Le Conseil d’Etat a confirmé le 30 juin au soir l’injonction faite en référé au maire de Nice d'autoriser l’ouverture d’une salle de prière de 950 mètres carrés financée par l'Arabie saoudite.
La mosquée En Nour d'une capacité de 800 fidèles – propriété du ministre saoudien des Affaires islamiques Cheikh Saleh ben Abdel Aziz Al-Cheikh – est vilipendée par l'ancien maire Les Républicains de Nice Christian Estrosi, devenu 1er adjoint le 13 juin pour se conformer à la loi sur le cumul des mandats.
Sa construction dans l'ouest de l'agglomération niçoise, au milieu d'une future technopole, engagée en juillet 2012, s'est achevée en novembre, mais Christian Estrosi souhaite transformer le bâtiment en crèche.
Le 6 juin, le tribunal administratif de Nice avait ordonné à Christian Estrosi d’autoriser l'ouverture de la mosquée dans un délai de cinq jours, sous astreinte de 500 euros par jour de retard. Le tribunal avait été saisi en référé par l'association culturelle En Nour, gestionnaire de la mosquée.
Saisi en appel par le maire de Nice, le Conseil d’Etat, statuant en référé, a confirmé jeudi cette ordonnance.
«Nous refusons de faire courir à la ville des risques d'ordre public»
Dans un communiqué commun, le nouveau maire de Nice Philippe Pradal et Christian Estrosi affirment pourtant que, malgré la décision du Conseil d'Etat, ils «ne signeron[t] pas l'arrêté d'ouverture au public et continueron[t] à demander au Préfet la signature de la déclaration d'utilité publique pour y faire une crèche».
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«C'est désormais au préfet des Alpes-Maritimes de prendre ses responsabilités s'il veut se substituer au Maire de Nice», précisent-ils.
Le Conseil d'Etat relève dans un communiqué que «les lieux de prières existants ne permettent pas aux fidèles du culte musulman d’exercer leur culte dans des conditions normales de dignité et de sécurité», une situation «aggravée en période de Ramadan».
Il a jugé que «le refus du maire d’autoriser l’ouverture des locaux portait une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte».
«Le Conseil d’Etat aura donc fait le choix de laisser ouvrir, dans notre pays, un nouveau lieu de culte financé par un ressortissant de l’Arabie Saoudite», estiment Philippe Pradal et Christian Estrosi. Les deux élus jugent cette décision «en contradiction complète avec les déclarations du ministre de l'Intérieur sur la nécessaire transparence des fonds destinés au financement de l’islam de France».
«Nous refusons de faire courir à la ville des risques d'ordre public, que ce soit sur les idées ou les propos véhiculés au sein de cet établissement dont le propriétaire, nous le rappelons, prône la charia», concluent les deux élus.
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