Rêver le pays

Traçons par nos mots sans relâche l'avenir à ériger

Tribune libre

Un pays se construit d'abord par l'énergie pure
Celle du rêve et du désir fou de se dire enfin oui.
Harnachons cette ressource souterraine mais sûre,
et le futur avec le passé ne sera pas enfouis.
***
Comptables et gestionnaires importants comme ils sont,
Restent sans outils pour faire éclore les possibles en pensée.
Laissons-les dans les coulisses peaufiner leurs façons,
Pendant que nous démarrons les feux de joie du pays rêvé.
***
La contrée en devenir possède la force de rassembler.
Car à son ombre les arc-en-ciel prendront rendez-vous.
Sans exclure ni privilégier, à tous elle offrira un foyer,
Les damnés de la terre y vivront leur exil triste mais doux.
***
Déficit, tarifs, taxes, exportations; tous des mots obligés,
Des outils pour consolider ce que nous aurons enfin bâti
Sans forces pour gonfler les voiles pour notre odyssée,
ils affament l'âme en domestiquant le risque et la nuit.
***
Commençons donc par le commencement, par le dire.
Traçons par nos mots sans relâche l'avenir à ériger
Avec des envolées fébriles disant la joie d'être sires
Le plaisir grave de tenir la barre de notre grand coursier
***
Des milliers et des milliers de jeunes attendent le signal,
Afin qu'au projet si peu fou on se remette enfin à croire.
Le rêve ne sera plus des marchands planétaires le vassal

Investi qu'il sera dans la solidarité et ses coûteux devoirs.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2010

    M. Taylor, je veux vous dire le plaisir que j'ai ressenti à lire vos poèmes magnifiques.
    Étonné, j'ai relu deux fois. Mais d'où vient donc, que je me suis dit, ce chantre au coeur plein d'ardeur qui vient livrer dans notre désert de désespérance une plaidoirie aussi convaincante.
    Oui, M. Taylor, rêver le pays :
    C'est la chaleur du coeur qui parle à la raison.
    Quand la chaleur du premier aura eu raison de la froideur du second,
    C'est alors que, étonnés, nous aurons tous compris que,
    La liberté ça ne se demande pas, ça se prend.
    Le coeur a des raisons que la raison ne connaît pas.
    Au plaisir de vous relire. François Beauchemin.