«C'est évident qu'il y aura des sacrifices à faire, mais on va passer au travers, tous ensemble. Moi, j'en appelle à la solidarité des gens», a déclaré le ministre Jacques Dupuis.
Rémi Nadeau - Le Québec s'apprête à traverser une période très difficile qui commandera des sacrifices, prévient le gouvernement Charest.
À l'aube d'une rentrée parlementaire sur fond de crise économique et de débâcle à la Caisse de dépôt et placement du Québec, le leader du gouvernement, Jacques Dupuis, avertit sans détour que les prochains mois risquent d'être douloureux. «C'est évident qu'il y aura des sacrifices à faire, mais on va passer au travers, tous ensemble. Moi, j'en appelle à la solidarité des gens», a-t-il déclaré en entrevue à La Presse Canadienne, en prévision de la reprise des travaux mardi à l'Assemblée nationale.
Selon lui, la population est bien consciente que la crise sévit durement partout dans le monde, entraînant dans son sillon une vague de pertes d'emplois n'épargnant pas le Québec.
André-Philippe Côté, Le Soleil 9 mars 2009
Ainsi, il indique que tous devront se serrer la ceinture, y compris le gouvernement, qui présentera ce mois-ci un premier budget déficitaire en plus de dix ans.
«C'est certain que le budget et les crédits alloués aux ministères vont refléter la situation que vivent les citoyens chacun dans leur milieu, alors les ministères aussi devront faire des sacrifices», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Il affirme toutefois que son gouvernement fera tout ce qui est nécessaire pour éviter que des compressions perturbent le quotidien des Québécois.
«C'est la raison pour laquelle nous avons dû arriver à la conclusion qu'il y aura un déficit, parce que nous avons à coeur de ne pas affecter les services à la population.»
Même si le leader soutient que son gouvernement «n'a pas peur» et qu'il permettra au Québec de traverser la crise et de se préparer à la reprise économique, l'opposition péquiste rétorque qu'il est déjà en pleine déroute.
«Le mode de gestion que nous a proposé le Parti libéral est en faillite», a déclaré la leader-adjointe de l'opposition officielle, Agnès Maltais.
D'après elle, les fermetures d'usines, les coupures dans la péréquation versée par Ottawa, le déficit appréhendé et les pertes abyssales de 40 milliards $ à la Caisse de dépôt et placement sont autant de tuiles qui s'accumulent pour le gouvernement Charest
La députée de Taschereau, selon qui le mandat du gouvernement repose sur des mensonges formulés en campagne électorale, cite aussi le taux de décrochage scolaire toujours à la hausse et l'abandon d'objectifs de réduction des temps d'attente dans les salles d'urgence.
«M. Charest voulait les deux mains sur le volant en crise économique, il les a, alors qu'il assume, qu'il nous présente une vision», a martelé Mme Maltais, qui reproche au premier ministre d'avoir bien peu de solutions concrètes à proposer.
Même si les plus importantes mesures annoncées par le gouvernement Charest pour contrer la crise ont déjà été mises en branle, le leader Jacques Dupuis a indiqué que d'autres éléments s'ajouteront au cours de la session parlementaire.
Le député de Saint-Laurent cite en exemple le rappel du projet de loi sur la reconnaissance des qualifications professionnelles, qui vise une plus grande circulation de la main-d'oeuvre entre le Québec et la France.
Depuis l'élection du 8 décembre dernier, Québec a notamment mis 1 milliard $ à la disposition de la Société générale de financement pour qu'elle supporte davantage de projets, et débloqué un autre milliard de dollars sous forme de prêts et garanties de prêt afin d'améliorer la liquidité des entreprises.
Le premier ministre Jean Charest lancera la session en prononçant un discours mardi au Salon bleu, avant de faire face à un probable barrage de questions sur les pertes subies par la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Le rappel du projet de loi visant à empêcher les poursuites abusives (SLAPP) et le dépôt d'un projet de loi sur la refonte du régime forestier devraient faire partie du menu législatif de la session, dont la pierre angulaire sera sans conteste le dépôt d'un budget déficitaire.
Par ailleurs, à l'approche de la rentrée, les partis politiques n'avaient toujours pas conclu d'entente sur le statut de l'Action démocratique du Québec à l'Assemblée nationale.
Autant le Parti libéral que le Parti québécois se sont dits d'accord pour que l'ADQ obtienne le statut de groupe parlementaire, même si le parti ne compte plus que six députés, la moitié moins que le minimum de douze stipulé par le règlement.
Toutefois, selon les informations obtenues par La Presse Canadienne, les budgets de fonctionnement qu'ils ont proposés ont été jugés nettement insuffisants par l'ADQ dont les élus, faute d'entente, pourraient siéger à titre de députés indépendants lors de la rentrée mardi.
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