au meilleur de votre bonne conscience, vous autorisera pour le coup, et une fois de plus, à l’ignorer superbement.
Ne me remerciez pas: c’est d’bon coeur.
De celui-là même qui remonte tout naturellement en gorge.
Sur ce, salutations à vous, gens de Presse +, cet authentique ovni au sein d’une démocratie (qui serait) digne de ce nom.
Jean-Luc Gouin,
Philosophe de formation, plurigraphe d’activité, diatribun de tempérament et, last but not least, mais vous l’aurez déjà subodoré, chères fines mouches (du coche), citoyen puissamment en colère
(Nota technique : ne pas confondre ici maladresses langagières et néologismes)
Québec, dimanche le 19 Février de 2017
—> À tout hasard, si désiré, autre source (succincte) d’informations concernant l’auteur
p.j.: Ledit texte sur deux feuillets standards (et sous double format Word et PDF)
P.S.: Inutile, ô combien vigilant citoyen corporatif, d’acheminer mes coordonnées à la police politique du Wonderful post national country de l'ado de monsieur feu papa: elle les connaît d’ores et déjà depuis longtemps, n’en doutons point un seul tout petit instant
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1 commentaire
François A. Lachapelle Répondre
20 février 2017Si je vous ai bien compris, cher Jean-Luc Gouin, vous êtes marqué d'une impatience patriote. Sauf erreur, je crois que vous habitez dans la région de la belle ville de Québec.
Cette ville par son rôle traditionnel sur tous les plans de la société du Québec est réactive quant au projet du Pays du Québec. Je serais porté à vous demander pourquoi souhaitant une énième réponse du fond de votre arrière cuisine (Dr Jacques Ferron).
Je préfère vous qualifier "d'impatient" au lieu de "en colère", impatience que je partage avec vous.
J'aime bien votre référence à deux grands Québécois, je cite: « de la Langue de Camille Laurin au projet d’Indépendance nationale de Pierre Bourgault, en n’excluant nullement, tant s’en faut, la partisanerie, dirons-nous, la plus primaire ...»
Continuons à naviger dans notre démocratie de façade à la recherche d'un éveil national. Jean-François Lisée ne nous facilite pas les choses !