Que faire si le PQ persévère dans le suicide?

La déconfiture du PQ actuel sera en réalité une défaite du fédéralisme

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Plus le temps passe et plus s’avère fausse la théorie de l’électorat captif défendue par les actuels dirigeants du PQ. La lente désintégration de la coalition souverainiste, la création de multiples partis concurrents (QS, CAQ, ON, PI), les démissions de députés, d’exécutifs de comtés et, surtout, les sondages montrent que la majeure partie des indépendantistes du Québec ne croient plus utile de voter pour un parti qui se présente désormais comme juste un peu plus autonomiste que les autres.
La perte de crédibilité du PQ est d’autant plus forte que très peu de militants arrivent à s’expliquer qu’après des siècles de luttes, leurs leaders en soient venus à la conclusion que l’option souverainiste avait fait le plein de votes au moment précis où elle avait atteint le seuil fatidique de 50% d’appuis populaires. N’est-ce pas là une étrange, une extraordinaire coïncidence?
En réalité, la population a parfaitement compris que l’actuelle stagnation de la cause souverainiste était due au fait que nos chefs avaient brutalement cessé d’en faire la promotion, notamment auprès des jeunes, au moment précis où ils auraient pu et dû la faire aboutir. Quand se termina l’épisode Parizeau – un original qui voulait vraiment réaliser l’indépendance – les carriéristes du Bloc Québécois et du PQ comprirent qu’ils pourraient facilement se faire réélire en promettant un troisième référendum. Aussi Lucien Bouchard et ses acolytes manoeuvrèrent-ils dès 1996 pour faire patienter des militants qui piaffaient d’impatience dans le but de se rendre à l’élection suivante. Quand, finalement, celle-ci fut tenue, le premier ministre déclara, dès l’annonce des résultats, que nous venions d’assister à une élection référendaire et, donc, à une défaite souverainiste. En quelques mots, le pauvre Lucien avait transformé une de nos victoires les plus nettes en une gigantesque déroute d’envergure historique. Il venait de réaliser la quintessence de l’étapisme; c’est-à-dire que lui et ses amis s’étaient presque tous fait réélire alors que les militants de la base, désormais incapables de se défendre, se retrouvaient Gros-Jean comme devant.
Si, de nos jours, les indépendantistes ne font plus confiance à leurs chefs, c’est essentiellement parce qu’ils n’acceptent plus de se voir manipuler d’une façon aussi odieuse. Ils savent désormais ce que signifie la stratégie étapiste prônée par les dirigeants du PQ depuis 1974.
La maladie électoraliste dont souffre le PQ est extrêmement profonde et ancienne et a finalement peu de choses à voir avec les ambitions personnelles de sa chef actuelle; une femme qui a été élue à ce poste parce qu’elle répondait parfaitement aux critères d’embauche définis par les dirigeants de l’organisation. Même si, pour tenter de rattraper le coup, ceux-ci devaient l’obliger à céder la place à un leader plus populaire comme Gilles Duceppe, ce dernier se retrouverait vite aux prises avec la même organisation épurée, avec les mêmes apparatchiks issus d’une époque révolue et avec le même programme voté en assemblée générale. Comme il s’agirait d’une nomination catastrophe faite dans le seul but de gagner une élection, le nouveau leader serait bien incapable d’infléchir les politiques du parti dans le sens voulu par les indépendantistes (une promotion active de la souveraineté, une date précise pour la tenue d’un référendum, etc.). Il serait donc forcé de proposer à la population une simple variante de l’actuel Plan Marois. Notons qu’un des éléments de la stratégie électorale des dirigeants actuels du PQ est justement de coincer les militants et les sympathisants dans un échéancier si serré qu’il leur est impossible d’obtenir aucun changement à la plate-forme électorale du parti.
De toute façon, Gilles Duceppe serait-il psychologiquement capable d’être le moins pire des candidats au poste de premier ministre lors de la prochaine élection? Cet authentique patriote a-t-il envie, si le vote souverainiste devait de nouveau se volatiliser comme lors de la dernière élection fédérale, de passer à l’histoire comme le double fossoyeur de notre projet national? Quoi qu’il en soit, où ses supporters ont-ils été pêché l’idée que l’électorat allait l’appuyer parce qu’il fait pitié? (Les succès québécois de Jack Layton, rappelons-le, ont d’abord et avant tout été causés par la lassitude de l’électorat souverainiste.)
L’inertie acquise au sein du PQ est si grande que seule une défaite historique d’envergure serait probablement capable d’amener la mise à la retraite des carriéristes qui l’ont transformé en simple parti autonomiste. La raclée électorale que tous les sondages nous annoncent pour le parti lors de la prochaine élection ne représentera pas une déroute souverainiste, mais bien plutôt une défaite du fédéralisme puisque la moitié indépendantiste de l’électorat aura rejeté massivement la stratégie provincialiste de ses leaders traditionnels.
