Chers membres du Bloc québécois,
République provient des mots latins « res publica », qui signifient littéralement « chose publique ». La république, c’est donc ce qui appartient au peuple. Comme militante indépendantiste, qui veut ardemment l’avènement du pays Québec, mais aussi comme démocrate, je sais et je crois que les décisions qui concernent cette future république doivent effectivement appartenir à tous les Québécois.
Pour former le gouvernement du pays Québec, des Québécois seront élus afin de représenter l’ensemble de la population. Tel le mot « république », le verbe « représenter » est gorgé de sens. En effet, « représenter », cela veut dire « se présenter à la place de ses autres », c’est-à-dire « pour » les autres : c’est devoir respecter, défendre et promouvoir les décisions prises par le peuple. Comme élue indépendantiste du Bloc Québécois, qui travaille chaque jour pour l’avènement du pays Québec, je porte par tout mon être la volonté bloquiste de mes électeurs et des membres du parti.
Ainsi, gérer la chose publique est d’abord un exercice d’humilité et d’abnégation, lequel suppose nécessairement la capacité de discipline et de ralliement. Si j’exerce le privilège de représentante élue, c’est pour m’oublier moi-même dans le but de réaliser le mandat qui m’a été confié. Chacune de mes paroles et chacun de mes gestes ne peuvent reposer que sur la volonté de la population qui a été ratifiée par le vote. Oui, ma volonté n’est autre que celle que me concède la population; mon travail, construire à partir de l’impulsion octroyée par ce vouloir pluriel mais unifié.
Pour tout démocrate, ce rappel peut prendre l’apparence d’un détour ou d’une vérité évidente. Pourtant, dans le contexte actuel au Bloc Québécois, il s’impose de façon éclatante. Comme l’ensemble des militants, j’abhorre la petitesse des conflits, des divisions, des luttes de pouvoir; comme l’ensemble des militants, j’ai cette envie et cette hâte d’œuvrer à ce qui nous rassemble tous, inconditionnellement : l’indépendance du Québec.
Comme tous les militants, j’espère le retour de la paix, sans pour autant mettre en péril la démocratie. C’est pourquoi j’en appelle à notre capacité à nous discipliner et à nous rallier derrière cette idée même de démocratie, à l’extérieur de laquelle ne peut pas exister la République du Québec. Je nous invite à prendre le parti de la patience de la démocratie. Certes, elle est généreusement exigeante, mais elle demeure la seule garante de notre intégrité, de notre dignité, de notre liberté à tous.
Être gardien du programme du Bloc Québécois, de ses règles et de ses statuts, des décisions de ses instances, c’est ce à quoi nous nous attendons tous à l’égard de chacun d’entre nous à titre de membres du Bloc Québécois. C’est la raison pour laquelle je suis fière que nous écrivions l’histoire du Bloc Québécois les 1er et 2 juin prochains par le moyen du seul outil qui permette à l’ensemble des 20 000 membres de se prononcer : le référendum. C’est par la démocratie directe que nous nous offrirons l’occasion de faire entendre la voix de chacun d’entre nous, des plus jeunes aux plus vieux bloquistes, des bloquistes des villes ou des régions, afin de réitérer notre position sur notre volonté de promouvoir l’indépendance pour défendre les intérêts du Québec (article 1 du Bloc Québécois) et, par une parfaite adéquation, sur notre réaffirmation de notre appui à notre cheffe, Martine Ouellet.
Nous écrirons d’abord l’histoire par notre audace de participer de façon décomplexée, assurée et assumée en réitérant pour la troisième fois depuis 2014 l’orientation de notre parti selon laquelle tout en défendant les intérêts du Québec nous promouvons partout et en tout temps le seul moyen de réellement les défendre : faire advenir la République du Québec. Parce que parler d’indépendance, c’est déjà faire exister le pays que nous voulons.
Nous écrirons ensuite l’histoire par notre courage de renouveler le mandat de notre chef, Martine Ouellet, qui a su être la gardienne de l’âme du Bloc Québécois en respectant, défendant et promouvant le programme du parti, ses règles et ses statuts, et les décision de ses instances et qui, de ce fait - sans parler de force, de résilience, d’ouverture, d’intelligence ou de dynamisme -, a non seulement montré sa qualité de leader, mais aussi son envergure de chef d’État. Parce qu’être chef, c’est déjà représenter le pays que nous voulons.
Comme démocrate, comme indépendantiste, comme militante et comme élue bloquiste, je voterai pour la seule véritable sortie de crise possible le 3 juin, qui correspond aussi au dépassement du statu quo, à la reprise de la marche volontaire vers le pays, et cela, tant pour le Bloc Québécois que pour le Québec. Je voterai volontairement pour l’indépendance : je voterai volontairement pour notre chef, Martine Ouellet.
