On va s'attaquer aux clients de l'exploitation sexuelle des mineurs, affirme le député Ian Lafrenière

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La banalisation de la prostitution est une conséquence de la normalisation de la culture hip-hop afro-américaine


Après la commission Laurent qui s'intéresse aux problèmes à la DPJ, l'Assemblée nationale vient de créer une commission spéciale afin d'établir un portrait de l'exploitation sexuelle des mineurs au Québec.  


Cette commission transpartisane sera présidée par le député de Vachon, Ian Lafrenière, avec la députée libérale Christine St-Pierre à la vice-présidence. En entrevue à TVA Nouvelles, l'ex-policier du SPVM, qui connaît déjà le milieu, explique qu'il veut plus qu'un rapport d'ici 2020.    


«Ce dont j'ai peur, c'est qu'on fasse la même chose qu'avec les gangs de rue, c'est-à-dire qu'on s'attaque à la problématique, mais qu'on fasse juste la déplacer. Ce qu'on veut vraiment, c'est de faire un portrait et d'arriver avec des solutions.»



Le député de la Rive-Sud de Montréal sait que les services de police travaillent déjà sur cette problématique.     



  • ÉCOUTEZ l'entrevue de Ian Lafrenière à QUB radio:  



«Laval fait quelque chose, Montréal a une belle unité intégrée, Longueuil à des beaux projets, mais c'est ça, le problème: on n'a pas une stratégie au Québec», souligne celui qui va présider la commission.    


Dans sa circonscription de Longueuil, les policiers ont identifié 37 proxénètes et 108 victimes. Il estime que ce nombre pourrait grimper à 400 uniquement dans cette ville.    



«Ces jeunes filles, elles ne sont pas attachées après un calorifère dans le sous-sol! C'est un lavage de cerveau, ils les ont conditionnées, ils les ont isolées. Au final, elles n’ont plus d'argent, elles n'ont plus d'amis. Ils les ont tellement isolées qu'ils leur font croire que la seule solution, c'est eux», dit-il en parlant de la façon de procéder des proxénètes.    


«Et quand elles veulent changer, on les déplace ailleurs au Canada, on les vend», s'insurge-t-il.    


L’exploitation sexuelle des mineurs banalisée?   


Ian Lafrenière cite en exemple la série Fugueuse diffusée à TVA, qui a éveillé la conscience de certains parents, mais il s'inquiète surtout de la banalisation de la prostitution chez des jeunes filles qui, parfois, sont exploitées dès l'âge de 12 ans.    


«C'est rendu une mode, dit-il. Il y a certaines jeunes filles qui vont voir des proxénètes et leur demandent d'être leur pimp. Les médias sociaux ont changé les choses, l'accès au web a changé bien des choses», avance-t-il.    


Le Québec a besoin de se questionner là-dessus, estime le député de Vachon. «C'est vraiment banalisé! Aujourd'hui, vous allez faire une sauce à spaghetti, elle n'est pas assez épicée et vous allez la “pimper”. Ce terme-là, on l'a comme normalisé, c'est horrible! C'est horrible, ce qu'on fait vivre à nos enfants. On est rendu à 14 ans, et les plus jeunes 12 ans! Moi, je ne peux pas tolérer ça, je ne peux pas accepter ça», dénonce l'ancien policier.    


Les clients dans la ligne de mire   


La commission, qui sera composée de 13 élus de toutes les formations politiques, devra présenter son rapport au plus tard à l'automne 2020.    


Le député de Vachon et son collègue solidaire de Hochelaga-Maisonneuve veulent qu'on s'intéresse aux clients.    


«C'est beau de regarder ce que les proxénètes font, c'est beau de regarder où les prostituées travaillent, mais il faut s'attaquer aux clients», insiste Ian Lafrenière.    


«Comment on pourra réussir à casser l'industrie de l'exploitation sexuelle juvénile? C'est en réussissant à casser les clients, à casser la demande et, sans ça, on n’y arrivera jamais», ajoute Alexandre Leduc, de Québec solidaire, qui souhaite que le gouvernement, au terme de la commission, débloque des fonds pour suivre les recommandations.    


Le président de la commission affirme que le premier ministre lui a donné un mandat clair.    