Intégrer le PQ dans un nouveau parti souverainiste
Dans le contexte actuel, le mieux que puissent faire les indépendantistes est encore de vivre dès maintenant leur blues post-électoral de façon à être prêts, dès le lendemain de l’élection, à se lancer à la reconquête des 40 à 45% de souverainistes que comptent encore le Québec.
Parce que le nom du PQ est associé à trop de déceptions, qu’il a une image trop quétaine pour attirer les jeunes et que ses dirigeants suscitent la suspicion, le mieux sera probablement de profiter de son suicide électoraliste pour le saborder et l’intégrer dans un nouveau parti qui regroupera les différents partis et mouvements souverainistes qui veulent tous qu’on en finisse avec nos désastreuses divisions. Ce parti, qui ferait la synthèse des programmes des différentes formations impliquées, devrait se donner un nouveau nom et, surtout, des leaders plus jeunes et mieux adaptés aux exigences de l’époque actuelle. Il devrait aussi être résolument à gauche de manière à profiter du fait que, dans une démocratie, les moins riches forment toujours l’écrasante majorité des électeurs.
Comme les souverainistes ne sont plus qu’à une petite encablure du succès, il est peu probable qu’une autre génération d’arrivistes aurait le temps de noyauter l’organisation pour l’enferrer dans une nouvelle stratégie étapiste. Pour rassurer et remobiliser les forces souverainistes, le nouveau parti n’aurait qu’à faire l’inverse du PQ actuel en organisant une véritable tournée des Cegeps, des universités, des centres culturels multiethniques et des maisons de retraite pour convaincre les quelque pour cent d’électeurs qui nous manquent encore pour gagner un troisième référendum.
Dans un contexte où l’électorat québécois est désabusé, le nouveau parti devrait surtout prendre conscience de l’extrême importance du facteur moral. Cela serait d’autant plus crucial que c’est justement le domaine où nos élites se sont toujours montrées les plus lamentables lorsqu’il s’agissait de défendre nos intérêts. Alors que le peuple québécois est un des rares peuples du monde à ne pas s’être souillé les mains par des massacres d’aborigènes, d’Africains ou de juifs, nos chefs n’ont pas cessé, depuis l’épisode nazi, d’agir comme si nous devions présenter des excuses au reste du monde à cause de la couleur généralement blanche de notre peau. Cette culpabilité d’importation a tellement pénétré notre culture que nombre de nos concitoyens en sont venus à douter de la valeur morale de notre cause nationale.
Des arguments solides
Le philosophe Léo Strauss a écrit que les modernes avaient construit sur un sol bas, mais solide. Au lieu de se baser sur un quelconque droit divin ou sur les révélations d’un prophète inspiré, les penseurs occidentaux ont en effet érigé leurs philosophies politiques sur des notions terre à terre, évidentes par elles-mêmes, telles que l’égalité naturelle de tous les hommes ou le droit qu’avait chaque individu de rechercher librement le bonheur. C’est ce genre de notions que nos chefs devraient désormais apprendre à défendre sans jamais reculer d’un pas.
Ainsi, ils ne devraient pas se gêner pour dénoncer ouvertement, non ce que SONT les immigrants, mais ce qu’ils FONT. Ces derniers, même s’ils ont la peau noire, des yeux bridés ou des cheveux blonds, n’ont aucun droit de venir du fin fond de la planète pour nuire à un petit peuple qui ne leur a jamais fait de mal. Ces gens FONT quelque chose dont ils devraient avoir honte : ils aident des envahisseurs contre des envahis, des agresseurs contre des agressés, des spoliateurs contre des spoliés, etc.
Ajoutons qu’il n’existe aucun droit à l’immigration et que, tout au contraire, chaque peuple a le DROIT absolu et inaliénable de la limiter, de la réduire ou même de l’éliminer totalement si cela lui chante. C’est d’ailleurs ce que font pratiquement tous les autres peuples du monde. Partout, l’immigrant est un simple invité qui est soumis aux lois de l’hospitalité; des lois qui, entre autres, exigent qu’il ne nuise pas à ses hôtes.
Dans le cas du Québec, il est parfaitement évident que la minorité francophone en déclin de l’île de Montréal sera à jamais incapable d’assimiler une majorité allophone en croissance ultrarapide. Un moratoire au moins partiel sur l’immigration est donc devenu une nécessité urgente, voire un devoir d’état pour nos leaders puisqu’il est aussi immoral de détruire un peuple que de détruire une espèce.
