Notre disparition

Pourquoi sommes-nous encore là ?

Est-ce la fin du rêve français en Amérique ?

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Tribune libre

Suite à un article de La Presse sur la composition des classes d’écoles à Montréal paru le 22 janvier courant, on est en droit de se poser des questions sur notre existence, notre pertinence et le désir de vouloir continuer d’être Québécois. Non seulement notre langue est malmenée, rabrouée, exclue, voire carrément absente dans la sphère publique, voilà que notre culture, la base de notre tissu social, est écartée par les nouvelles clientèles qui occupent l’école, dans la région de Montréal. Nous fuyons. Le Québécois (de souche) préfère se faire discret en partant vers des banlieues et ceux qui restent à Montréal s’échappent vers l’école privée.


La mort de Karl Tremblay? Connait pas.


Le Premier ministre du Québec? Trudeau, est offert comme réponse.


Le Québécois n’est plus présent dans le Grand Montréal. Sa présence n’est pas requise. Elle n’est même pas manquée.


« La loi 101 est un succès d’un point de vue linguistique. » Les jeunes de première ou de deuxième génération parlent très bien français, clame M. Bouchard, un enseignant à la retraite. La composition des quartiers change à la vitesse grand V. Nous sommes le peuple qui accueille, mais absent. Notre culture ne se transmet pas. 


Nous reculons au niveau démographique, au niveau de la langue et au niveau de la culture.


Nous subissons une lente disparition et nous restons bien tranquilles et sages en ruminant notre mantra national « Pas d’chicane ».


Non seulement nous subissons une attaque frontale par le nombre d’immigrants, sur notre langue et notre culture, mais tous les aspects politiques de notre existence sont menacés. Pour ajouter à l’injure, nous le faisons nous-mêmes en plus.


Pensons aux mesures gouvernementales qui font subir au peuple, de l’anxiété et de l’angoisse.


Les mesures présentement en cours, comme la nouvelle loi introduite par notre ministre Fitzgibbon qui veut privatiser de grands pans de notre joyau national, Hydro-Québec. Imaginez, même seulement penser, que c’est acceptable de vouloir faire ce geste alors que c’est le plus beau projet que nous avons produit collectivement, et en prime, ça marche ! 


Attaque directe sur notre démographie, notre langue, notre culture et là, nos institutions collectives. Des représentants politiques qui sont incapables de dire non à l’immigration ; bien au contraire, ces mêmes personnes font une commission parlementaire dans le but d’explorer la possibilité d’augmenter le seuil d’immigrants réguliers de 50 000 à 60 000. Pourtant, le calcul est simple à faire. Nous pourrions prendre seulement les seuils d’Ottawa sur les réfugiés, la réunification de famille et les temporaires et nous en aurions encore trop. Incapable de faire une comparaison avec les 28 pays de l’Europe et même avec les États-Unis et d'appliquer leurs seuils, ici. Le chiffre magique, une fois la comparaison faite, est de 20 000 par an.


Ces politiciens refusent de limiter l’immigration ; refusent d’y mettre un terme, une pause ; refusent de mettre le Cégep en français pour tous, refusent d’agir sur l’anglicisation des entreprises autant à l’interne que l’affichage.


Ces politiciens se permettent même de brader nos acquis collectifs pour le bien de certains nantis que de travailler pour la collectivité. Je parlais d’Hydro-Québec, mais la santé n’est pas de reste en permettant de plus en plus le privé d’opérer facilement, en prenant les ressources humaines du public pour le bienfait des mieux nantis. La même chose en éducation. Dites-moi pourquoi nous appelons ça des écoles privées alors que la grande partie de leur budget est public ?


Le Québécois est attaqué de tous bords. 


Je reviens à Hydro-Québec ; qui va payer plus cher l’électricité à part les citoyens ? Si l’entreprise est capable de construire une centrale pour ses besoins et de vendre à gros prix son surplus, pourquoi nous ne le ferions pas nous-mêmes ? Pourquoi donner ce cadeau à l’entreprise privée? Pourquoi ferions-nous ça ? 


Nous semblons être dans une période de démantèlement de qui nous sommes. 


Voulons-nous seulement vouloir exister ? Sommes-nous si amorphes ? 


Voulons-nous demeurer une province ou savons-nous comment devenir une nation ?


En écoutant les bulletins de météo aux nouvelles, devons-nous continuellement nous référer aux régions par : demain dans le sud-ouest de la province…ou… dans l’est de la province, la neige…


Pourquoi pas : sur le territoire québécois, dans le sud-ouest du Québec ou encore dans l’est de la nation ? Et pourquoi pas, demain, notre nation sera frappée par une tempête historique…


Pourquoi cet abaissement de qui nous sommes ?


Il est plus que temps d’agir, de réagir, de se fâcher et de se faire respecter.



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