Pavlov et la qualité du français au Québec

Pourtant, sans le statut de langue officielle nationale au Québec, le français sera toujours toujours menacé d’appauvrissement.

Le «français québécois standard»


Plus prévisible que ça… Dès que la question du statut de la langue française se pose au Québec, comme l’a fait avec pertinence Madame Pauline Marois dans son projet de loi sur la citoyenneté, d’autres réagissent machinalement en faisant la morale au bon peuple sur la piètre qualité de sa langue. Pavlov aurait pu en faire un traité scientifique.
Pourtant, sans le statut de langue officielle nationale au Québec, le français sera toujours toujours menacé d’appauvrissement.
Tant que le porte-parole de l’une des institutions sportives et culturelles les plus importantes au Québec ne sent pas le besoin de nous adresser la parole en français, et que ses patrons ne l’exigent pas, tant qu’une partie importante de la population du Montréal métropolitain peut vaquer allègrement à ses affaires sans apprendre un traître mot de français, tant que la Commission de notre « capitale nationale » chantera la gloire de celui qui, il y a 167 ans, préconisait l’assimilation pure et simple de la population de langue française, sous prétexte qu’elle n’avait ni histoire ni littérature, tant que Maxime Bernier ministre « nationaliste québécois » au sein du cabinet de Stephen Harper envoie ses enfants à l’école anglaise dès la maternelle parce qu’il ne veut pas « qu’ils parlent anglais avec un accent français », comment peut-on s’attendre à ce tout le monde traite cette langue avec le respect qu’elle mérite?
Donnons à la langue française un statut officiel et national, avec tout ce que cela comporte, et la qualité suivra – avec ou sans la dictée.
Robin Philpot

Montréal, le 7 novembre 2007


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1 commentaire

  • Jacques Bergeron Répondre

    9 novembre 2007

    Cher Monsieur Philpot, comment ne pas vous donner mille fois raison. Si on devait exiger que tous les peuples ayant une langue commune avec l'ancienne métropole,parlent ces langues aussi bien, c'est-à-dire,avec les même mots et les mêmes accents, sans avoir façonné ces langues à partir de leurs besoins et de leurs différences,personne ne voudrait apprendre la langue des États-Unis, ou celle du Mexique, lorsque de nouveaux arrivants viennent se joindre aux gens de ces pays par l'immigration. L'excuse de gens, immigrants ou Anglais et Anglophones du Canada vivant au Québec ne tient donc pas la route et ne l'a jamais tenue, puisque lorsque nous décidons d'habiter un pays étranger,d'autres obligations que la qualité de la langue parlée par les citoyennes et les citoyens de ces pays nous guident.Pouvoir lire, ne serait-ce que les noms des rues,pouvoir nous procurer des aliments et des choses nécessaires à la vie, sont quelques exemples obligeant une personne à parler la langue parlée dans ce nouveau pays, sans se préoccuper de la qualité de cette langue.Lorsque j'ai étudié à New-York, en l'an de grâçe 1952, je n'ai pas agi autrement. J'ai parlé la langue des «States» si je voulais y poursuivre mes études, me loger et manger, sinon j'aurais été tenu de rentrer chez moi. C'est donc un faux problème que nous vivons ici, problème bien sûr véhiculer par toutes les Lysiane Gagnon de la Presse, sans oublier d'autres journalistes à la solde d'intérêts fédéralistes, et comme le ministre Maxime Bernier du gouvernement, à qui il importe peu de faire de ses enfants, des étrangers au pays du Québec, puisqu'ils seront des enfants de l'Amérique anglo-saxonne. Laissons cet individu «braire» en anglais, il ressemble tellement plus à ces maîtres de cette façon. Merci Robin d'avoir écrit cet article qui vient remettre les choses à leur place