Voyons les choses en face : le 3 octobre, la CAQ de François Legault a réussi à former un gouvernement majoritaire de 90 députés, soit 72% des élus, alors qu’elle n’a récolté que 41% des suffrages exprimés, ce qui représente en réalité 27% de tous les électeurs qui se sont prévalus de leur droite de vote, à savoir 66,1%. Dans un tel contexte, en vertu de quel rapport de force, soit 27 % des électeurs québécois, François Legault peut-il revendiquer que « les Québécois veulent que le gouvernement du Québec ait plus de pouvoirs en immigration » et qu’« il n’y a personne qui va pouvoir résister à ça »?
Or, deux jours après le scrutin, le premier ministre Justin Trudeau a fermé la porte à la possibilité d’accorder plus de pouvoirs au Québec en matière d’immigration, la province ayant déjà, selon ses dires, « tous les outils pour choisir la très grande majorité des immigrants qui arrivent sur son territoire ». Par ailleurs, peut-on croire que les conseillers du premier ministre canadien n’ont pas procédé au petit calcul conduisant à une proportion réelle de 27% des électeurs en faveur de la CAQ? Vraiment pas de quoi établir un rapport de force qui pourrait susciter quelque négociation que ce soit!
À mon sens, François Legault prend ses rêves pour la réalité. Ses 89 députés d’allégeance « nationaliste » ne réussiront pas à faire bouger d’un iota le sacro-saint multiculturalisme de Trudeau fils, digne héritier de son père. Dans ce contexte, je me demande vraiment jusqu’où ira la patience de François Legault avant qu’il ne baisse pavillon devant les refus répétés du fédéral concernant ses demandes...à moins qu’il reprenne le flambeau qu’il a déjà porté dans une autre vie!
Vers un deuxième référendum sur l’indépendance de l’Écosse?
L'Écosse et l'Angleterre sont politiquement unies depuis 1707. Les Écossais possèdent leur propre parlement et gouvernement depuis 1999 et élaborent leurs propres politiques, notamment en matière de santé publique et d'éducation. Le gouvernement du Royaume-Uni, à Londres, contrôle pour sa part les questions touchant la défense nationale et la politique budgétaire.
Les électeurs écossais ont rejeté l'indépendance à 55% lors d'un référendum tenu en 2014, une décision présentée alors comme un choix qui ne se présente qu'une fois par génération. Or, la première ministre de l'Écosse, Nicola Sturgeon, argue que le retrait de la Grande-Bretagne de l'Union européenne alors que l’Écosse souhaite y demeurer, et les effets de la pandémie de la COVID-19 ont bouleversé la politique et l'économie, et qu'il était maintenant temps de reconsidérer la cause de l'indépendance.
Pour sa part, le plus haut tribunal de la Grande-Bretagne doit entendre des arguments dans les semaines à venir sur la question de savoir si l'administration semi-autonome de l'Écosse peut organiser un vote d’indépendance sans le consentement du gouvernement britannique.
De son côté, la première ministre écossaise a promis de produire des documents dans les semaines à venir qui détailleraient la base économique de l'indépendance. Ces justificatifs répondraient également à des questions d'ordre spécifique, notamment la monnaie utilisée à la suite de cette scission.
Enfin, les derniers sondages indiquent que l'Écosse est partagée de façon égale sur la question de l'indépendance. Une histoire à suivre…
Henri Marineau, Québec
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