Quand Thomas Mulcair a décidé de nous proposer « son p’tit nom » pour nous démontrer comment il pouvait être «chummy» avec tout le monde, je veux dire les zélecteurs-zélectrices, j’était justement en train de relire le roman «Ils vivent la nuit de Dennis Lehane» (Éditions Payot & Rivages, 2013).
Quel drôle de hasard, ou de coïncidence, je tombe sur ce petit paragraphe (page 115) où on dit d’un protagoniste « Thomas Coughlin ne supportait pas qu’on l’appelât Tom ; il détestait la nature dépréciative du diminutif, la familiarité inopportune qu’il impliquait ».
Je me suis demandé comment on appelait Monsieur Mulcair, dans l’intimité familiale : « Tom, n’oublie pas de sortir les poubelles », « Oh ! Tommy : ta barbe devient un peu piquante ! »…
Mais, en dehors du cercle familial, me demander de l’appeler « Tom » c’est bien ce que le personnage de Lehane appelle une familiarité inopportune.
Il voudra peut-être s’expliquer en prétextant que ces illustres prédécesseurs du CCF ou du NPD ont fait la même chose.
C’est vrai : Thomas Clement Douglas s’est fait connaitre comme Tommy. Et John Gilbert Layton a troqué ses encombrants prénoms pour Jack et on le comprend bien. Ces Messieurs avaient par nature un certain panache, une stature naturelle qui les distançait du vulgum pecus et qu’ils souhaitaient amoindrir un peu en recourant à des p’tis noms.
Cette justification ne convient pas à Monsieur Mulcair : certaines manies sont inutiles, sinon ridicules.
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