D’autre part, jamais nos chefs ne devraient se laisser prendre à l’argument racial et, en fait, raciste des partitionnistes. Pour obtenir un ¨non¨ majoritaire et nous maintenir dans le Canada, ceux-ci exigent que tous ceux vivant à l’intérieur des frontières du Québec aient le droit de vote alors que, quand le ¨oui¨ menace de l’emporter, ils affirment aussitôt qu’il s’agit d’un vote à caractère racial. Cette façon de jouer sur les deux tableaux à la fois est typique des propagandistes; ces intellectuels qui sont payés pour faire progresser des intérêts et non pour défendre le droit, l’équité et la justice. Puisque tous les référendums québécois ont été tenus sur une base territoriale, tous les habitants du Québec sont tenus d’en respecter les résultats et ce, sans considération de race, de couleur ou de culture.
Cela vaut pour les aborigènes qui occupent 100% du territoire du Québec, qui ont participé à toutes les élections et à tous les référendums du passé et qui ne sont en aucune façon des citoyens de première classe qui auraient un droit de veto sur les décisions majoritaires des citoyens de deuxième classe que seraient les 99 autres pour cent de la population. Si les Cris et les Inuit aiment à répéter qu’ils ne sont pas des peuples honorables et qu’ils refusent de respecter les signatures qu’ils ont librement apposées au bas de multiples ententes territoriales, cela les regarde, mais le principe voulant que tous les hommes sont égaux devant la loi reste valide et intangible.
Parce qu’on leur a appris à avoir honte de leur peau blanche, nos pitoyables politiciens ont fini par croire qu’ils devaient se montrer le plus veule possible avec les Amérindiens s’ils désiraient s’en faire des alliés. Voilà pourquoi chaque nouveau gouvernement souverainiste s’empresse de jeter des milliards de dollars – nos milliards de dollars – aux chefs aborigènes lors de la moindre négociation. Les abandons moraux consentis par nos dirigeants sont si graves qu’il est désormais admis qu’en ce pays, un aborigène se définit comme un individu ayant 25% de sang amérindien; ce qui est un critère purement raciste. On en est arrivé au point où les Mohawks sont laissés libres de faire ouvertement de la contrebande d’armes et de cigarettes, de menacer régulièrement de violence le reste de la population et même de voler l’électricité qu’ils consomment.
En donnant aux extrémistes autochtones l’impression qu’ils ont le droit d’agir comme ils le font, la lâcheté morale de nos chefs risque fort de provoquer de nouvelles émeutes comme celle d’Oka et ce, que le Québec devienne souverain ou non. (Quand il apprit que les gouvernements de Grande-Bretagne et de France avaient lâchement abandonné la Tchécoslovaquie à l’arbitraire nazi, Winston Churchill déclara : ¨Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre.¨)
Les principes moraux dont nous venons de parler sont bien connus des juristes internationaux et des gouvernements des autres peuples du monde dont la plupart, à commencer par les plus importants, ont sur leurs territoires d’importantes minorités aborigènes (Chine, Inde, USA, Indonésie, Brésil, Philippines, Australie, Vietnam, Algérie, Maroc, Afrique du Sud, etc.). Un Québec indépendant ne courra donc guère le risque de voir la communauté internationale reconnaître à ses autochtones des droits qu’elle refuserait à tous les autres.
En réalité, l’importance pour les souverainistes de s’appuyer constamment sur des arguments de nature morale provient du fait qu’il leur faut d’abord convaincre une majorité de Québécois de la parfaite légitimité de leur projet national s’ils veulent obtenir d’eux la permission de le réaliser.
Trop éloigné, le Canada anglais ne peut pas comprendre où en est le Québec
En adoptant une pareille stratégie, le nouveau parti souverainiste profiterait de multiples facteurs favorables. Il reconstituerait en sa faveur l’alliance sacrée des 40-45% de souverainistes du Québec. Il se donnerait le moyen de faire ¨monter la température¨ d’un électorat qui est déjà fortement angoissé par le déclin du français et par la tentative d’ethnocide par immigration dont il se sait victime. Il profiterait surtout de l’agacement grandissant de la population québécoise face aux reculs et aux petits vols que les Conservateurs au pouvoir à Ottawa ne cessent de lui faire subir : retour des symboles royaux, de l’unilinguisme dans la fonction publique fédérale, vol de deux milliards de dollars de ses taxes pour aider Terre-Neuve à construire une ligne hydroélectrique sous-marine contournant le Québec, etc.
Parce que l’immigration déplace vers l’Ouest le centre de gravité démographique, économique et politique du Canada anglais, ce dernier se développe désormais en tournant physiquement le dos au Québec. A la distance physique – des milliers de kilomètres – s’ajoute l’éternelle barrière des langues pour empêcher notre voisin de comprendre que le Québec profond est simplement entré en léthargie et que cela ne saurait durer éternellement.
Avec la déconfiture des deux grands partis souverainistes, les Canadiens anglais vont nous croire définitivement terrassés et vont se montrer sans cesse plus ¨baveux¨. Si nous voulons tirer parti de ce très profitable état d’esprit, gardons-nous bien de les détromper…

