Les 1001 éléments qui forment notre identité culturelle

qui sommes-nous en tant que collectivité québécoise?

Une source intarissable de fierté pour tous

Tribune libre


Le sentiment d'appartenance à une collectivité est le ciment qui lie solidement toute société normalement constituée. La société québécoise comporte un nombre incalculable de caractéristiques qui font qu'on est nous et personne d'autre. Additionnées, ces caractéristiques forment ce qui s'appelle l'identité culturelle d'une nation. C'est en prenant part à toutes ces facettes de notre culture que nous ressentons ce sentiment d'appartenance qui soude et qui fait qu'on se ressemble.

Ce sont ces caractéristiques qui forment la base de nos échanges et qui permettent la communication entre gens semblables, d'où l'importance qu'elles soient partagées par le plus grand nombre.


La définition de Québécois devient alors très simple: plus on participe à sa vie culturelle, en vivant quotidiennement à la québécoise, plus on l'est. C'est pourquoi ceux qui refusent de s'y joindre et de la consommer lui nuisent par abstention en l'empêchant de s'épanouir davantage et en se confinant à la leur.

On pourrait énumérer mille et une particularités décrivant comment vivent les Québécois, ce qu'ils ont en commun, ce qui les rend semblables, avec mille petites choses à partager lors des rencontres et des conversations.


Voici pêle-mêle quelques exemples qui font qu'on se reconnaît entre nous, lorsqu'on fait appel à des référents culturels qui favorisent l'échange, choisis autant parmi la culture populaire que savante.

Pratiquer la technique Nadeau. Offrir le coffret de La p'tite Vie à Noël. Apprécier la famille Daraîche si on aime le country. Estimer que Maman Dion a réussi sa vie. Employer des expressions bien de chez nous comme: "avoir la mèche courte", "c'est ça qui est ça", "charrie pas là", "Mets-en", "c'est tiguidou", "avoir sa journée dans le corps".

Avoir eu une grand-mère qui faisait le meilleur sucre à crème. Aller reconduire les enfants à la pratique de hockey. Raffoler du pâté chinois. Suivre les exploits de l'explorateur Bernard Voyer. Apprécier les tableaux de Serge Lemoyne. Dévorer la revue historique Cap-aux-Diamants.

Entendre "je me fous du monde entier quand Frédéric..." et se remémorer notre enfance heureuse en famille. Faire partie des 2,6 millions qui ont regardé la première de La Voix, version québécoise, et s'émerveiller devant tous ces talents bien de chez nous. Aimer découvrir les jeunes artistes: Alfa Rococo, Hôtel Morphée, Coeur de Pirate, Stéphanie Bédard. Passer 1 heure par jour sur Facebook.

Regarder l'émission d'autos RPM avec Pierre Michaud le samedi matin depuis 14 ans. Rêver d'aller à l'Île d'Anticosti. Aller à Saguenay assister à une représentation de La Fabuleuse, l'histoire d'une magnifique région. Avoir une mère qu'on adore et qui adore Michel Louvain et Fernand Gignac. Aller recueillir de l'eau de Pâques à la campagne.

Acheter des disques classiques québécois sur Analekta ou Atma. S'abonner aux concerts de l'OSQ, des Violons du Roy, de l'OSM ou de l'Orchestre métropolitain. Lire l'un des romans québécois de l'année. Aller voir nos comédiens au théâtre. S'offrir une soirée à l'opéra. Lire la biographie du compositeur André Mathieu.

Avoir lu, suivi la série télé, ou vu le film d'Un homme et son péché. Aux anniversaires, chanter sur l'air de "Gens du pays". Posséder une maison ou des meubles de style traditionnel québécois. Reconnaître Michel Tremblay ou Denise Filiatrault en les croisant sur la rue. Se souvenir avec nostalgie de la Soirée du hockey avec René Lecavalier.

S'intéresser à la culture française, de Bécaud à Daho, de Hugo à Le Clézio, de Truffaut à Ozon, de Deneuve à Adjani, de Paris-Match au Monde de la Musique. Considérer Michel Drucker comme le parrain de bien des artistes québécois en France.

Employer toutes sortes d'expressions colorées bien de chez nous: on va se garder une p'tite gêne, se revirer sur un trente sous, habillé comme la chienne à Jacques, ah ben cout donc, faut pas ambitionner sur le pain béni. Savoir que Gilles Girard est un chanteur et Rémi Girard un comédien mais ne sont pas parent. Ne pas rater Infoman.

Suivre nos innombrables téléromans de qualité: Yamaska, 19-2, Mirador, Unité 9, Musée Éden, Apparences, 30 vies, les Parent, Trauma, Grand Ourse, Toute la vérité, O', Destinées. Connaître l'élément commun entre "3600 secondes d'extase", "Le coeur a ses raisons" et "Les Bobos" et savoir que son père Gaétan était également comédien. Se promener sur le Plateau dans l'espoir de croiser au passage des membres de la colonie artistique.


Bien sûr, personne ne va cocher oui à tous ces exemples, mais on sait de quoi il est question lorsqu'on nous en parle, c'est cela qui compte. Et pratiquer sa culture demeure le meilleur moyen de nous préserver de l'assimilation.

C'est notre identité culturelle à nous tous qui formons la majorité, le peuple fondateur, qui doit prévaloir et fleurir sur le territoire du Québec, comme cela doit se faire dans n'importe quelle nation. Car c'est de tout cela que nous sommes constitués. C'est ce qui nous permet de rester nous-mêmes en tant que collectivité soudée. On pourrait appeler cela simplement vivre à la québécoise.

Réjean Labrie, de Québec
Références: l'émission RPM: http://auto.vtele.ca/emissions/rpm/

La revue d'histoire du Québec Cap-aux-Diamants: https://capauxdiamants.org/
Photo: Meubles traditionnels québécois

Tableau: Serge Lemoyne, le "masque de Ken Dryden", fameux gardien de but de l'équipe de Hockey de Montréal, les Canadiens.
Photo: l'explorateur Bernard Voyer

Photo: la série Musée Éden

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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mars 2013

    M. Labrie,
    Vous êtes très perspicace. Comme vous, je pense que c'est dans les milles petites choses du quotidien qu'un peuple affirme son identité. Et il y a cette question de partage collectif qui m'apparaît primordiale et que vous avez si bien su souligner.
    Vous indiquez la voie à suivre pour devenir encore plus Québécois: la participation active à sa culture.
    François-Xavier Archambault

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    Simplement ridicule.