Si la tendance se maintient, le vent du changement ne soufflera pas sur le Québec aux prochaines élections fédérales. Mais cela ne veut pas dire que la bataille y sera moins déterminante pour la suite des choses qu’elle ne l’a été lors des trois scrutins précédents.
Depuis les dernières élections, la constance de l'appui d'une part importante d'électeurs au Bloc québécois ne s'est pas démentie.
Alors que l'Ontario oscille entre libéraux et conservateurs depuis deux ans, au Québec, la lutte pour les deuxième, troisième et quatrième places dans les sondages a été plus chaude que la bataille pour la première place - occupée sans partage par le Bloc.
Devant une tendance aussi lourde, bien des stratèges des partis fédéralistes se sont faits à l'idée qu'il sera difficile pour leurs formations respectives de marquer beaucoup de points au Québec au prochain scrutin.
C'est contrariant pour le Parti conservateur, qui a un défi mathématique sur les bras s'il veut remporter une majorité gouvernementale sans faire de gains importants au Québec ; contrariant aussi pour le NPD, dont les chances de transformer un succès d'estime pour Jack Layton en bouquet de sièges québécois sont minces dans les circonstances ; mais c'est carrément dramatique pour le Parti libéral.
À cause de sa faiblesse chronique dans de grands pans de l'Ouest canadien, le PLC a davantage besoin que les conservateurs de gagner du terrain au Québec pour tirer son épingle du jeu aux prochaines élections.
Au bas mot, Michael Ignatieff devra remporter une quarantaine de sièges de plus que les 73 qu'il détient actuellement pour être dans la course au pouvoir. Or, dans le reste du Canada, le vote conservateur est à peine moins solide que le bloquiste au Québec. Quant aux appuis au NPD, ils sont relativement constants.
Mais au Québec, le déclin du PLC ne se dément pas. Au cours de la prochaine campagne, le chef libéral se battra pour conserver ou reprendre des sièges que sa formation considérait comme acquis à l'époque encore récente de Jean Chrétien.
Le front de la bataille libérale au Québec se situera dans des retranchements fédéralistes, tels Papineau et Lac-Saint-Louis, ou encore Outremont.
Comme par hasard, ces trois circonscriptions sont dans la mire d'un des autres partis.
La stratégie électorale de Stephen Harper au Québec consiste, en priorité, à conserver ses 11 sièges actuels. Mais les conservateurs comptent également beaucoup sur Larry Smith - ancien président des Alouettes nommé sénateur - pour faire tomber la forteresse libérale de Lac-Saint-Louis et devenir le premier élu conservateur de la région montréalaise. S'il y arrivait, il ébranlerait sérieusement un des rares piliers encore debout du temple québécois du PLC, celui de la ceinture fédéraliste de l'île de Montréal.
Mer d’huile bloquiste : naufrage libéral ?
Depuis les dernières élections, la constance de l'appui d'une part importante d'électeurs au Bloc québécois ne s'est pas démentie.
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