On peut donc avoir des surprises au terme de cette élection...

Tribune libre 2008

Quoi qu'il arrive, le Québec a besoin d'une solution de rechange au gouvernement Charest. Rien ne peut plus continuer comme avant.

Je rentre d'un voyage d'une semaine à Thunder Bay, au nord de l'Ontario. Plus de 3600 kilomètres en auto. Un voyage de fou. Notre neveu Jasmin a conduit l'auto, autrement, nous n'aurions jamais pu entreprendre un tel voyage.

Nous avons visité le fort Williams et constaté que les relaitions entre l'Ontario du Nord et Montréal sont très antérieures à celles qui se sont établies avec Toronto après la fondation de cette ville en 1854. Les relations actuelles entre Toronto et Thunder Bay m'ont semblé plutôt froides. Thunder Bay est un milieu très isolé, de même l'Ontario du nord, avec ses routes interminables et parsemées de petites communautés très distantes les unes des autres et très isolées, sauf que la route et les communications électroniques incitent les gens à ne pas se fermer sur eux-mêmes et sur leur patelin. Ces communautés sont pauvres et dependantes de l'extérieur pour vivre.

J'ai pu me renseigner sur place et apprendre que l'Ontario de 2008 n'est pas l'Ontario "loyaliste et loyal" des débuts.

La situation actuelle est complexe, indescriptible. Les Ontariens que j'ai rencontrés, dans plusieurs milieux, veulent effectivement le statut d'État pour l'Ontario. Ils se rendent compte qu'il est impossible de poursuivre avec deux États, deux niveaux de pouvoirs qui se contredisent et se nuisent. Ottawa est de trop, mais comment transférer tant de pouvoirs et de compétences sans provoquer le chaos, ce qui sera pire qu'avant?

Au Québec, Jean Charest n'a pas de probléme. Il sait qu'il est au service de l'argent, de Mammon et rien d'autre. Son maître à penser, Paul Desmarais, s'occupe de tout. L'Argent n'a ni odeur ni coeur et s'impose aux gens ordinaires par des vérités simplistes, sauf que les temps changent et l'Internet oblige les gens à s'arrêter et réfléchir comme ils ne l'ont jamais fait avant.
On peut donc avoir des surprises au terme de cette élection...

En Ontario comme au Québec, l'État naturel et optimal, avec pleins pouvoirs, s'impose et la nécessité n'a pas de loi. Sauf que des changements aussi radicaux ne peuvent s'accomplir du jour au lendemain. Ils vont se réaliser mais pas de la manière dont on le pense et pas au moment où on pense. La Réalité, causale, et le Réel, relationnel, libre, conscient et responsable, se conjuguent en dehors des schémas théoriques et idéologiques.

Ce qui compte, ce sont les principes. Pourquoi? Parce que la nécessité n'a pas de loi, que la loi est un à posteriori et que le principe précède la loi. Lorsque plus aucune loi ne tient, il reste les principes, autrement, c'est le chaos et la sauvagerie qui s'installent.

Je voulais être sûr que je n'inventais rien et n'imaginais rien. D'où ces voyages épuisants mais nécessaires pour voir clair. On ne peut se fier sur les textes pour tirer des conclusions valides. Ce qu'il faut voir, comprendre et apprécier, ce sont les contextes. C'est le premièr principe de stratégie d'État.

Je me prépare pour la Troisième Convention des États Sécessionnistes au New Hampshire vendredi cette semaine. Je prépare un texte à cet effet et je vous le soumettrai dès que possible. Je compte bien en profiter pour m'instruire sur place car les États Unis de Barack Obama ne seront pas les États Unis de George Bush, sauf qu'il faut au moins se faire une idée de l'ampleur des problèmes auxquels les Américains font face et savoir en partant qu'aucune solution simpliste ne peut être proposée. Toutes les factions doivent apprécier contextes et situations et apprendre à coopérer, car le pouvoir ne peut plus s'exercer à partir du Centre.
Pour ma part, dans ma perspective de géographe spécialisé dans l'État, les solutions devront résulter d'initiatives locales auxquelles les gouvernements centraux vont obtempérer. Sinon, ce sera la guerre civile.

Je ne puis participer à aucune activité politique pendant cette campagne. Je n'ai plus l'énergie d'un jeune homme et ma capacité de travail est limitée.

Salutations

JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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