Pour un régime républicain

Il faut restreindre les pouvoirs du premier ministre

Tribune libre

En proposant un modèle républicain, nous pourrons dénoncer en long et en large le parlementarisme qui nous régit qui est, en fait, hautement antidémocratique.

Nous avons un système de gouvernement qui se prête admirablement à la corruption. Et personne ne le voit. Alors personne ne le dénonce.

Dans un système démocratique, il est impératif qu’il y ait une nette séparation des pouvoirs : le judiciaire, le législatif et l’exécutif.

Chez nous, les trois pouvoirs sont entre les mains d’une seule personne : le premier ministre. Il contrôle de façon absolue les députés (le législatif) ; il nomme et dégomme les ministres(l’exécutif) ; il nomme les juges (le judiciaire). De plus, il nomme tous les hauts fonctionnaires et institue les commissions (enquête, administration, finance).

Pendant tout son mandat, le premier ministre fait absolument tout ce qu’il veut, de la façon qu’il le veut. Un véritable dictateur. Il pourrait décider de jouer tout l’argent de la Caisse au casino et personne ne serait en mesure de l’arrêter. Et, à la fin de son mandat, il n’est imputable de rien.

Même le président des USA a moins de pouvoir que notre premier ministre.
Une régime républicain permettra au peuple d’être véritablement souverain. Un gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple.


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3 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    27 février 2016

    Fort bien M. Ricard!
    Le modèle américain est celui d’une république fédérale qui compte 50 États et le district de Colombia.
    « Aux États-Unis, la souveraineté est exercée à la fois par le gouvernement fédéral et par chacun des cinquante gouvernements d'État. Un Américain est à la fois citoyen des États-Unis et citoyen de l'État où il est domicilié1. Par contre, la citoyenneté d'État est une chose assez flexible et aucune procédure légale n'est nécessaire, sauf rares exceptions, pour changer son domicile d'un État à un autre. Les Américains ont conscience d'appartenir à une même nation, malgré la diversité des régions. [Wikipedia->https://fr.wikipedia.org/wiki/États_des_États-Unis]»
    Le projet Liberté-Nation du patriote Guy Bertrand d’une République fédérale du Québec s’inspire de ce modèle. Dans ce projet de Québec indépendant politiquement, les 17 régions administratives du Québec graduent de régions à États. Je ne connais pas d'autre projet d’indépendance du Québec aussi détaillé que le sien.
    Dans la souveraineté du Québec : Hier, aujourd’hui et demain, 2009, Jacques Parizeau en chapitre VIII, l’État du Québec, décentralise le pouvoir aux régions sans en faire des États.
    Alain Dubuc en 2011 écrivait que si le PQ était une entreprise, on pourrait dire qu’il a quatre problèmes : son PDG, sa marque, son produit et son marché. Au suivant !
    Le PQ a un nouveau PDG, quel est son produit ? Devrait-il faire de ce sujet le motif d’une demande de congrès national extraordinaire pour ce printemps ?

  • François Ricard Répondre

    26 février 2016

    @Robert Lachance
    Nous pourrions nous inspirer du modèle américain en en corrigeant quelques lacunes: le financement et le mode de scrutin.
    À cause d'un financement débridé, le complexe militaro-industriel s'est emparé du pouvoir. À tel point que les USA ne sont plus une démocratie mais une oligarchie ploutocratique..
    Eisenhower les avait pourtant avertis de cela en 1958. Mais aucun de ses successeurs n'a cru bon de donner suite à son avertissement.
    Mais avec un meilleur contrôle du financement des partis et un scrutin à la, proportionnelle, les USA auraient à nouveau un système démocratique supérieur à tout ce qui existe. Un système que nous pourrions adopter pour un Québec indépendant.

  • Robert J. Lachance Répondre

    26 février 2016

    Pas besoin d’avoir lu Démocratie : Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France de Francis Dupuis-Déri, 2013, pour savoir que le parlementarisme qui nous régit est hautement antidémocratique, mais ça aide si vous vous questionnez là-dessus.
    Dans ce livre, démocratie devient synonyme de bien, de bon pour nous, dont pour moi aussi, comme dans le dicton « charité bien ordonnée commence par soi-même, d’abord, et ensuite ? ».
    La lecture de ce livre fournit en plus un exemple de l’importance des mots, de la dérive des mots au point de monter des bateaux sujets à dérive. Meilleur exemple, les graphiques de [« Darwin »->https://jeanneemard.wordpress.com/2016/02/17/la-pauvrete-selon-linstitut-fraser/] chez Jeanne Émard.
    À propos, Jacques Parizeau dans La souveraineté du Québec : Hier, aujourd’hui et demain en page 24 annonce que « souveraineté », « indépendance » et « séparation » sont trois termes qui ont pour lui le même sens. Dans les trois cas, il veut dire que le pays dont il parle a plein contrôle sur ses lois, ses impôts et les traités qu’il signe à l’étranger. Séparation fait 1980, souveraineté 1995, quelle année à venir pour indépendance politique.
    Dans son chapitre VIII, l’État du Québec, Monsieur s’interroge longuement sur le régime politique à retenir pour concrétiser cette interdépendance renouvelée et s’arrête sur la république. Le passage se ferait sans heurt, le représentant de la reine serait remplacé par un président. Il pense qu’un régime imparfait mais qu’on connait bien et qu’on peut amender vaut mieux que la recherche de la perfection.
    À ce sujet, il mentionne que le mode de scrutin est un élément du régime à améliorer. Il ne retient pas l’idée d’un niveau de décentralisation du pouvoir aux régions à celui de structure fédérale comme dans le projet Liberté-Nation de Me Guy Bertrand. La constitution s’appuierait sur la Charte des droits et liberté de la personne et l’État, disposant de la souveraineté que le peuple lui confère pour organiser la vie en société.
    Conclusion, si une moins grande concentration du pouvoir du peuple délégué à ses élus et à son premier ministre en particulier peut contrer la corruption, je voterai pour ça.