Les Québécois ne sont pas paresseux, mais ils pourraient travailler mieux et plus longtemps, estime le président du Mouvement Desjardins.
Quelques jours après Lucien Bouchard, Alban d'Amours a traité hier du retard de productivité du Québec devant les Manufacturiers et exportateurs du Québec.
Selon lui, les Québécois ne doivent pas travailler plus fort, mais travailler mieux et surtout, plus longtemps. " Il m'apparaît clair que les retraites hâtives seront de plus en plus incompatibles avec la diminution de la population active entraînée par le vieillissement de la population ", a-t-il souligné.
En matière de productivité, le retard du Québec est réel, a dit M. d'Amours. La productivité de l'Ontario est 10 % supérieure à celle du Québec et celles des États-Unis, de 20 % supérieure.
Ces statistiques ont conduit l'ancien premier ministre Lucien Bouchard à conclure que les Québécois ne travaillent pas assez. Le président de Desjardins estime que la sortie de M. Bouchard a eu le mérite de lancer un débat public sur un sujet pas " sexy ". Mais ce n'est pas seulement la faute des travailleurs, a-t-il nuancé.
Les entreprises ont leur part de blâme à porter pour n'avoir pas assez investi pour améliorer leur productivité et s'être laissées porter par un dollar déprécié. Le marché force les entreprises à penser profit et rendement à court terme, a-t-il déploré, alors que les décisions d'investissement doivent viser le long terme.
Le gouvernement a aussi sa part de blâme à supporter, parce que " le marché n'est pas parfait et n'a pas réponse à tout ", dit Alban d'Amours.
Il a donné l'exemple de la taxe sur le capital, qui n'existe pratiquement plus qu'au Québec, et qui freine l'investissement. Le taux d'investissement en équipement en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) est de 0,6 % moins élevé au Québec qu'en Ontario, et de 1,5 % inférieur à celui des États-Unis, a-t-il illustré. " Maintenir une taxe sur le capital, c'est un poids, c'est un frein. "
Par ailleurs, le grand patron de Desjardins estime que le gouvernement du Québec doit aider financièrement les entreprises forestières à se sortir de la crise actuelle, même si elles en sont en bonne partie responsables pour n'avoir pas suffisamment moderniser leurs opérations quand le marché leur était favorable.
" L'aide gouvernementale est attendue et nécessaire ", a dit M. d'Amours, qui estime que le Québec ne peut pas laisser tomber son industrie forestière.
Productivité des Québécois
Il faut travailler mieux et plus longtemps, dit Alban d'Amours
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