Un nouveau lieu de pouvoir

Quand l’humour s’emmêle avec l’information

ils se mêlent de faire la morale à tout le monde parce qu'ils font beaucoup d'argent!

Chronique de Louis Lapointe

Texte déjà publié dans le Devoir.com* du 2 octobre 2007
Au lendemain du référendum de 1995, Jean Chrétien a clairement signifié au président de la SRC qu’il ne voulait plus qu’elle engage de séparatistes. Il voulait voir plus de fédéralistes à la « TV ». La SRC a donc entrepris d’engager et de muter le personnel qui ferait la job.
Comme si ce n’était pas assez, il fallait en plus diminuer la crédibilité des journalistes déjà en place. Ils ont alors engagé un fanfaron, spécialiste de l’infiltration qui avait déjà fait ses preuves chez les cartomanciennes.
On le voit bien, depuis qu’elle a engagé des petits rigolos, la SRC n’a pas cessé de diminuer volontairement sa légendaire crédibilité. Alors que ses journalistes font des centaines d’heures d’information, leurs bouffons réussissent à passer plus de scoops en quelques heures qu’ils en sortent eux-mêmes dans toute une semaine.
Au début, c’était drôle et personne ne s’en formalisait. À force de rire d’elle-même, la SRC a fait en sorte que de moins en moins de personnes écoutent ses journalistes et leurs émissions d’information. La cote d’écoute du bulletin des nouvelles n’a jamais été aussi basse et apparemment ils ne savent pas pourquoi !
Comme si ce n’était pas assez, ils ont même tenté de remplacer le bulletin d’information de 18h par un show de variétés. Puis, ils ont achevé de discréditer leur propre réseau en coupant dans toutes les productions nécessitant des investissements en raison de baisses de cotes d’écoute qu’ils avaient eux-mêmes occasionnées et les ont remplacer par des jeux questionnaires et des shows de chaises qui ne coûtent pas cher.
L’humour est devenu à Montréal un nouveau lieu de pouvoir pour tous les has been, qu’ils soient premiers ministres, chefs d’antenne, fraudeurs ou même des satyres qui se mêlent de faire la morale à tout le monde parce qu’ils font beaucoup d’argent !

Comme si ce n’était pas assez, on a même trouvé le moyen de nommer un humoriste sénateur !
Louis Lapointe

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 janvier 2009

    Avec la vocation ¨fédéralisante¨que s'est donné Radio-Canada je souhaite que la cote d'écoute des nouvelles et des affaires publiques baisse encore. Jean Chrétien ou Stéphane Dion liraient les nouvelles de 6 heures que rien n'y changerait. Je souhaite que cette chaine soit vendue au secteur privée tant elle tripote les nouvelles du Québec. Ça fait bien 2 ans que je n'ai pas entendu le terme québécois à ce poste. Le contrôle de la pensée. la programmation subtile des esprits, les journalistes-collabos de ce poste, alliés à ceux de Power y parviennent bien.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2009

    Le temps où il y avait des journalistes un tant soit peu indépendantistes à Radio-Canada est révolu depuis belle lurette. En fait le travail d'élimination avait débuté au lendemain du référendum de 1995, comme vous l'avez si bien dit, et il est maintenant complété depuis quelque temps déjà.
    C'est l'impartialité de l'information qui en prend pour son rhume en y biaisant l'information à la faveur du seul point de vue "canadian".
    Les québécois ont décroché de l'information à Radio-Canada parce qu'ils sentent le traitement politique de la nouvelle. Pas surprenant que les cotes d'écoute des téléjournaux à la télévision d'état soient devenues dérisoires.
    Jacques Lamothe (Trois-Rivières)