Monsieur Parent, dans un récent billet vous répliquez dans un style intempestif à un participant qui élabore sur vos commentaires concernant le stationnement à Montréal. Pour être juste avec Merlebleu, vous devriez considérer l’expérience de globe-trotter qu’elle expose. Aussi, « ignorer » sa connaissance de la grand e région de Montréal en présumant qu’elle « ignore » votre situation ne mène qu’à un dialogue d’ignorants.

L’année dernière s’est terminée par l’adoption, après vaste consultation, du Plan Métropolitain d’Aménagement et de Développement Durable de la Communauté Métropolitaine de Montréal (PMADD)

Le plan vise, entre autres, à réconcilier les citoyens de toute préférence de moyen de locomotion. La première couronne nord, que vous habitez, fut des plus résistantes pour une raison bien simple : Ce plan arrive 40 ans trop tard puisque le territoire agricole périphérique n’a pas été protégé et a été construit de bungalows trop gourmands en sol. Du même coup, l’étalement urbain a provoqué cette vacuité du cœur de la cité qui a été récupéré par les allophones, surpris de voir les Québécois préférer se taper des heures d’embouteillages 2 fois par jour pour venir travailler là où ça se passe.

Le PMADD se rallie à la logique de la densification urbaine où la majorité des humains vit maintenant, et de mieux en mieux. Les édifices à logements d’une dizaine d’étages, maximum, n’ont plus rien des poulaillers en carton que constituaient les HLM des années ’60. Ils seront aménagés autour des gares intermodales, autobus, métro (pas si nauséabonds maintenant), tramway, train de banlieue, chemin de fer. Des services de proximité à échelle humaine y suivront, comme les aires de verdure et de détente. Les principes écologiques visés sont de minimiser les besoins d’énergie de transport, sauvegarder les terres arables pour produire les aliments à proximité, réduire le stress des citoyens, qui vivront près des infrastructures culturelles concentrées dans la cité. Ces établissements subventionnés ont d’ailleurs subi une compétition dommageable dans les ambitieuses banlieues.


Le retard à produire un tel plan a conduit à cette incongruité : les banlieusards maintenant construits en marge de la vie urbaine auront beau réaliser qu’ils doivent se rapprocher des grands centres universitaires pour leurs enfants, il faudra bien qu’ils vendent leur propriété à quelqu’un d’autre… le mal est fait. Le pétrole à brûler sur les autoroutes ruineuses, les piscines individuelles à remplir d’eau traitée, les aller-retour à l’aréna par les hockey-mom, les golf-pesticide, les tondeuses, les scies à chaines, les puits contaminés au purin, les boîtes à malles arrachées par la charrue, les déneigements au tracteur diesel… l’Internet sans haute vitesse… Enfin, 2 personnes habitant 40,000 pi.ca., ce n’est plus défendable du point de vue environnement.

Ceci pour dire que les temps changent… comme les préjugés sur les milieux de vie moderne. Et quand Kenada ne privera plus Kébec de ses ressources naturelles, la Métropole peinera moins à se démarquer parmi les grandes.