Le PQ serait-il un bateau à la dérive?

Le temps est venu d'agir

Tribune libre

Il fut un temps où être membre du PQ voulait dire quelque chose. Périodiquement les membres, en congrès, exprimaient leurs voeux, leurs attentes et les buts qu’ils voulaient poursuivre. Les élus, en général et en très grande partie, tenaient compte des résolutions adoptées. La base avait une voix qui était écoutée et respectée. Même le chef devait tenir compte des objectifs définis par les membres s’il voulait continuer en ses fonctions. Le PQ, contrairement à des partis comme le PLQ et la CAQ , permettait à ses membres d’exercer un minimum de démocratie en leur allouant de débattre des politiques à poursuivre. Ces débats, si essentiels à tout système qui se dit démocratique, avaient pour effet de donner une orientation commune à tous , membres et élus. D’autant plus qu’un tel exercice galvanisait les troupes en un engagement constant à la cause.

La dernière fois que le PQ a «consulté» ses membres fut en 2011. Un congrès bien préparé où les élus ont joué un rôle déterminant qui visait une seule chose: plébisciter Mme Marois. Depuis l’activité les plus importantes allouées aux membres: renouveler sa carte de membre et faire des dons.

Il en résulte que plus personne ne sait où aller. Même la confusion règne chez nos élus. C’est tout dire.

Certains défendent le pétrole d’Anticosti. D’autres le condamnent. Certains approuvent UBER. D’autres y sont opposés. Certains prônent un référendum dès le premier mandat. D’autres préfèrent reporter le référendum à plus tard. Certains croient que l’objet du référendum doit être l’indépendance. D’autres croient qu’il doit porter sur l’adoption d’une constitution. Certains sont prêts à accepter le passage d’un oléoduc sur le territoire du Québec. D’autres sont carrément contre. Certains sont convaincus que le projet d’indépendance comporte un volet identitaire. D’autres refusent totalement ce volet.

Le PQ , en fait, veut dériver vers l’indépendance. Et ce qui est bien marrant, il a l’audace de demander à d’autres de le joindre dans cette dérive en tous sens.
L’indépendance d’une nation mérite mieux que le Parti Québécois tel qu’il existe actuellement.

Le PQ doit, à tout le moins, se donner un équipage prêt à travailler d'arrache-pieds,une stratégie et des tactiques communes à tous. Et puis, pourquoi pas, à une complète refondation.

La très grande majorité des membres du PQ, del’ON est favorable à l’indépendance. Il y a aussi de nombreux indépendantistes chez QS. On peut même en trouver en la CAQ et le PLQ. Pourquoi, en un congrès extraordinaire, ne pas permettre à tous ces gens de se donner un nouveau bateau, une nouvelle direction et une nouvelle capitainerie?


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4 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    25 février 2016

    En cette veille d’une descente dans les catacombes de Vigile,
    Je suis allé examiner le mandat, la composition et le fonctionnement du congrès national aux Statuts du PQ. C’est en pages 18-20, articles 93 à 107.
    http://mon.pq.org/documents/statuts2011.pdf
    Un congrès extraordinaire n’est pas destiné à « La très grande majorité des membres du PQ, de l’ON est favorable à l’indépendance. Il y a aussi de nombreux indépendantistes chez QS. On peut même en trouver en la CAQ et le PLQ. » mais à des délégués en fonction à divers postes dans le parti. On est trop nombreux au PQ pour une représentation directe comme ce que j’ai vécu à ON les 30 et 31 janvier dernier.
    Il y a en plus de cette disposition, si ce n’était pas suffisant, une façon de faire et des délais prévus pour la convocation d’un tel congrès.
    L’article 101 stipule que : « Le conseil national, la conférence nationale des présidentes et des présidents ou le conseil exécutif national peut convoquer un congrès extraordinaire. Pour la tenue d’un tel congrès, un avis d’au moins trente (30) jours mentionnant l’endroit, la date, l’heure et le but dudit congrès doit être adressé par le secrétariat national au conseil exécutif de chaque circonscription et de chaque région ainsi qu’aux autres instances habilitées à soumettre des propositions. »
    À 111 il est prévu que « Le conseil national se réunit au moins deux (2) fois par année sur convocation du conseil exécutif national. »
    À 115 il est prévu que « 111.Trente (30) membres du conseil national peuvent, en énonçant leurs motifs par écrit, exiger de la présidence du conseil exécutif national la convocation d’un conseil national, dans un délai maximum de trente (30) jours. »

    à 114 il est prévu que « Le conseil exécutif national peut convoquer un conseil national extraordinaire. Pour la tenue d’un tel conseil national, un avis d’au moins sept (7) jours doit être adressé par le conseil exécutif national aux membres de la conférence nationale des présidentes et des présidents. »
    Bref, je pense que votre exposé de la situation va être lu par au moins une personne qui est en position de demander et obtenir, contre une démarche à décourager même Françoise David, la tenue d’un congrès national extraordinaire, soit sur le conseil national, soit à la conférence nationale des présidentes et des présidents ou soit au conseil exécutif national.
    Je doute que cette personne se donne la peine de formuler votre exposé en motifs acceptables et convaincre 29 autres personnes de l’appuyer sur une demande de congrès national extraordinaire. Les préalables à l’ordinaire de 2017 commenceront bientôt.
    
Pour être tenu informé des développements éventuels, j’ai renouvelé mon adhésion au PQ pour trois ans et je vais être attentif à mon courriel.
    Je vais continué à examiner les statuts du PQ pour savoir ce qu’il faut faire et réussir pour obtenir la tenue d’un congrès extraordinaire à partir de ma circonscription.
    Je joins un nouveau graphique en espérant qu'il s'étalera davantage en largeur.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2016


    Seigneur! On dirait une provocation suite à l'article d'Ouhgo St-Pierre Totalitarisme et diffamation (prise 2) qui se termine ainsi:
    «Faudrait quand même pas que NOUS nous y mettions en plusss ! Toute personne folle de ce pays doit défendre le chef, les AUTRES diraient soyons prosélytes ! Convainquants ! Croisés. Ne plus se cacher pour parler du Québec libre !»
    Il parle du chef mais ça implique aussi son parti, si je ne me trompe. Car l'un ne va pas sans l'autre.
    Vraiment ce n'est pas avec un esprit comme le vôtre que nous allons y arriver. On y arrivera quand les supposés indépendantistes laisserons de côté leur mauvaise foi et leur ego.

  • Normande Imbeault Répondre

    24 février 2016

    Une saine réflexion et nous en avons besoin. Avec le PQ moi aussi je me sens comme à la dérive:
    1. la dérive d'un projet commun qui rallumera la flamme du nationalisme et surtout la fierté de se proclamer indépendantiste
    2. la dérive sur la Charte des valeurs prônant la laïcité et l'égalité des sexes
    3. la dérive linguistique
    4. la dérive d'un leader
    5. la dérive du but premier de ce parti
    ...
    A-t-on oublié que l'indépendance doit passer par le monde ordinaire qu'on appelle le peuple? A-t-on oublié que c'est au mouvement ouvrier qu'on doit d'avoir allumé le mouvement de l'indépendance et d'avoir porté ce flambeau? Tout un peuple est à la dérive, sans espoir de voir triompher cette indépendance encore plus justifiée que jamais par les agissements d'un gouvernement oligarque qui commet gaffe sur gaffe, qui se dédit (parlons d'assainissement est le mot d'ordre actuel) oubliant qu'il a promis d'assainir les finances de l'État, d'être transparent et de créer des emplois. Pourtant il a la cote d'amour des québécois. Ça ne va vraiment plus au Québec et on ne le dira jamais!

  • Robert J. Lachance Répondre

    24 février 2016

    Mon rêve c’était d’imaginer avec vous le Québec de demain, de partager avec vous un avenir positif pour le Québec y incluant tout ce que nous pourrions accomplir si nous étions indépendants. Normande Imbeault, L’indépendance « s’en va à vau l’eau »
    http://vigile.quebec/L-independance-est-a-vau-l-eau
    C’était le 28 décembre dernier, après le 21 novembre précédent :
    18-24 ans : pour 42% contre 58%
    25-34 ans : pour 39% contre 61%
    35-44 ans : pour 36% contre 64%
    45-54 ans : pour 40% contre 60%
    55-64 ans : pour 46% contre 54%
    65+ ans : pour 34% contre 66%
    À 39 contre 61 pour les Québécois en âge de voter.
    La preuve est faite pour Québec et Ottawa que les 65 et + exercent davantage leur droit de vote que les 44 et moins. C’est sans compter que les moins de 18 sont privés d’une modalité d’exercice du droit de vote que leur accorde la constitution de 1982, si pas signée soit-elle par le Québec. Ça contribue à un paradoxe.
    C’est tombé à 35 contre 65 au début de février dernier selon Léger : Recherche . Stratégie . Conseil.
    http://www.ledevoir.com/documents/pdf/sondage020816_qc_pol.pdf
    Ça a déjà été pire avant PKP, à genre 19 % le 9 mai 2014, un mois après… Depuis ça remonte jusqu’au 19 mai 2015, puis ça redescend.
    - Tenir un congrès national spécial ? !
    - Non ! Il y en a un de prévu pour le printemps 2017, retardé par l’élection improvisée de 2014 puis la course à la chefferie qui se devait ensuite.
    - Faut voir quoi d’autre prévu ou à exploiter aux Statuts du PQ qui date de 2011.
    http://mon.pq.org/documents/statuts2011.pdf
    Dans La souveraineté : Hier, aujourd’hui et demain, 2009, Monsieur Jacques Parizeau était pour une relégation d'une bonne partie du pouvoir et des argents récupérés d’Ottawa aux régions.
    Me Guy Bertrand fait des régions rien de moins que des États dans son projet Liberté-Région, il n’y va pas avec le dos de la main morte aurait dit à l’époque Jean Perron. Avec respect, à la place de M. Bertrand, j’aurais mis un s à Région au nom du projet. Même chose s’il avait écrit Liberté-Nation plutôt que Liberté-Région.
    http://www.republiquefederaleduquebec.com
    Que diriez vous de congrès régionaux spéciaux ?
    - C’est pas les sujets de conversation qui manquent !