Depuis 1998, le Parti libéral du Québec fut gagnant en nombre de votes à toutes les élections générales, sauf en 2012. Peu importe leur bilan, les libéraux sont à peu sûrs de remporter la prochaine élection.
On connait bien la recette de leur succès : une campagne de peur pour empêcher le Parti québécois d'accéder au pouvoir et de faire l'indépendance du Québec. Pour y arriver, les libéraux nous répètent sans cesse que nous sommes des quêteux de péréquation, que nos sièges sociaux partiraient, que notre dette est trop élevée, qu'on n'est pas assez entrepreneurs pour réussir, que les minorités culturelles seraient en danger, qu'on ferait faillite sans le Canada, et qu'on n'est qu'un petit peuple capable de rien sans se faire vivre par les autres.
Cette tactique semble fonctionner. Les Québécois se considèrent tellement comme un peuple minable qu'ils votent pour le seul parti politique au Québec qui les traite ainsi.
Pour être certain que le Québec n'accède pas à son indépendance, ce qui est une cause noble et tout à fait légitime, des multinationales et des individus financent et corrompent le Parti libéral du Québec pour être certain que le Parti québécois ne puisse entrer au pouvoir.
Pour régler ce problème, on entend des gens souhaiter la mort du projet d'indépendance en justifiant qu'il s'agit de la seule façon de battre les libéraux et la gigantesque corruption qui se produit sur notre territoire. On présente la question nationale comme un boulet électoral pour le Québec et que sa disparition ferait avancer la province.
Ce serait bien drôle que l'indépendance puisse servir de boulet. Pour les mouvements indépendantistes en Écosse, en Catalogne, en Corse, en Kabylie et ailleurs, l'indépendance est la meilleure façon de transformer leurs sociétés, pas le statu quo constitutionnel comme le prétendent des citoyens d'ici.
La meilleure façon de vaincre le Parti libéral du Québec à long terme serait de faire l'indépendance du Québec.
Faire l'indépendance du Québec, ce serait mettre un terme à la question nationale, qui constitue la clé des victoires du PLQ. Ce serait mettre fin aux incertitudes qui nous empêchent d'avancer, comme le disent certains.
Faire l'indépendance nous donnerait aussi les moyens de remettre le pouvoir au peuple. Elle nous permettrait de moderniser nos institutions démocratiques, de réécrire nos règles de gouvernance de la manière dont nous le souhaitons. Ce serait la meilleure manière de combattre la corruption.
Le Parti libéral n'est pas aussi imbattable qu'on le croit. Il est présentement seulement à 2 % d'avance sur le Parti québécois. Ce n'est pas beaucoup, compte tenu que les souverainistes se sont éparpillés à Québec solidaire, à Option nationale, et même à la Coalition Avenir Québec. Si les souverainistes se coordonnaient davantage, ils pourraient facilement vaincre les libéraux en 2018, et même faire adhérer de nouveaux sympathisants au mouvement souverainiste.
Mais les souverainistes aussi doivent repenser leur stratégie.
Présentement, il n'y a absolument rien de stimulant dans leur projet. Il ressemble à un mouvement bureaucratique, ennuyant et déconnecté. Les gens savent qu'il y a un projet d'indépendance, mais il est extrêmement mal administré. Il n'est plus le même que celui des dernières décennies, qui nous stimulait, nous engageait, et qui faisait vibrer nos passions.
On peut difficilement critiquer les gens qui n'adhèrent pas au projet d'indépendance quand on leur présente un projet aussi peu stimulant et détaillé.
Les souverainistes doivent refaire de l'indépendance un grand projet qui transformerait en profondeur notre société, de la manière dont nous le désirons et où toute la population pourra proposer ses idées. Voudrions-nous être une république? À quoi ressemblerait notre monnaie? Quelle pourrait être notre hymne national? Avec les 50 milliards de dollars que nous envoyons à Ottawa, comment cet argent serait-il dépensé ici? Quels enjeux mondiaux pourrait faire avancer le Québec à l'ONU? Comment le Québec pourrait-il contribuer dans le monde à titre de pays?
Ni Pierre Karl Péladeau, ni Françoise David ne semblent être les bonnes personnes pour transformer ce projet. Jean-Martin Aussant, Alexandre Cloutier et Gabriel Nadeau-Dubois en seraient-ils capables?
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