Québec solidaire

QS : solidaire avec le monde entier... sauf le Québec

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Nadeau-Dubois : plus trudeauiste que Trudeau


C’était le congrès de QS en fin de semaine dernière et la question de la loi 21 est revenue sur le tapis. Les Qsistes promettent de l’abolir. Plusieurs militants ont craché leur venin sur la Loi sur la laïcité de l’État. À l’instar de ce qu’on entend au Canada anglais, les accusations de racisme ont fusé. C’était un copier-coller de la déclaration de Shachi Kurl lors du débat en anglais aux dernières élections fédérales. Mais le plus choquant n’est pas là.


Gabriel Nadeau-Dubois a appelé ses troupes ce week-end à se «préparer à gouverner». S’ils sont élus, ils auront toute la légitimité nécessaire pour abroger la loi 21, car ce débat peut se faire entre nous. Libre à eux, alors, de jeter par-dessus bord des principes comme l’égalité homme-femme, en permettant toutes les pratiques religieuses. Ils pourront ainsi autoriser le fait de recevoir ou de donner un service public en portant le niqab ou la burqa, comme semblent le souhaiter de nombreux militants de ce parti.


Heureusement, nous ne sommes pas à la veille d’un gouvernement QS, ce qui ne veut pas dire que le parti n’a pas un devoir de loyauté envers la nation. Il serait inadmissible, par exemple, de ne pas défendre une loi québécoise en utilisant la clause dérogatoire qui permet de la protéger contre une invalidation des tribunaux fédéraux. La loi 21 relève de nos champs de compétence et a été adoptée par une majorité à l’Assemblée nationale. Notre liberté comme peuple est ici en cause. Ce n’est pas aux juges nommés par Ottawa de décider du sort de la laïcité au Québec. Or, les solidaires sont contre l’usage de la clause dérogatoire dans ce débat. Ils l’ont dit lors de l’adoption de la loi 21. L’invocation de la disposition de dérogation dans cette législation constituait l’une des raisons pour lesquelles QS a voté contre. Depuis le début dans ce dossier, au lieu de défendre notre liberté contre les fédéraux et contre le Canada anglais, le parti de Gabriel Nadeau-Dubois fait cause commune avec eux contre le Québec.


Cette position illustre parfaitement la déclaration que GND a faite il y a quelques mois par rapport à la défense de notre autonomie. «Moi, là, jouer à “ne touche pas à ma compétence” avec Ottawa, honnêtement, ça ne m’intéresse pas tant que ça.» L’intéressé a été vertement critiqué, mais il n’a pas bronché. Ce genre de position est une constante chez lui. Quand Nadeau-Dubois est en désaccord avec les politiques du gouvernement québécois, il n’a aucun scrupule à se tourner vers le gouvernement fédéral, qui représente la majorité canadienne-anglaise, et ce, dans le but de saboter le droit à l’autodétermination de son propre peuple.


C’est exactement ce qu’il a fait en novembre 2018 dans le dossier de l’immigration. Cet enjeu, rappelons-le, est vital pour la survie du français et, de fait, pour celui de la nation. Le gouvernement caquiste venait d’annoncer sa décision de réduire (un peu) l’immigration. Celui qui aspire aujourd’hui à être premier ministre du Québec en avait profité pour enjoindre à Ottawa «de ne pas tenir compte des appels du gouvernement caquiste à collaborer afin de réduire de 52 000 à 40 000» le nombre d’immigrants. Les fédéraux étaient ainsi invités à passer outre la volonté du gouvernement québécois, tout en violant au passage deux accords en immigration conclus jadis par René Lévesque et Robert Bourassa. Suivant Nadeau-Dubois, Ottawa devait permettre l’installation au Québec de plein de migrants issus de plusieurs pays, dans le but que le Canada reste «un leader mondial».


C’est ça, Québec solidaire. Contrairement à ce que leur nom indique, ils sont solidaires avec tous les peuples de la terre... sauf le peuple québécois!










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Frédéric Bastien167 articles

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Titulaire d'un doctorat en relations internationales de l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, Frédéric Bastien se spécialise dans l'histoire et la politique internationale. Chargé de cours au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal, il est l'auteur de Relations particulières, la France face au Québec après de Gaulle et collabore avec plusieurs médias tels que l'Agence France Presse, L'actualité, Le Devoir et La Presse à titre de journaliste. Depuis 2004, il poursuit aussi des recherches sur le développement des relations internationales de la Ville de Montréal en plus d'être chercheur affilié à la Chaire Hector-Fabre en histoire du Québec.





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