La vie reprend tranquillement ses droits dans la bande de Gaza, après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, sous l’égide de l’Égypte, mettant fin à 50 jours d’un conflit dévastateur dans l’enclave. Du côté israélien, la rentrée scolaire pourra démarrer, lundi prochain, dans un climat plus serein puisque le déploiement des avions de chasse au-dessus des têtes des écoliers n’est plus à l’ordre du jour.
Les deux parties crient victoire. Mais au-delà des hourras de cocorico de part et d’autre, il y a le bilan des morts : 2.143 du côté palestinien, en majorité des civils, et 70 du côté israélien, dont 64 soldats et cette entente… si fragile.
Alors, match nul? Pas vraiment!
Les parties demandaient un arrêt immédiat des hostilités.
Les Palestiniens, exigeaient un allégement du blocus de la bande de Gaza imposé par Israël à 1,8 million de Gazaouis depuis 2007 avec l’arrivée du Hamas au pouvoir. Quasiment coupée du monde, l’enclave est « la plus grande prison à ciel ouvert du monde » puisque Israël contrôle les frontières maritimes, aériennes et terrestres, l’espace aérien, les eaux territoriales, le trafic de marchandises et les mouvements migratoires en plus d’imposer une liste de produits interdits qui varient constamment.
Selon le magazine français L’Express:
« Le blocus est à l’origine d’une grave crise financière, énergétique et sanitaire. Avec un taux de chômage moyen de plus de 30%, les Gazaouis sont de fait réduits à la mendicité: plus de 70% de la population reçoivent de l’aide internationale et 65% des familles sont en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU. »
Les Israéliens, réclamaient la démilitarisation de l’enclave gazaoui.
Le alpha et le oméga de l’entente
Levée du blocus et ouverture de points de passage
Un arrêt immédiat des hostilités et un allégement du blocus de la bande de Gaza. Cela implique l’ouverture des points de passage entre Israël, Gaza et l’Égypte pour assurer, entre autres, l’entrée rapide de l’aide humanitaire et médicale ainsi que de l’aide internationale devant servir à la reconstruction de Gaza. L’Égypte souhaite une implication plus active de l’Autorité palestinienne dans la gestion des points de passage et ce, pour éclipser le Hamas.
Port et aéroport à Gaza
Dans un mois, l’Égypte réunira à nouveau les deux parties pour discuter des points plus litigieux comme la construction d’un port et la réouverture de l’aéroport de Gaza.
Prisonniers
Alors que plus de 5000 Palestiniens sont emprisonnés en Israël, la proposition de l’Égypte mentionne la libération de prisonniers palestiniens en échange des corps des soldats israéliens tués. Le Hamas a demandé la libération d’une soixantaine de prisonniers.
Extension des zones de pêche
Principale activité économique, les conditions de la pêche sont revues. Les pêcheurs gazaouis pourront désormais naviguer à 6 miles nautiques (contre 3 auparavant) alors que les accords d’Oslo de 1994 prévoyaient une limite de 20 miles. A terme, la limite sera même repoussée à 12 miles.
Démilitarisation de la bande de Gaza
Pour l’État hébreu, la principale demande concerne son impératif de sécurité et la démilitarisation des combattants du Hamas. Or cette requête s’avère être un obstacle colossal aux yeux du mouvement islamiste palestinien, puisqu’elle exige que la reconstruction de la bande de Gaza soit liée au désarmement des combattants du Hamas et des autres groupes armés de l’enclave palestinienne.
Quelque chose me dit qu’on reparlera très bientôt de cet accord, plus tôt que prévu, même!
Est-ce que, cette entente a des chances d’aboutir?
Qui, selon vous, a remporté cette nième confrontation: le Hamas? L’Autorité palestinienne ou Israël?
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