Le gouvernement fédéral n’a réussi à dépenser que la moitié des 14,4 G$ promis dans la première phase de son fameux plan d’infrastructure. Cela peut avoir d’importantes répercussions négatives sur l’économie, révèle un nouveau rapport du directeur parlementaire du budget.
Au total, seuls 7,2 G$ ont quitté les coffres d’Ottawa pour être investis dans près de 10 000 projets d’infrastructure au Canada de 2016 à 2018. Le gouvernement annonçait pourtant, en 2016, qu’il réussirait à débourser la majorité des 14,4 G$ dans les deux premiers exercices fiscaux, afin de «stimuler l’économie à court terme».
L'utilisation du reste de l’enveloppe totale de la phase 1 du nouveau plan en matière d’infrastructure (NPI) des libéraux a donc été reportée.
Le DPB ne s'en étonne pas. Il dit dans son rapport avoir fait savoir au ministère des Finances, en 2016, que son plan ne semblait pas réaliste.
«Le DPB a signalé les risques liés au respect des échéanciers prévus par le gouvernement. Suivant une analyse détaillée de tous les projets lancés par les ministères et organismes fédéraux, ainsi qu’un examen des plans de dépenses provinciaux, le DPB a conclu qu’un important montant des dépenses prévues en 2016-2017 risquait d’être reporté aux exercices futurs.»
Or, ces retards ne sont pas sans conséquence, continue le DPB.
«Tout ralentissement dans les dépenses fédérales prévues dans les infrastructures aura d’importantes répercussions sur l’équilibre budgétaire, ainsi que sur la vigueur de l’économie canadienne. De tels retards imprévus peuvent aussi donner des indications sur l’utilité de cet instrument de politique que sont les dépenses dans les infrastructures, pour la relance budgétaire à court terme», analyse M. Fréchette dans son rapport.
Le Québec, enfant pauvre
Le Québec est d'ailleurs loin de sortir gagnant de la première phase de cet important plan d’investissement dans les infrastructures. Même si la province est troisième en ce qui concerne le nombre de projets financés (1289) depuis deux ans, la somme investie ne correspond qu’à 97 $ par habitant.
Cela place le Québec en queue de peloton, alors que l’avant-dernière province dans le classement est l’Ontario, où l'argent investi est de 161 $ par habitant.
«Le financement n’est pas proportionnel au nombre de projets; en effet, il est arrivé dans certains cas qu’un petit nombre de projets de plus grande valeur reçoivent des fonds comparables aux fonds reçus par des provinces comptant un grand nombre de projets», explique le DPB.