Après les dégâts de la “vague orangiste” du 2 mai 2011, et dans le contexte d’une autre défaite électorale appréhendée d’un mouvement souverainiste affaibli et divisé aux prochaines élections “provinciales”, il semble qu’une certaine désespérance se propage dans la subjectivité ambiante.
Il importe cependant de se ressaisir, et de considérer avec un recul historique cet embâcle actuel, ainsi que ceux qui ont figé périodiquement la marche de la nation française d’Amérique à travers les siècles. L’actuel reflux électoral, et la présente confusion idéologique, dans le contexte d’une mécanique politique conçue par et pour les dominants néobritanniques, n’a rien à voir avec les heures tragiques qui ont suivi la Conquête ou l’écrasement militaire du mouvement des Patriotes.
Un temps de réflexion s’impose à nous dans la présente conjoncture. Il faut “faire de la politique autrement”, mais aussi actualiser radicalement la question nationale. Il s’agit, géographiquement, non seulement de la place des régions face à la métropole montréalaise dans la dynamique d’émancipation nationale, mais aussi des responsabilités de la nation québécoise dans la résistance française en Amérique du Nord. Les dominants ont trop longtemps établi leur pouvoir sur la division qui a suivi l’éclatement de la grande nation française amériquoise, en opposant par exemple l’Acadie et le Québec, en isolant la Louisiane et en constituant en minorités à assimiler les éléments dispersés de cette nation, y compris les Métis. C’est au renouveau de cette résistance française qu’il faut s’employer - en tant que membres de la nation québécoise -, en même temps qu’à un indispensable renouveau de l’alliance entre francophones et autochtones - Amérindiens et Inuits - !
Par ailleurs, la résistance nationale doit aussi stratégiquement tenir compte de la mise en place d’un deuxième système de domination, communautariste et mondialiste, qui est intrinsèquement et institutionnellement lié à celui qui résulte de la Conquête et de l’imposition de la “Confédération”. C’est pourquoi le débat sur la “tolérance” en tant que principe de démission et de soumission nationales, et sur les accommodements ethno-traditionalistes déraisonnables, ne doit pas être abandonné aux zélateurs du communautarisme et autres propagandistes prosionistes qui occupent des positions stratégiques dans les institutions et dans les médias québécois; c’est pourquoi aussi nous avons un devoir de mémoire relativement à l’assassinat politique d’Yves Michaud par l’Assemblée “nationale” du Québec.
Le mouvement indépendantiste s’affirme clairement comme étant moderne, ouvert aux Québécois de toutes origines, tout en étant héritier et porteur d’une culture historique francophone dotée d’une éthique et d’une symbolique chrétiennes laïcisées : c’est dans cette voie, avec lucidité et détermination, dans un esprit d’unité et de solidarité, qu’il faut poursuivre le combat, sans égard aux caprices de la présente conjoncture.
Yves Claudé
(ycsocio[]yahoo.ca)
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2 commentaires
Pierre Tremblay Répondre
19 décembre 2011Je crois qu'il faudra que Marois laisse la place à Duceppe lorsque les élections seront sur le point d'être déclenché.
Il faut également que tous les souverainistes se mettent ensemble pour s'acheter un média :journal, station de radio ou de télé s'ils veulent pouvoir faire contrepoids aux médias de Gesca ou de Péladeau. La guerre est médiatique. Le sondage de Gesca la semaine dernière me fait penser au sondage qui a jeter le Bloc à terre.
Troisièmement, il faut de l'argent.
Archives de Vigile Répondre
19 décembre 2011Monsieur Claudé,
Il est très difficile de réussir un projet né de l'idéalisme comme la souveraineté du Québec dans un monde où domine la désinformation. Idéalisme et désinformation ne vont pas ensemble.
Le monde dans lequel nous vivons est un monde de mensonges continuels. Il existe des doutes sur l'explication de plein d'événements importants dans l'histoire récente comme l'assassinat de JFK, les attentats du 11 septembre 2001, la plus récente exécution de Ben Laden.
Les médias jouent avec nous comme des pions et tous nos politiques endossent les versions médiatiques parce qu'il est de leur intérêt d'endosser des versions douteuses de certains événements dans le but de maintenir le contrôle des politiques à appliquer afin de favoriser une minorité au détriment d'une majorité.
Les souverainistes doivent sortir de cette culture de mensonge s'ils veulent faire avancer leur cause car s'ils endossent les mêmes fausses versions d'événements importants qui façonnent la société, ils ne pourront rivaliser sur le terrain de ceux qui cherchent à nous tromper constamment.