Un rapide coup d’œil sur l’évolution des sondages nous indique que, malgré la volatilité du vote qui s’est exprimée tout au cours de la dernière campagne électorale au Québec, les Québécois sont retournés à la case départ où leurs intentions de vote se situaient 35 jours auparavant.
En effet, dès les premiers sondages, les résultats donnaient 32% pour le PQ, 31% pour le PLQ, 27% pour la CAQ, 6% pour QS et 2% pour ON, soit exactement le résultat final de l’élection et ce, même si à peine 26% des électeurs avaient déjà fait leur choix avant le début de la campagne, que quelque 35% des gens confiaient avoir attendu à la dernière semaine au cours des derniers sondages, et que 10% confirmeraient leur choix dans l’isoloir.
« Dans le doute, abstiens-toi », nous enseigne un vieux proverbe qui trouverait son origine dans l’Avesta, livre sacré des zoroastriens attribué à Zarathoustra au VIIième siècle avant J.-C. Il semble que la « prudence légendaire » des Québécois ait encore une fois guidé leur choix le 4 septembre!
Certains commentaires émis tout au cours de la campagne électorale québécoise l’ont qualifiée d’ « historique »…Pourtant, si nous analysons le résultat final, les Québécois, embourbés dans l’engrenage du discours stratégique, n’ont fait que ce qu’ils ont l’habitude de faire, à savoir de voter pour un « prudent changement » tout en conservant la sonnette d’alarme fédéraliste dans les parages.
Si nous excluons l’élection de la première femme à titre de premier ministre de la province de Québec et la tentative d’assassinat d’un détraqué envers elle le 4 septembre au Métropolis, laquelle a donné lieu à la mort tragique et malheureuse d’un innocent, je ne vois pas vraiment comment la dernière campagne électorale va passer à l’histoire compte tenu que la dite nouvelle première femme premier ministre du Québec se retrouve « les mains liées » avec un gouvernement minoritaire.
Dans un tel contexte, Pauline Marois ne pourra que surfer sur la vague de la gouvernance souverainiste avec, en prime, deux partis qui ne se gêneront pas pour lui mettre des bâtons dans les roues…jusqu’au déclenchement prochain d’une autre campagne électorale qui, je l’espère, s’inscrira vraiment, cette fois-ci, dans l’histoire par l’élection d’un parti résolument souverainiste…ou d’un front uni des forces souverainistes par un pacte électoral, une option qui mérite d’être exploitée!
Henri Marineau
Québec
Réflexion sur les résultats du scrutin du 4 septembre
Reflet d'une campagne axée sur le discours stratégique
Tribune libre
Henri Marineau2092 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
8 septembre 2012Monsieur Marineau
La prudence légendaire des Québécois... et la maison est en feu! La langue qui fout le camp, une immigration abusive qui brise de plus en plus notre cohésion sociale et qui grossit la minorité fédéraliste anglo du Québec; trouvez-vous ça normal? Aux dernières élections, le PLQ a presque raflé tous les comtés sur l'île de Montréal avec la complicité des anglos et des nouveaux immigrants. La société québécoise devient de plus en plus minoritaire au Québec même, à cause de son refus de se brancher; n'attendons pas que la situation soit irréversible sinon nous sommes cuits.
Selon moi, si les Québécois ne s'enlignent pas sur l'indépendance, c'est à cause du discours flou et mou de nos politiciens. Qu'on nous présente un vrai projet de pays avec un plan déterminé à le réaliser et les Québécois vont embarquer; ils savent bien, instinctivement, que le fédéralisme "canadian" n'a plus d'avenir pour eux. Et seule une union de toutes les forces progressistes et souverainistes peut nous mener à la victoire finale.
André Gignac 8/9/12
Archives de Vigile Répondre
7 septembre 2012J'espère que les souverainistes ou indépendantistes vont
nous démontrer qu'ils sont capables d'agir rapidement.
Nous sommes déjà en précampagne et nous pouvons prendre
une certaine avance ,car les libéraux n'ont pas de chef.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
7 septembre 2012"...ou d’un front uni des forces souverainistes par un pacte électoral, une option qui mérite d’être exploitée !"
Voilà, c'est le seul commentaire décent qu'il reste à formuler maintenant!
Mario Boulet Répondre
7 septembre 2012Monsieur Marineau, les élections sont terminées. En ce moment, il n'y a pas l'heure de parler de vote stratégique ou de conviction. Pendant les 2 prochaines années, on va vivre dans le système politique actuel que vous préconisiez avant les élections. Acceptez le résultat tel qu'il est.
Si Option Nationale décide de garder ce même discours pendant les deux prochaines années, les gens n'auront en tête qu'un parti cherchant la chicane et étant rancunier.
Si on veut un pays, commençons, vous et moi à tenter de convaincre le plus de monde de notre leitmotiv, soit celui de la souveraineté du Québec. Québec Solidaire avec 6% a des croutes à manger avant de parvenir à ses aspirations. Option Nationale a eu trois fois moins d'intentions de vote à son égard. Alors!
Mais peu importe, si vous ramenez pendant deux ans, ce débat à un quelconque pacte politique entre les partis nationalistes ou que les gens devraient voter pour un « vrai » parti politique, alors qu'est-ce que je peux vous dire que vous faites fausse route. Ce n'est pas en tentant d'abaisser les autres que vous vous ferez des appuis. C'est cette aspect de la morosité du combat que vous entretenez qui vous fera vous éloigner du même combat que bien d'autres. Les militants d'Option Nationale ressemblent de plus en plus aux militants du Ralliement du crédit social des années '60. Vous demeurerez marginal!