Celui-ci fait actuellement face à un problème de taille : la victoire du vieux briscard Bernie Sanders durant les primaires de l’Iowa et du New Hampshire. Arrivé en tête, il a relégué ses adversaires vedettes Elisabeth Warren et Joe Biden aux 4e et 5e places. Si ses bons scores sont confirmés lors du prochain rendez-vous qui se tiendra dans le Nevada, le 22 février prochain, nul doute que le malaise sera à son paroxysme chez les démocrates qui ne veulent pas de Sanders comme candidat.
Pourquoi ? Parce que son électorat (qui pèse près du quart de la gauche américaine) est très peu extensible. À part les jeunes, dont une partie s’est fait lessiver le cerveau par les universités ultra-gauchistes, les démocrates modérés resteront chez eux plutôt que de voter pour un socialiste dont le programme consiste à imposer la gratuité dans tous les domaines (songez que Sanders prend régulièrement la France en exemple !). Il se pourrait même que certains d’entre eux préfèrent donner leur voix au président actuel. L’Américain, même peu instruit, sait pertinemment que le socialisme est un cancer qui ronge les sociétés de l’intérieur.
C’est pourquoi le parti démocrate fera tout pour éliminer Sanders. Non seulement il n’a aucune chance, mais il permettrait à Trump d’être réélu avec un score jamais vu aux USA. Et cela, les démocrates n’y tiennent pas vraiment.
Or, le seul candidat capable de tenir tête à Donald Trump, c’est Michael Bloomberg, qui a opportunément évité le suffrage lors des deux primaires passées. Il faut dire que les sondages ne le créditent, pour l’heure, que de quelques malheureux pourcentages en dépit de ses très onéreuses publicités sur les écrans du pays. Cependant, son côté modéré (ancien républicain) et sa gestion appréciée de la ville de New York semblent plus aptes à rassembler la gauche américaine et faire de lui un challenger plus crédible que Sanders.
Le parti démocrate s’est donc réveillé ces derniers jours et a pris conscience qu’il lui fallait réagir très rapidement pour éviter un débordement par l’ancien admirateur de Fidel Castro. Il semblerait alors que Hillary Clinton, dont l’influence est encore énorme au sein de son camp, ait décidé de s’y coller.
Démarche salvatrice ou bien désir de revanche personnelle ? L’on ignore encore les motivations de la malheureuse candidate. Toujours est-il qu’on imagine assez bien le marché qu’elle a dû proposer au milliardaire : si tu me prends à tes côtés en qualité de vice-présidente, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t’assurer le soutien du parti, quitte à savonner la planche de Sanders. On connaît l’imagination sans limite des politiques qui veulent parvenir à leurs fins quel qu’en soit le prix. Bref, c’est du donnant-donnant. Et Michael Bloomberg de lui répondre : écoute, ma chère, je ne suis pas totalement convaincu que ce soit un bon calcul. Lançons la rumeur (que nous ne confirmerons pas) et attendons la réaction des médias et des électeurs. Nous en sommes précisément là car, à ce jour, l’information circule sur tous les réseaux sans que les deux intéressés aient validé ou invalidé l’information.
Pour en savoir plus, il faudra probablement patienter jusqu’au Super Tuesday. Ce mardi 3 mars sera déterminant pour les démocrates et passionnant pour le public, car pas moins de quinze États se prononceront à travers les urnes pour désigner leur candidat favori. Et si Sanders maintient son rôle de front runner ce jour-là, l’on se demande bien par quel tour de passe-passe les caciques du parti démocrate parviendront à imposer le richissime Bloomberg.