Je lis ici et là ce matin que PKP serait un leader politique farfelu puisqu’il a rappelé qu’un Québec indépendant aura une armée, et pas seulement une armée de carnaval, à la manière d’un corps de paix désarmé en gants blancs. Certains fédéralistes, de manière pavlovienne, répondent immédiatement : une armée québécoise en Amérique du nord ? À quoi bon ? Ah ! Ah ! N’est-ce pas la preuve que les souverainistes ne sont pas sérieux ? Une armée en Amérique du Nord, vraiment? Pour protéger la frontière ontarienne ou envahir le Labrador ?
Mais j’ai simplement envie de leur répondre : à ce compte-là, pourquoi le Canada a-t-il une armée ? Pour se protéger des États-Unis ? Pour prévenir un débarquement portugais ? Le Canada ne bénéficie-t-il pas lui aussi de la protection militaire américaine ? La réponse de PKP n’avait pourtant rien d’exceptionnelle : un État souverain, la plupart du temps, a une armée, et le Québec ne fera pas exception ici. D’autant que les leaders souverainistes sérieux ont rappelé depuis longtemps qu’un Québec indépendant assumerait ses responsabilités militaires et internationales.
Il est où le scandale ? Elle est où la déclaration insensée qui devrait nous conduire à l’hilarité ? Surtout qu’on sait que si PKP avait dit qu’un Québec souverain n’aurait pas d’armée, on l’aurait traité de zozo ultra-pacifiste, de nationaliste hippie ou d’analphabète géopolitique. Comme quoi le rappel élémentaire de certaines évidences a au moins le mérite de révéler la mauvaise foi de ceux pour qui les souverainistes, quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent, sont systématiquement dans l’erreur.
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