Louise Harel - Une femme au-dessus de tout soupçon

Si le maire sortant de Montréal n'a pas eu l'intelligence de démissionner de la course à la mairie, j'ose espérer que les montréalais seront très nombreux à lui montrer la sortie.

Montréal - élection 2009

À l'occasion du dernier débat télévisé des trois candidats à la mairie de
Montréal à Radio Canada, Richard Bergeron a manqué de grandeur en mettant
Louise Harel et Gerald Tremblay dans le même sac. Celui de vieux
politiciens corrompus. Il se prétend être le seul Monsieur propre. Pour
l'être vraiment, il faut d'abord avoir traversé de longues années en
politique active, au cœur du pouvoir, sans jamais avoir été entaché par
aucun scandale, aucune collusion. Sans jamais avoir été tenté par la
moindre corruption. Ce n'est pas le cas de Monsieur Bergeron. Il n'a jamais
été à l'épreuve du pouvoir.
Si effectivement, Harel et Tremblay ont en commun de longues années en
politique active, ils n'ont pas le même sens de l'éthique ni celui du
leadership. Richard Bergeron n'aurait pas approché Louise Harel pour
l'attirer à son parti si à ses yeux, elle était une politicienne corrompue.
Je comprends pourquoi Madame Harel a finalement décidé de ne pas s'associer
à Bergeron. Il n'a pas eu le leadership nécessaire devant les fédéralistes
de son parti pour leur faire accepter qu'avec son expérience politique et
ses idées pour Montréal, Madame Harel était digne d'être invitée à leur
congrès du printemps dernier. J'ose présumer que Monsieur Bergeron
craignait que le leadership de Louise Harel lui fasse de l'ombre.
Madame Harel, elle, a accueilli dans son parti des candidats de filiations
politiques différentes. Mais aussi des anglophones, des allophones. Avec
elle, Montréal sera la ville de tous les montréalais. Nous sommes en
campagne électorale municipale et toutes les bonnes idées au service de
Montréal et des montréalais sont les bienvenues. Que les porteurs de ces
bonnes idées soient fédéralistes ou souverainistes. Anglophones ou
francophones. Si Richard Bergeron et les membres de son parti n'ont pas été
capables de faire cette nuance de taille, cela discrédite à mes yeux leur
programme et leurs projets.
Dans les trente dernières années, Louise Harel a su gagner le respect de
toute la classe politique. Sa nomination comme première femme présidente de
l'Assemblée Nationale en est une preuve. Par ailleurs, au delà de son
habileté politique, Louise Harel est une femme de cœur et de service. Elle
aime les gens et beaucoup de gens l'aiment. Des milliers de québécois, des
citoyens ordinaires, quelques soient leurs alliances politiques, sont
témoins de sa grandeur par des milliers de services qu'elle a pu leur
rendre dans le cadre de ses fonctions de députée. Aussi, comme ministre de
différents ministères et comme porte-parole à l'opposition en plusieurs
matières.
Dans la nouvelle équipe de Madame Harel, certains sont revenus à la
politique active pour l'accompagner dans son grand défi. Celui de fonder la
politique municipale montréalaise sur des bases d'éthique solides. (Mais
aussi pour des projets visionnaires qui concernent tous les montréalais).
Elle n'a pas attendu les grandes révélations des médias pour annoncer dès
le début de sa campagne son intention de faire le grand ménage. Louise
Harel n'a pas hésité à se détacher de son propre lieutenant aussitôt que
les accusations le concernant ont été confirmées par lui-même. Et si Harel
a insisté pour accuser l'équipe de Tremblay d'avoir orchestré la démission
de Labonté, ce n'est pas pour détourner l'attention sur le vrai scandale
comme certains commentateurs ont avancé. Mais pour apporter un fait qui en
dit long sur les méthodes du parti de l'Union Montréal. De son côté,
Labonté a le mérite, contrairement à Gérald Tremblay, de ne pas s'acharner
à contredire les évidences de collusion que Tremblay lui-même a fini par
reconnaître. Si le maire sortant de Montréal n'a pas eu l'intelligence de
démissionner de la course à la mairie, j'ose espérer que les montréalais
seront très nombreux à lui montrer la sortie.
Si la politique, d'après Paul Valéry, c'est l'art de se servir des gens,
ça serait aux gens, aux montréalais de se servir de la politique, ce
premier novembre 2009, pour faire de l'art. L'art de ne plus se faire
avoir. L'art de nettoyer la vie municipale montréalaise de la corruption
qui l'étouffe. L'art d'embellir l'histoire de cette ville que nous aimons
tant, en mettant à sa tête une femme au dessus de tout soupçon.
Mohamed Lotfi
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

Featured c1b90b95f48d836a2ad7fea989740b7e

Mohamed Lotfi66 articles

  • 63 943

Journaliste et réalisateur de l'émission radiophonique Souverains anonymes avec les détenus de la prison de Bordeaux





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2009

    « La réalité, c'est que Montréal est une ville qui a la gangrène. » - Benoit Labonté (Citation du jour à Cyberpresse du 24-10-2009)

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2009

    Il n’a pas eu le leadership nécessaire devant les fédéralistes de son parti pour leur faire accepter qu’avec son expérience politique et ses idées pour Montréal, Madame Harel était digne d’être invitée à leur congrès du printemps dernier. J’ose présumer que Monsieur Bergeron craignait que le leadership de Louise Harel lui fasse de l’ombre
    Madame Harel aurait pu venir d'elle-même au dernier congrès général, mais comme observatrice. Ce sont aux membres du parti de décider de la plateforme et de l'approuver.
    Richard Bergeron n'a effectivement pas le leadership pour faire les passe-droits.