Jean-Jacques Nantel, ing.
Novembre 2011


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 décembre 2011

    M. Nantel,
    Votre vision identitaire est un point de vue partagé par bien des nationalistes à différents degrés et que je comprends parfaitement. Mais c’est une facette que j’ai rejeté. Votre indignation étant exprimée, M. Nantel, quelles attitudes et quelles actions suggérez-vous ? Nulle part dans votre commentaire vous évoquez des solutions concrètes. Il est parfaitement légitime d’étaler ses complaintes sur la place publique mais ceci étant fait, croyez-vous que notre cause aura avancé d’un iota ? Je suis parfaitement conscient de ma valeur et je n’ai aucuns complexes par rapport à qui que ce soit. Je n’ai jamais eu l’occasion de me promener autour du monde pour jouer au colonisateur et je n’ai nullement l’intention de partir ici des guerres de tuques avec quelques communautés culturelles que ce soient. Moi et le Parti auquel j’adhère irons convaincre les immigrants et les autochtones de la valeur de notre projet. C’est ensemble que nous nous libérerons et non pas dans la division.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 décembre 2011

    J'adore vous lire. Je me demandais pourquoi je partageais le gros des idées que vous défendez. En lisant votre bio, je réalise maintenant que la mienne est étrangement similaire à la vôtre.
    Lorsqu'on a le mondrement trotté à travers le monde, on sue en rentrant au Québec en voyant à quel point nos petites élites passent leur carrière entière à s'excuser d'être.
    Bravo encore pour tout ce que vous écrivez sur Vigile.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    1 décembre 2011

    Alors répétons-le une autre fois : l’antidote au racisme, c’est de défendre la vérité, l’équité et la justice et non de faire du racisme contre les Blancs ou contre les siens. Monsieur Bélisle ne croyait pas si bien dire en mentionnant que ¨les Amérindiens sont comme vous, moi et nous tous¨, puisque c’est justement la thèse que je défends. Ils ne sont pas des citoyens de première classe et nous ne sommes pas des citoyens de seconde classe. S’ils ont des droits spéciaux et, donc, certains droits que nous n’avons pas et qu’il nous faut respecter à la lettre (leurs droits aborigènes); ils n’ont pas TOUS les droits et certainement pas celui de réclamer un régime territorial d’apartheid en leur faveur, celui de faire de la contrebande ou celui de voler l’électricité qu’ils consomment. Un crime est un crime, même quand il est commis par un autochtone. Cela s’appelle la JUSTICE.
    Quant à l’ouverture aux autres cultures, on repassera puisque je parle quatre langues, que j’ai marié une brésilienne pas tout à fait blanche, que j’ai été immigrant au Brésil, que j’ai vécu quinze ans à l’étranger, dans une centaine de pays et sur quatre continents, que j’ai travaillé plusieurs années dans le développement international et que, oui, j’ai travaillé à la Baie de James où j’ai entendu nombre d’Amérindiens se plaindre du mal que d’autres que les Québécois leur avaient fait (ce qui ne nous oblige aucunement à leur donner d'innombrables milliards de dollars sous prétexte que nous avons commis le crime d’avoir la peau blanche). Alors, mon CV vous plaît? De toute façon, même si je n’avais pas un tel curriculum, qu’est-ce que cela changerait à la vérité de mes propos. J’ai toujours été persuadé que l’humanité dans son ensemble s’en sortirait beaucoup mieux si tout le monde se contentait de la VÉRITÉ pure et simple.
    Quant aux immigrants, ce sont eux aussi des gens comme vous et moi. Ils sont très intelligents, instruits et souvent cultivés puisqu’ils proviennent presque tous des classes moyennes de leurs pays d’origine. Après trois ans de présence au Québec – c’est-à-dire au moment de voter - ils ont parfaitement compris la situation politique. Ils ont vécu parmi nous, écouté notre télé et notre radio et assisté à nos débats. Ils savent que nous avons été envahis, que nous sommes dominés indûment par un autre petit peuple, que nous avons été maintenus dans la pauvreté pendant un quart de millénaire, etc. Or, même en sachant cela, ils continuent à nuire et à refuser de se joindre à nous. Nous les traitons correctement mais eux refusent de nous rendre la pareille. Cela est ILLÉGITIME et ne respecte pas le principe de RÉCIPROCITÉ.
    Moi, je fais mon travail d’intellectuel, d’humaniste et de patriote; un travail qui consiste à défendre avec opiniâtreté la vérité, la morale et le droit. Je défends donc mon peuple - qui est la victime ici et non l’agresseur - et je le dis à tous ceux qui lui nuisent en toute connaissance de cause. Trop de nos intellectuels recherchent les applaudissements faciles en refusant de faire leur travail qui est de défendre honnêtement leur peuple. Ils trouvent personnellement plus rentable de rejeter toujours la faute sur le peuple québécois. C’est nous les incapables, les incompétents et les ¨pas bons¨. C’est nous qui avons mal expliqué la situation aux immigrants. C’est nous qui devons faire vivre les autochtones qui ne travaillent pas à la sueur de notre front (souvenez-vous : j’ai travaillé à la Baie de James…). C’est nous qui devons toujours nous excuser. Etc. Ces pitoyables leaders n’ont absolument aucun droit de participer et de faire la promotion de l’affaiblissement et de la destruction de notre peuple. Mais que voulez-vous? C’est ce que nos envahisseurs et leurs sbires leur ont appris à faire; alors ils le font!
    Pour terminer, je dirai que quand j’écrirai au nom de qui que ce soit d’autre, je le mentionnerai honnêtement dans mes articles.
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    1 décembre 2011

