OTTAWA | Le fédéral veut racheter le pont de Québec du Canadien National et mandate l’homme d’affaires bien connu Yvon Charest pour mener les négociations. En cas d’échec, Ottawa n’écarte pas la voie légale pour clore cette saga.
Pas moins de trois représentants du gouvernement Trudeau, soit les ministres Jean-Yves Duclos et François-Philippe Champagne ainsi que le secrétaire parlementaire Joël Lightbound, seront de passage à Québec pour l’annonce d’aujourd’hui en compagnie du maire Régis Labeaume.
L’ex-grand patron d’iA Groupe financier aura le mandat de négocier le rachat du pont avec le CN, au nom du fédéral.
M. Charest aura jusqu’à la fin avril 2020 pour livrer une proposition au gouvernement fédéral, selon nos informations.
S’il voit que les pourparlers d’achat ne mènent nulle part, le négociateur spécial pourrait recommander l’adoption d’une loi forçant l’entreprise ferroviaire à restaurer le pont rongé par la rouille.
«Dès 2015, on s’est engagé dans le processus de négociations de bonne foi. Depuis, on semble avoir épuisé toutes les avenues pour parvenir à une entente. Devant l’impasse, on doit se résoudre à regarder les options plus coercitives», a détaillé une source libérale bien au fait du dossier, qui a demandé l’anonymat pour parler librement.
Finies, donc, les négociations (échouées) à trois qui durent depuis 2015 entre le gouvernement Trudeau, le gouvernement provincial et le CN.
Ceux-ci débattaient le coût que chacun doit assumer pour les travaux de peinture de la « 8e merveille du monde ». La facture totale est estimée à 600 M$, selon un scénario du gouvernement fédéral datant de l’hiver dernier.
Promesse rompue
Pourtant, les libéraux avaient promis en campagne électorale de 2015 de régler au cours de leur premier mandat ce dossier qui dure depuis plus d’une décennie.
Les négociations semblaient même avoir débouché sur une entente en février dernier, soutient la source libérale, quand le gouvernement Legault s’est soudainement retiré de la table. «C’était la surprise totale», dit notre source.
Mais malgré ce retrait, Ottawa met davantage la faute sur le CN pour l’échec des pourparlers depuis 2015.
«L’intransigeance du CN à travers le processus est la principale cause de la situation actuelle. Ça fait 15 ans qu’on parle des travaux de restauration et de peinture», a indiqué la source fédérale.
– Avec la collaboration de Guillaume St-Pierre