Pauline Marois juge que le gouvernement Charest n'a aucune solution à proposer à la population, malgré la gravité de la crise économique qui sévit. Photo: PC
Jocelyne Richer - Même en début de mandat, le gouvernement Charest est déjà usé et au bout du rouleau, selon la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois.
Le premier ministre lui fait penser aux «trois singes de la bêtise», a-t-elle illustré, tellement il préfère se taire, ne rien voir, ni entendre, plutôt que de s'attaquer aux problèmes.
En guise de réplique en Chambre au discours inaugural présenté la veille par le premier ministre Jean Charest, mercredi, la chef péquiste est d'entrée de jeu passée à l'attaque, en jugeant que le gouvernement n'avait aucune solution à proposer à la population, malgré la gravité de la crise économique qui sévit.
Pendant ce temps, le Québec a perdu 26 700 emplois au cours des derniers mois, a-t-elle rappelé, en taxant le gouvernement d'immobilisme.
Elle s'est servie d'une image forte pour illustrer sa vision des choses. Ainsi, le comportement du premier ministre évoque à ses yeux «les trois singes de la bêtise», faisant référence au symbole asiatique des trois singes de la sagesse.
«Le premier ministre tantôt ne voit rien, tantôt n'entend rien, tantôt ne dit rien, quand ce n'est pas les trois à la fois», a-t-elle commenté, au cours de sa réplique qui a duré environ une heure.
La ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, n'a pas tardé à convoquer la presse pour déplorer les propos et le vocabulaire choisis par la chef péquiste.
«C'est petit, c'est bas, c'est inacceptable», a-t-elle dit, lorsqu'on l'a interrogée sur la référence aux trois singes. Dans une perspective plus large, elle a reproché à Mme Marois le «ton hargneux» de sa réplique et «la pauvreté de l'argumentaire».
Mme Marois s'est longuement appliquée à démontrer que M. Charest n'avait à offrir que du remâché, en parlant de projets déjà maintes fois annoncés, comme l'accélération de la mise à niveau des infrastructures. «Il n'a que du réchauffé à nous servir», selon elle, particulièrement en matière économique.
Notamment, le gouvernement a baissé les bras, à ses yeux, pour ce qui est de soutenir l'industrie forestière, une des plus affectées par la crise.
Dans la tradition parlementaire, le discours inaugural sert à livrer les grandes orientations du gouvernement pour les mois à venir, voire le mandat en cours.
Mme Marois est revenue une fois de plus à la charge pour réclamer une commission parlementaire sur les déboires de la Caisse de dépôt, qui a connu une «malheureuse et méchante débarque» l'an passé, avec 40 milliards $ de pertes.
La leader par intérim de l'Action démocratique, Sylvie Roy, a elle aussi dénoncé le «manque de vision» du gouvernement et l'absence de projets concrets inscrits au discours inaugural.
Pour sa part, le député de Mercier et porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir, a par la suite insisté pour demander au gouvernement de renoncer aux projets construits en partenariat public-privé (PPP).
Selon lui, construire le futur CHUM ou la salle de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) en PPP serait une erreur, dont les citoyens feraient les frais, tandis que les entreprises privées engrangeraient les profits.
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