    Monsieur Nantel,
    En lisant vos textes et en me limitant ici à ce que vous écrivez sur la seule question autochtone, je doute que vous n'ayez jamais connu personnellement aucun amérindien, aucun inuit; que vous n'avez jamais séjourné en territoire amérindien ou au Nunavik, soit pour y avoir été invité par un ami, soit pour y avoir travaillé.
    N'auriez-vous qu'une seule fois, dans votre vie, passé quelques nuits à échanger sur la condition humaine, avec un ou quelques amis autochtones, vos propos auraient été plus nuancés et mieux ciblés, ne serait-ce que par respect pour ceux que vous avez connus.
    Les amérindiens sont comme vous, moi et nous tous. Ils ont leurs propres élites dont certaines tirent avantage, fort malheureusement comme chez nous, de l'ignorance de leurs populations respectives pour s'enrichir au détriment de leurs peuples. Dans les deux cas, les stéréotypes du genre que vous énoncez, à l'égard des blancs dans leur cas ou des amérindiens dans le votre, n'ont que pour finalité objective de consolider la domination des élites sur leurs peuples en empêchant la libération de tous.
    Je vois au registre des entreprise du Québec que vous personnifiez toujours le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN). Dans ces circonstances, que vous vous exprimiez en votre nom personnel ou non en dit long sur un phénomène que je n'ose nommer (par respect, moi aussi).
    JPB

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2011

    M. Nantel,
    Le nouveau Parti dont vous décrivez les contours existe déjà depuis peu. Il accueille les VRAIS indépendantistes de tout horizon. Sa plateforme, pour peu que vous ayez fait l’effort de le lire, rencontre passablement vos exigences sauf sur un point : l’immigration. De grâce, M. Nantel, ne faisons pas de nos communautés culturelles des adversaires. S’ils épousent si peu notre cause, c’est que nous n’avons pas su contrer la propagande fédéraliste. Ils ont été, ils sont et seront victimes plus que nous-même du bras médiatique de l’Oligarchie fédéraliste. Les immigrants reçus sont une composante importante du peuple québécois. Si nous avons laissé nos ennemis nous diviser, c’est que nous n’avons pas fait notre devoir de tisser des alliances avec eux et de dénoncer la manipulation honteuse des immigrants par Ottawa. Les immigrants ont autant intérêts que nous à abolir la juridiction fédérale sur notre territoire. Je vous invite donc, M. Nantel, à cesser de vous sentir menacé par l’autre. Allez à leur rencontre et vous découvrirez des êtres humains qui sont tout à fait disposés à tisser des liens de solidarité avec nous. Pour ce qui est des communautés amérindiennes, ils n’auront aucuns pouvoirs d’entraver notre marche vers l’indépendance. Faisons preuve d’humanisme mais avec autorité et assurance.