Philippe Mercure et Hugo Fontaine (Montréal) Le milieu des affaires se dit préoccupé, mais entend collaborer avec le gouvernement du PQ.
Soulagé par l'élection d'un gouvernement minoritaire. Préoccupé par plusieurs aspects du programme péquiste. Déterminé à travailler avec le gouvernement. Le milieu des affaires a réagi avec une certaine inquiétude, hier, à l'élection d'un gouvernement dirigé par le Parti québécois.
Même s'il a tenu à féliciter la nouvelle première ministre, Pauline Marois, Québec inc. n'a pas caché que l'élection du Parti québécois à la tête de la province n'était pas son premier choix.
«L'agenda du Parti québécois est quand même un agenda de centre gauche qui ne correspond pas entièrement aux aspirations de ceux qui sont membres chez nous», a clairement dit Françoise Bertrand, présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Le CPQ
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a aussi affirmé que certains aspects du programme péquiste «inquiètent au plus haut point la communauté des affaires».
«Il n'y aura pas de chasse aux sorcières et pas de menaces en disant: on va déménager nos affaires. Mais il y a une incertitude qui s'installe quant au climat d'investissement qui règnera au Québec si certains changements proposés vont de l'avant, que ce soit en matière de réglementation, de fiscalité ou de redevances», a dit en entrevue Yves-Thomas Dorval, président du CPQ.
Lui aussi admet que le programme du Parti québécois n'était pas le favori des membres qu'il représente.
«Parmi les formations qui étaient en mesure de former le gouvernement, c'était effectivement une plateforme qui était plus inquiétante que d'autres», a-t-il dit.
La volonté de taxer les riches et d'imposer davantage le gain en capital, l'idée d'étendre les dispositions de la Charte de la langue française aux petites entreprises et le renforcement des dispositions antitravailleurs de remplacement irritent notamment le CPQ et la Fédération des chambres de commerce.
«Ce qu'on demande à la nouvelle première ministre, c'est de rencontrer rapidement les gens d'affaires pour dissiper les inquiétudes et les assurer qu'on va avoir des conditions favorables à la croissance économique au Québec», dit M. Dorval.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), qui représente 24 000 PME au Québec, a quant à elle interpellé le nouveau gouvernement sur l'état des finances publiques.
«Ce sera un élément important des actions concrètes que le nouveau gouvernement devra poser», a dit Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI au Québec, qui salue toutefois la volonté du PQ de revoir la fiscalité des PME et d'alléger la paperasse qu'elles doivent subir.
«Des actions concrètes»
«Malgré un gouvernement minoritaire, nous souhaitons des actions concrètes et un échéancier précis pour résoudre les problèmes qui empêchent la métropole de jouer pleinement son rôle de locomotive», a dit le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.
S'il crée une imprévisibilité qui n'est jamais bienvenue dans le milieu des affaires, l'élection d'un gouvernement minoritaire a toutefois été accueillie avec un certain soulagement par plusieurs acteurs de Québec inc.
C'est notamment le cas de l'industrie minière, qui s'inquiétait des changements majeurs que veut apporter le PQ au régime de redevances minières.
Espoirs de réalisme
«On espère que le réalisme va l'emporter sur le dogmatisme», dit le président de l'Association de l'exploration minière du Québec, Jean-Marc Lulin.
Devant une majorité de libéraux et de caquistes, favorables au maintien du taux de redevances actuel, le PQ pourra difficilement hausser les redevances. «On pense que c'est un gouvernement qui va maintenir le statu quo», soutient le vice-président aux finances de la société minière Osisko, Bryan Coates.
Hier matin, un analyste de TD a souligné dans une note de recherche que les investisseurs intéressés aux sociétés minières québécoises recevraient le résultat électoral avec soulagement.
Les nombreuses associations représentant les entreprises ont toutes affirmé hier leur volonté de travailler avec le gouvernement en place.
Élections 2012
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