Actifs adossés à des prêts immobiliers

La justice américaine enquête sur Moody's et Standard & Poor's

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Agence Reuters Washington — Le département de la Justice américain mène une enquête au sujet des avis que portait Standard & Poor's sur des actifs adossés à des prêts immobiliers, dont l'effondrement a conduit à la crise financière de 2008-2009, a dit jeudi soir une source proche du dossier.
Cette enquête, qui selon la source essaie de faire la distinction entre ce que les analystes de S&P voulaient faire et ce qu'on leur a dit de faire, a été lancée avant que l'agence de notation déclasse les États-Unis en début de mois.
Le département de la Justice a également mené une enquête sur Moody's, l'une de deux principales concurrentes de S&P, concernant les notes qu'elle avait assignées à des produits structurés au cours de la crise, a dit une autre source.
Sollicité par Reuters par téléphone et par courriel, un porte-parole de Moody's n'a pas pu être joint dans l'immédiat.
La Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers américains, a également ouvert une enquête sur l'éventuel rôle de S&P, une division de McGraw-Hill, dans la crise, a dit la première source.
Des représentants de la SEC et du département de la Justice se sont refusés à tout commentaire.
Le New York Times avait le premier rapporté que l'enquête sur S&P portait principalement sur le fait de savoir si l'agence avait attribué des notes biaisées à des dizaines d'actifs adossés à des crédits immobiliers avant que la crise financière éclate en 2008.
Le département de la Justice s'est intéressé à des cas où des analystes de S&P voulaient assigner des notes à certains de ces actifs avant de se voir contredire par des dirigeants de l'agence, poursuit le quotidien.
Un porte-parole de S&P a souligné que parmi les principes guidant l'action de l'agence figuraient notamment «l'indépendance analytique et l'objectivité», précisant que l'entreprise avaient pris des mesures pour renforcer l'application de ces principes.
«Au cours des dernières années, S&P a reçu plusieurs requêtes de différentes instances gouvernementales au sujet des actifs adossés à des crédits immobiliers américains. Nous avons coopéré et continuerons de le faire», a précisé le porte-parole.
Il est pour l'instant difficile de savoir si Fitch (groupe Fimalac), troisième grande agence de notation, fait également l'objet d'une enquête du département de la Justice.
Ni Fitch ni Moody's n'ont abaissé leur note sur les États-Unis.


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