Retour à 2003

L'épisode renforce l'impression que le premier ministre, redevenu majoritaire, a décidé comme après son élection en 2003 de faire à sa tête, peu importe ce que pensent les Québécois (qui croit les sondages de toute façon?), les médias (M. Charest s'en moque) et même les militants libéraux.

L'affaire de la CDP - les réformes



La consternation est palpable dans les rangs libéraux à la suite de la nomination de Michael Sabia à la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec. À la lumière de cette décision et des difficultés du gouvernement depuis sa réélection, certains se demandent si l'équipe de Jean Charest n'est pas en train de retomber dans les ornières de son premier mandat: arrogance, incohérence, manque de flair...
Les signes sont nombreux: mini-session ratée sur la crise économique, virage à 180 degrés sur la péréquation, discours du Trône sans envergure. Et puis, le dossier de la Caisse de dépôt, où la ministre des Finances a refusé pendant des jours de témoigner en commission parlementaire... pour finalement céder devant l'impopularité évidente et prévisible de sa position.
La nomination de M. Sabia est toutefois la goutte qui a fait déborder le vase de l'inquiétude chez plusieurs libéraux. D'une part, ils ne comprennent pas que pour redorer le blason du gouvernement dans ce dossier, on ait choisi une personne aussi controversée que l'ancien patron de BCE. D'autre part, ils dénoncent le processus bidon qui a mené au choix de M. Sabia. Un simulacre qui mine la crédibilité du nouveau conseil d'administration, rend le gouvernement libéral plus responsable que jamais de la suite des choses à la Caisse et contredit toutes les prétentions des libéraux au sujet de la dépolitisation et de la bonne gouvernance des sociétés d'État.
«Mon gouvernement veut des sociétés d'État performantes et transparentes, dont les dirigeants sont pleinement imputables de leur gestion devant la population et ceux qui la représentent», affirmait le premier ministre en 2006. Dans cet esprit, la nouvelle loi sur la Caisse de dépôt devait permettre au conseil d'administration de choisir le chef de la direction «en tenant compte du profil d'expertise et d'expérience établi par la Caisse», sous réserve de l'approbation du gouvernement. Or, dans le cas présent, tout indique que le premier ministre avait décidé de la nomination de Michael Sabia il y a déjà plusieurs semaines. Il ne restait qu'à trouver un président du conseil qui accepterait de jouer le jeu.
M. Sabia a été rencontré puis choisi par un comité de quatre membres du conseil d'administration dont deux avaient été nommés à peine quelques jours plus tôt. Rarement aura-t-on vu un poste aussi important attribué de manière aussi expéditive et amateure.
L'épisode renforce l'impression que le premier ministre, redevenu majoritaire, a décidé comme après son élection en 2003 de faire à sa tête, peu importe ce que pensent les Québécois (qui croit les sondages de toute façon?), les médias (M. Charest s'en moque) et même les militants libéraux.
Résultat: le gouvernement a bousillé ses 100 premiers jours. Plutôt qu'une lune de miel, il a connu une descente aux enfers. On comprend les libéraux de se poser des questions. Et ce n'est pas en se rendant lui-même hier à Lacolle pour annoncer la mise en place d'un permis de conduire à puce - en pleine crise économique, le premier ministre n'a-t-il rien de plus important à faire? - que Jean Charest les rassurera.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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