CHARTE DES VALEURS

Lisée se défend de briser le secret ministériel

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Lisée a-t-il encore sa place au PQ ?

L’ex-ministre Jean-François Lisée s’est défendu mercredi d’avoir fait entorse à la convention de la solidarité ministérielle en dévoilant dans un livre à paraître avoir inscrit son opposition à la charte de la laïcité au Conseil des ministres.

Le député de Rosemont a soutenu mercredi ne pas avoir brisé le serment de discrétion relatif au secret des délibérations du Conseil exécutif puisqu’il n’a « révélé aucun secret qui ne [lui] appartient pas ». « Ce qui s’est passé au Conseil des ministres, au caucus, ça ne m’appartient pas, mais je peux dire ce que j’ai pensé, les arguments que j’ai utilisés dans différents forums », a-t-il dit à l’entrée du caucus des élus péquistes mercredi avant-midi.

M. Lisée aurait renoncé à ses fonctions ministérielles à l’approche de l’adoption du projet de loi 60, à moins de l’inclusion d’une clause de droits acquis, explique-t-il dans Le journal de Lisée : 18 mois de pouvoir, mes combats, mes passions.

À ses yeux, seuls les nouveaux employés du secteur public auraient dû être soumis à l’interdiction de port de signes religieux ostensibles prévue à la charte. « Il n’était pas acceptable humainement que des employés de l’État qui avaient travaillé pour l’État depuis plusieurs années soient menacés de congédiement ou de sanctions parce qu’on avait décidé de changer les règles en cours de route. […] Il me semblait impossible d’appuyer une partie de la législation qui allait soumettre des gens à des pressions et à un stress terrible », a fait valoir M. Lisée.

Réaction tardive

Pourtant, l’auteur du projet de loi, Bernard Drainville, et lui avaient pris la plume à la mi-novembre 2013 pour défendre vigoureusement la charte des valeurs québécoises dans les pages du quotidien The New York Times. Dans une lettre coiffée du titre « Jefferson in Quebec », les deux ministres soutenaient que le projet de loi 60 visait à consolider le « mur entre l’État et la religion ». « Pour la majorité des Québécois qui appuient le projet de loi [une consigne demandant aux] employés du secteur public de ne pas porter de signes religieux ostensibles à l’emploi » s’inscrit dans un long processus de laïcisation amorcé durant la Révolution tranquille, soulignaient-ils.

Les députées libérales Kathleen Weil, Rita De Santis et Filomena Rotiroti auraient préféré voir M. Lisée exprimer ses réserves, il y a un an, alors que le projet de loi controversé déchirait l’opinion publique.


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