Proximité «très troublante» entre Trudeau et SNC-Lavalin

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La seule chose de bien qu'a faite Justin est justement ce qui lui est reproché



OTTAWA | Le rapport explosif du commissaire à l’éthique révèle des liens de proximité « très, très troublants » entre le gouvernement Trudeau et SNC-Lavalin.




Dans son rapport, Mario Dion recense plus d’une dizaine de contacts entre les hautes sphères du gouvernement libéral et la firme québécoise. Et dans chacun des cas, il est clair dans les propos de M. Dion que l’équipe Trudeau travaillait de pair avec SNC pour influencer l’ex-procureure générale et ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould.




« C’est très dangereux lorsqu’un gouvernement se met à ce point à la remorque de la volonté d’une entreprise comme SNC-Lavalin. Quand on est prêts à ce point à plier les règles pour satisfaire des intérêts privés, c’est là qu’on est sur une pente glissante », s’inquiète Martine Valois, professeure de droit à l’Université de Montréal.








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Dès le départ, la création d’un régime d’accords de réparation était carrément « pour que SNC-Lavalin puisse en bénéficier », selon les propos du bras droit de M. Trudeau rapportés à M. Dion.




L’entourage de Trudeau tentait en novembre de convaincre Jody Wilson-Raybould de se tourner vers l’ex-juge en chef de la Cour suprême, Beverly McLachlin, pour obtenir un avis externe sur la marche à suivre dans cette affaire.




Une idée de snc




Or, ce qu’ils ne lui ont pas dit était que l’idée d’origine venait de SNC-Lavalin, et que la firme ainsi qu’un conseiller de Trudeau avaient déjà discuté longuement du dossier avec Mme McLachlin.




« Des membres du personnel supérieur du Cabinet du premier ministre ont cherché à convaincre Mme Wilson-Raybould d’obtenir des conseils externes sur le dossier – sachant d’avance en quoi consisteraient ces conseils et omettant sciemment de [lui] transmettre certains renseignements », révèle le rapport.




« Pourquoi on voulait chercher un avis externe ? On magasinait une opinion qui aurait été contraire à celle de la procureure générale du Canada, c’est clair. [SNC-Lavalin et l’équipe Trudeau] se sont ligués ensemble à l’encontre des intérêts d’un autre organe du gouvernement. C’est très, très troublant », analyse Martine Valois.




Ministères à l’aide




Mais cet exemple est loin d’être le premier. Déjà au début de septembre dernier, SNC-Lavalin savait que la directrice des poursuites pénales du Canada ne voudrait pas lui accorder un accord de poursuite suspendu.




La firme a donc produit un argumentaire dans le but de lui faire changer d’idée. Avec l’aide de qui ?




« Le ministère des Finances et le Bureau du Conseil privé ont tous deux activement aidé SNC-Lavalin à préparer cet argumentaire », signale le commissaire à l’éthique.