«Quand j'ai rencontré les victimes sur le terrain, j'ai dit: “On ne vous oubliera jamais, les parents des victimes. On ne vous oubliera jamais, les proxénètes, les gens sans scrupules. Eux autres, on ne les oublie vraiment pas!” On va arriver avec une solution. On va avoir du travail, d'après moi, en éducation, en santé, en sécurité publique, en justice. Ce n'est pas la fin, c'est le début», s'engage Ian Lafrenière.    










«Ce dont j'ai peur, c'est qu'on fasse la même chose qu'avec les gangs de rue, c'est-à-dire qu'on s'attaque à la problématique, mais qu'on fasse juste la déplacer. Ce qu'on veut vraiment, c'est de faire un portrait et d'arriver avec des solutions.»


Le député de la Rive-Sud de Montréal sait que les services de police travaillent déjà sur cette problématique.     





«Laval fait quelque chose, Montréal a une belle unité intégrée, Longueuil à des beaux projets, mais c'est ça, le problème: on n'a pas une stratégie au Québec», souligne celui qui va présider la commission.    


Dans sa circonscription de Longueuil, les policiers ont identifié 37 proxénètes et 108 victimes. Il estime que ce nombre pourrait grimper à 400 uniquement dans cette ville.    


«Ces jeunes filles, elles ne sont pas attachées après un calorifère dans le sous-sol! C'est un lavage de cerveau, ils les ont conditionnées, ils les ont isolées. Au final, elles n’ont plus d'argent, elles n'ont plus d'amis. Ils les ont tellement isolées qu'ils leur font croire que la seule solution, c'est eux», dit-il en parlant de la façon de procéder des proxénètes.    


«Et quand elles veulent changer, on les déplace ailleurs au Canada, on les vend», s'insurge-t-il.    


L’exploitation sexuelle des mineurs banalisée?   


Ian Lafrenière cite en exemple la série Fugueuse diffusée à TVA, qui a éveillé la conscience de certains parents, mais il s'inquiète surtout de la banalisation de la prostitution chez des jeunes filles qui, parfois, sont exploitées dès l'âge de 12 ans.    


«C'est rendu une mode, dit-il. Il y a certaines jeunes filles qui vont voir des proxénètes et leur demandent d'être leur pimp. Les médias sociaux ont changé les choses, l'accès au web a changé bien des choses», avance-t-il.    


Le Québec a besoin de se questionner là-dessus, estime le député de Vachon. «C'est vraiment banalisé! Aujourd'hui, vous allez faire une sauce à spaghetti, elle n'est pas assez épicée et vous allez la “pimper”. Ce terme-là, on l'a comme normalisé, c'est horrible! C'est horrible, ce qu'on fait vivre à nos enfants. On est rendu à 14 ans, et les plus jeunes 12 ans! Moi, je ne peux pas tolérer ça, je ne peux pas accepter ça», dénonce l'ancien policier.    


Les clients dans la ligne de mire   


La commission, qui sera composée de 13 élus de toutes les formations politiques, devra présenter son rapport au plus tard à l'automne 2020.    


Le député de Vachon et son collègue solidaire de Hochelaga-Maisonneuve veulent qu'on s'intéresse aux clients.    


«C'est beau de regarder ce que les proxénètes font, c'est beau de regarder où les prostituées travaillent, mais il faut s'attaquer aux clients», insiste Ian Lafrenière.    


«Comment on pourra réussir à casser l'industrie de l'exploitation sexuelle juvénile? C'est en réussissant à casser les clients, à casser la demande et, sans ça, on n’y arrivera jamais», ajoute Alexandre Leduc, de Québec solidaire, qui souhaite que le gouvernement, au terme de la commission, débloque des fonds pour suivre les recommandations.    


Le président de la commission affirme que le premier ministre lui a donné un mandat clair.    


«Quand j'ai rencontré les victimes sur le terrain, j'ai dit: “On ne vous oubliera jamais, les parents des victimes. On ne vous oubliera jamais, les proxénètes, les gens sans scrupules. Eux autres, on ne les oublie vraiment pas!” On va arriver avec une solution. On va avoir du travail, d'après moi, en éducation, en santé, en sécurité publique, en justice. Ce n'est pas la fin, c'est le début», s'engage Ian Lafrenière.    








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.