Manuel d'immigration pour les colons scandinaves au Canada

Tribune libre

J'ai passé proche de choisir comme titre "Les Québécois étaient des colons et le sont toujours", mais je ne suis pas certain que plusieurs d'entre vous auraient pris la peine de me lire. Pour comprendre, prière de lire jusqu'à la fin.
La photo ici à droite est la couverture d'une brochure sur l'immigration qui fut publiée par le Ministère de l'intérieur canadien en 1889 dans l'objectif exprès de recruter des immigrants de Suède. Elle comporte une présentation du Canada et de la société canadienne, un livret sur les procédures d'immigration et une description topographique du Manitoba, des Territoires du nord-ouest et de la Colombie Britannique. Une attention particulière est apportée aux colonies scandinaves déjà existantes. Source
Dans la brochure, rédigée en Suédois, on peut lire que le Gouvernement canadien offrit 160 acres de terres pour tout homme désirant fonder une famille et devenir cultivateur.
À la page 6 du document, on y lit que le Canada n'a pas de religion d'état et que l'on jouit de la liberté de choix en ce qui a trait à la religion. Le multiculturalisme canadien ne date pas d'hier!
À la page 21-22, on y fait la description du Québec. On peut y lire qu'au Québec il y avait près de 1,5 millions de innebyggare, en d'autres mots, des colons ou des immigrants. De plus, on ne fait pas mention que ces derniers parlaient majoritairement français. En fait, je n'ai pas trouvé un endroit dans la brochure où l'on faisait mention du fait français au Canada.
Puisque le document date de 1889, et que le Canada a été fondée en 1867, il est quand même étonnant que les habitants de la province de Québec étaient encore vue comme étant des colons. Faut dire que depuis plus d'un siècle, ça n'a pas vraiment changé! Par contre, à la page 28, lorsqu'on fait référence aux gens du Manitoba, eux jouissait du titre de innevånare, ce qui veut dire en français "habitants". Pour la Colombie-Britannique, on écrit befolkningen, qui veut dire population. Sur la page couverture de la brochure, on peut lire Skandinaviska nybyggare, ce qui signifie " nouveaux colons scandinaves". Alors, si vous doutiez encore de ma traduction de innebyggare, "colons sur place" terme employé pour définir les habitants au Québec, je crois que vous ne doutez plus. J'ai oublié de vous dire quel a été le terme pour désigner les habitants en Ontario: folkmängd, qui veut dire population. Ceci est à la page 16. On précise aussi que le climat de l'Ontario en hiver est moins froid qu'au Québec, comme si ce détail avait plus d'importance que le fait qu'au Québec la majorité parlait le français.
Plus ça change, plus c'est pareil!
Sylvain Racine
Goteborg, Suède
TSLS Konsult


Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    14 mai 2009

    Monsieur Sylvain,
    "Quebec is at its turning point"
    Il est efficace de le rappeler aussi crûment. De toute évidence, le rouleau compresseur ne peut plus être arrêté. Plusieurs ont été réprimandés pour avoir pointé du doigt l'assimilation des francophones hors Québec. Maintenant au N.-Brunswick on admet ouvertement que la politique de bilinguisme n'a fait qu'accélérer le phénomène. En Nouvelle-Angleterre, Jack Kirouac fut pour les Anglos une preuve de la disparition de cette culture jadis résistante. Quand nous ne représentons plus une menace, ils sont plus indulgents. Raison peut-être de leurs propos si louangeurs pour sa littérature plutôt ordinaire. Enfin la Louisiane, qui fait encore état d'une culture française, pour des motifs touristiques, a fini par éliminer même les signalisations routières à consonnance étrangère par risque de confusion.
    Nous n'aurons pas été la seule population à subir les foudres xénophobes de la culture anglaise. Tout le continent Indien, une population énorme, se plait désormais à utiliser un langage hybride appelé l' INDLISH:
    "Hey, u guys, please keep quiet. The president is rotating outside"
    "Donot smoke and spoil the botany of ur body"
    " Open the windows, open the windows, let the climate come in "
    " Why are you naat filupping the blanks ? "
    " Don't talk like that in front of my back "

  • Archives de Vigile Répondre

    14 mai 2009

    MichelG,
    vous avez raisons. Au sujet des "Canadiens-français" qui ont dû immigrer aux USA, Je viens de réécouter l'entrevue qu'avait accordé Jack Kerouac à la SRC à la fin des années 1960, et c'est hilarant de voir l'interviewer faire son smartass et tous ces pseudos intellos dans la salle rire de l'accent de Jack Kerouac.
    Dommage qu'ils aient fait autant d'enfants. Pas étonnant de voir ces enfants de jadis voter pour l'ADQ ou élire Jean Charest 3 fois de file.
    Regardez bien Jack Kerouac dans l'entrevue, dans 30 ans, la plupart des Québécois s'exprimeront ainsi, mais sans le savoir et l'expérience de Kerouac.
    Je vais le dire en anglais: Quebec is at its turning point

  • Michel Guay Répondre

    14 mai 2009

    Et il ne faut pas oublier que les francophones Québecois et Canadien-français étaient encore presque la moitié de la populaion du Canada et du Québec en 1889 . Et que ces colonisés francophones crevaient littéralement et devait s'exiler aux USA pour survivre. Durant ce temps nos colonisateurs racistes orangistes canadians utilisaient nos impôts pour donner des terres à des étrangers protestants du nord de l,europe aux allemands et anglais et aux Chinois comme mains d'oeuvre pour nous déposséder de tout l'ouest du Canada et de l'Ontario que nous avions découverts et construis.
    Ils leurs reste le Québec à détruire avec 40,000 immigrants par année non intégrés et non intégrables. Nous payons pour des ambassades dans tous les pays du monde qu'ils contrôlent à notre désavantage.