Offensive antisyndicale aux USA : après le Wisconsin, la Floride

États américains - impasse budgétaire


L’offensive antisyndicale bat son plein aux États-Unis. L’État du Wisconsin vient d’adopter une loi qui change de façon significative les règles du jeu pour les employés du secteur public en limitant la négociation collective au salaire – toute augmentation ne devant pas dépasser l’indice des prix à la consommation, à moins d’être approuvée par référendum – en obligeant chaque syndicat à tenir un vote de leurs membres à chaque année pour confirmer leur adhésion syndicale, et en mettant fin au prélèvement automatique des cotisations syndicales. Des mesures semblables sont présentement à l’étude en Ohio, au Michigan, en Iowa et en Indiana.
La Floride n’est pas en reste. Sa législature vient d’adopter des mesures liant la paye des enseignantes et des enseignants à la performance de leurs étudiants, tout en donnant la possibilité aux commissions scolaires de congédier plus facilement les enseignants dont les résultats des élèves seraient médiocres.
La nouvelle législation remet en question le système de rémunération existant depuis des décennies et la sécurité d’emploi.
Les partisans de cette réforme disent qu’elle permettra de mieux rémunérer les « bons profs » et de remplacer la règle de l’ancienneté par celle de la performance de leurs élèves. Les écoles moins performantes pourront, soutiennent-ils, embaucher de meilleurs profs.
Robert Dow, le président du Palm Beach County Association Teachers Association, ne partage pas cet avis. Il y voit le signe de la charge antisyndicale qui balaie actuellement les États-Unis. La loi est taillée sur mesure pour réduire le déficit de 3,6 milliards de dollars de l’État. L’appui militant apporté à cette législation par les membres du Tea Party confirme cette interprétation.
En vertu de cette législation, la performance des élèves, lors de tests, comptera pour la moitié de l’évaluation d’un nouvel enseignant. L’autre moitié relèvera de l’appréciation de la direction d’école. À partir du mois de juillet, les nouveaux enseignants signeront des contrats d’une seule année. Le renouvellement de leur contrat dépendra de leur évaluation.
L’auteur du projet de loi a expliqué que la nouvelle législation était rendue nécessaire pour avoir droit aux subventions fédérales de 700 millions de dollars dans le cadre du programme Race to the Top de l’administration Obama.
Les syndicats d’enseignants remettent en questions ce mode d’évaluation qui ne tient pas compte des caractéristiques socio-économiques et culturelles des élèves et de leur milieu familial et social. Ils y voient plutôt une mesure pour se débarrasser des enseignants d’expérience et diminuer ainsi la masse salariale.
Pour comprendre la situation aux États-Unis et l’implantation du modèle américain au Québec, nous vous invitons à vous procurer le carnet no. 6 de l’aut’journal : Éducation : Le virage américain. Suivi de L'école finlandaise. (Pour commander, cliquez ici).
À lire également : Le miroir aux alouettes du tandem Legault-Sirois; La paie aux mérites pour les enseignants. Par Monique Pauzé, présidente du Syndicat de l’enseignement de Champlain
Sur l’offensive antisyndicale américaine, lire :
La charge contre le secteur public et le mouvement indépendantiste
Wisconsin : la population américaine appuie les syndiqués
America is not broke par Michael Moore (http://www.vigile.net/America-Is-NOT-Broke)


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé