J’ai pris le temps de suivre cette campagne électorale enclenchée cet été par le premier ministre Steven Harper. Dénoncée de toute part, cette décision d’entrer hâtivement en campagne électorale, la plus longue de l’histoire canadienne, coûtera près d’un demi-milliard de dollars, des dizaines de millions supplémentaires seront versés aux partis politiques inutilement à même le Trésor public. Notre argent en fait. À ne pas oublier dans l’urne...

Le retour inattendu de Gilles Duceppe au Bloc est venu changer grandement la donne au Québec. En effet, c’est un homme respecté, intègre et surtout digne de confiance. Son but est simple et limpide : défendre les intérêts du Québec à Ottawa comme il l’a si bien fait pendant 20 ans avec une équipe dévouée et compétente. Qui ne reconnaît pas l’excellent travail de Paul Crête qui n’a ménagé aucun effort pour bien représenter sa circonscription à Ottawa? Qui, de tous les chefs de partis, peut prėétendre défendre autant les intérêts des Québécoises et des Québécois que Gilles Duceppe? Et je le dis sans jugement ou malice aucuns envers les autres chefs. Ceux-ci sont inévitablement coincés entre les intérêts divergents des provinces, essayant de plaire à tout le monde en même temps. Mais au final, c’est la frustration et la division.

J’ai eu l’occasion de rencontrer le jeune candidat du Bloc québécois Louis Gagnon en cours de campagne. Il vient d’avoir 34 ans, enseignant et fils d’agriculteur. Il parle avec aplomb, intelligence et sans détour. Un véritable vent de fraîcheur en politique. Ça fait du bien d’avoir une si belle relève par les temps qui courent. J’ai pleinement confiance dans sa capacité à bien nous représenter. Par conséquent, il aura mon vote sans aucune hésitation.

Quant à la question du vote stratégique, ça me fait un peu sourciller. Je crois qu’il s’agit d’une pure invention des stratèges politiques et de médias nationaux pour influencer le vote. Moi je dis simplement ceci : c’est à chacun et chacune de voter en âme et conscience pour le candidat, le chef ou le parti qui l’inspire le plus et surtout qui pourra le mieux défendre ses intérêts et ceux des siens.

Il y aurait bien des choses à dire sur les programmes et plusieurs dossiers en jeu dans cette campagne. S’il y a un projet que je ne veux pas, mais absolument pas qu’il se réalise, c’est bien celui de l’oléoduc Énergie Est que Trans Canada est déterminé à construire de l’Alberta au Nouveau-Brunswick. Cet oléoduc traverserait nécessairement nos terres, nos lacs et rivières, notre fleuve et nos municipalités (incluant le Grand Montréal imaginez...!) pour transporter le pétrole très polluant des sables bitumineux de l’Ouest canadien. En plus, ce pétrole n’est même pas destiné au Québec! Seul le Bloc a une position claire sur ce projet : c’est non pour le territoire du Québec. Comme d’ailleurs le refus par la population d’un tel oléoduc en Colombie britannique. Les conservateurs et les libéraux appuient sans réserve ce projet. Le NPD tergiverse. Ça veut dire en politique qu’il n’est pas contre. Faudra vraiment une voix forte à Ottawa pour s’opposer aux puissantes pétrolières quand on sait en partant que les grands partis fédéralistes appuient un tel projet.

Enfin, on ne le dira jamais assez : soyons pleinement responsables comme citoyens en allant exercer massivement notre droit de vote le 19 octobre. Ainsi se fera entendre la sagesse du peuple.

André Simard

Saint-Roch-des-Aulnaies

Ex-député de Kamouraska-Témiscouata à l’Assemblée nationale.